L’annonce très attendue du remaniement ministériel devrait avoir lieu dans les prochains jours. Ces changements au sein du gouvernement pourraient avoir, aussi, un impact sur le portefeuille des Français de l’étranger, même si rien ne laisse encore présager de changements majeurs.
> Qui pour remplacer Jean-Baptiste Lemoyne ?
Plusieurs députés des Français de l’étranger feraient partis des favoris pour éventuellement remplacer Jean-Baptiste Lemoyne, le secrétaire d’Etat chargé des Français de l’étranger, du commerce extérieur, du tourisme et de la Francophonie. Au premier rang d’entre eux figurent Roland Lescure, le député LREM d’Amérique du nord, et Anne Genetet, la député pour l’Asie, l’Océanie et l’Europe Orientale.
Si Anne Genetet se positionne souvent au devant de la scène sur les questions des Français de l’étranger, le président de la commission des affaires économiques, Roland Lescure, est, quant à lui, proche des premiers cercles d’Emmanuel Macron. Outre ce poste de secrétariat d’Etat, Roland Lescure pourrait également viser, selon nos sources, un poste à Bercy ou l’éventuelle succession du leader du groupe LREM à l’Assemblée nationale, Gilles Le Gendre.
En pleine controverse depuis plusieurs semaines autour de la gestion de l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Étranger (AEFE), la députée LREM pour l’Espagne, le Portugal, Andorre et Monaco, Samantha Cazebonne, qui s’est spécialisée dans les questions d’enseignement, pourrait elle aussi vouloir se positionner.
Cependant, le président Emmanuel Macron pourrait également chercher son candidat au delà des députés des Français de l’étranger. La secrétaire d’Etat à la Transition écologique, Brune Poirson, dont le rôle actuel serait menacé, pourrait elle aussi s’intéresser à ce poste. Brune Poirson est elle-même née à l’étranger, à Washington et détient la double nationalité française et américaine. La secrétaire d’Etat a en outre occupé différents postes de cadre au Royaume-Uni, en Inde et aux États-Unis.
Le nom de l’ex-député pour l’Allemagne, l’Europe centrale et les Balkans, Pierre-Yves Le Borgn’, circule également dans les couloirs du Quai d’Orsay. Spécialiste des affaires européennes et des droits de l’homme, l’ex-élu a l’avantage d’avoir été à l’écart des méandres politiques depuis trois ans, tout en restant fidèle à LREM.
Enfin, une autre option pour Emmanuel Macron serait de favoriser un candidat qui ne serait pas issu du sérail politique.
> Et si Lemoyne restait en poste ?
Il est cependant tout aussi probable que Jean-Baptiste Lemoyne conserve son poste de secrétaire d’Etat. Ex-élu UMP, Jean-Baptiste Lemoyne est connu pour s’être rallié dès les premières heures autour de la candidature d’Emmanuel Macron en mars 2017. D’autant que de nombreuses sources reconnaissent qu’il « n’a pas démérité pendant la crise », tout en notant tout de même son « tropisme » pour la mission tourisme.
Le secrétaire d’Etat va cependant devoir répondre de sa bataille très médiatisée il y a quelques mois pour la mairie de Biarritz. D’autant plus que les élections municipales avaient très largement accaparé son cabinet. Son chef de cabinet, François Decoster a quant a lui, remporté dès le premier tour, un nouveau mandat pour la ville de Saint-Omer dans le Nord-Pas-de-Calais.
Dans tous les cas, un maintien en poste pourrait s’avérer favorable pour Jean-Baptiste Lemoyne en vue de ses éventuelles ambitions futures. Plusieurs sources nous ont indiqué que cet ex-sénateur de l’Yonne de 2014 à 2017 pourrait être intéressé par un poste de sénateur des Français de l’étranger dont les élections viennent d’être repoussées d’un an.
> Un secrétariat d’Etat dédié aux Français de l’étranger à temps plein ?
D’après nos sources, l’exécutif semble peu enclin à mettre en place un secrétariat d’Etat intégralement consacré aux Français de l’étranger. Un des scénarios envisagés pourrait cependant être d’isoler le portefeuille du commerce extérieur. Celui-ci pourrait se voir attribuer son propre secrétariat d’Etat, peut-être même sous la double tutelle de Bercy et du Quai d’Orsay.
Le commerce extérieur a longtemps été sous la houlette de ministère de l’économie avant d’être transféré, en 2014, au ministère des affaires étrangères par le ministre d’alors, Laurent Fabius, pour promouvoir la diplomatie économique.