Ce courrier envoyé par 31 élus d’Amérique Latine, dont huit siègent à l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE), fait suite à la déclaration du secrétaire d’Etat, Jean-Baptiste Lemoyne, qui annonçait la semaine dernière que seuls 390 000 euros avaient été dépensés en aide exceptionnelle pour les Français en difficulté… loin des 50 millions d’euros promis.
Face à l’ampleur de la crise dans leur région, ces élus demandent ainsi de flexibiliser « les critères d’attribution de l’aide d’urgence, en lui permettant d’être attribuée plusieurs fois si la situation l’exige et en engageant une campagne de diffusion bilingue pour s’assurer que tous nos compatriotes sont au fait de leurs droits ».
Une aide ponctuelle difficile d’accès
Dans leur missive, les élus pointent en effet du doigt d’une part les problèmes d’éligibilité, mais regrettent également le manque d’outils de communication dans certains postes consulaires : « On ne peut imaginer que si peu de Français en Amérique Latine soient éligibles aux aides d’urgence de la France. Nous avons au contraire constaté dans de nombreux pays une faible diffusion de l’information au niveau des postes, voire un inexplicable refus à octroyer l’aide lorsque les demandeurs informaient avoir déjà reçu une aide (dérisoire) de leur pays de résidence. Enfin, nous devons collectivement vous faire part de notre totale incompréhension devant l’obligation de ne verser cette aide qu’une seule fois, alors que chacun convient et annonce que la crise sera longue. (…) Comparé à l’impressionnante enveloppe qui a été annoncée, cette disposition nous apparaît injuste, incohérente et cruelle », écrivent-ils au ministre.
Les élus s’alertent en outre du fait qu’aucune aide n’ait encore été attribuée aux entrepreneurs français à l’étranger, un sujet qui a pourtant suscité de multiples appels de parlementaires : « le soutien au tissu entrepreneurial français à l’étranger est depuis le début le grand absent du plan de soutien ».
La conseillère France Insoumise à Rio de Janeiro, Florence Poznanski, à l’initiative de ce courrier au Quai d’Orsay, s’insurge : « Au prétexte de la crise et du plan d’urgence, aucune orientation claire n’est donnée aux postes. C’est un vrai scandale d’arriver au bout de 2 mois avec 1% de crédits consommés alors que certains compatriotes se retrouvent à devoir quitter leur logement car ils n’ont plus de quoi le payer. La mise en oeuvre de ce plan dépend intégralement de la bonne volonté des chefs de postes qui varie beaucoup d’un poste à l’autre. A Rio par exemple, le consulat avait accepté de renouveler l’octroi de l’aide d’un mois sur l’autre si la situation le justifiait, mais l’administration a demandé de stopper cette mesure. C’est inhumain».