> Surveillance maximale
Souriez, vous êtes filmé ! Dans toutes les métropoles de Chine, depuis le début de l’épidémie en fin d’année dernière, impossible de faire un pas hors de chez soi, sans que les autorités ne le sachent. C’est le cas à Shanghai, où vit depuis plusieurs années Thomas Chabrières : « On vous prend la température partout, tout est tracé grâce à la technologie. En Chine, on n’a pas du tout la même culture qu’en France sur le respect de la vie privée, ça ne pose pas du tout de problème, donc ils ont très rapidement mis en place des outils. »
Autant dire qu’en Chine, contrairement à la France, l’équivalent de l’application pour smartphone StopCovid n’a pas fait débat. Elle est obligatoire et non basée, comme en Europe, sur le volontariat. « Vous êtes obligé de scanner un QR code, une espèce de code-barres dès que vous montez dans une rame de métro ou dans un bus, explique le Français, comme ça, si quelqu’un, dans la même rame que vous, au même moment, est testé positif au Covid-19, on peut vous prévenir et vous demander de tout de suite vous déplacer pour aller vous faire dépister. »
Désormais, toute personne qui entre en Chine, chinois comme étranger, doit rester chez elle ou à l’hôtel, et à ses frais en quarantaine, pendant 14 jours. Et pas question de tricher : « Les appartements ont des détecteurs sur la porte. Vous ouvrez la porte, la police le sait. Une personne passe une fois par jour, toque à votre porte. Vous devez attendre. Là, vous sortez vos poubelles, vous les mettez dans un autre sac que la personne a apporté. Vous ne la voyez même pas, elle est éloignée de vous. Et quand vous fermez la porte, elle revient, referme votre sac et descend vos poubelles. »
> En temps réel
À Shanghai désormais, les personnes positives au Covid-19 sont donc condamnées à effectuer toutes leurs démarches et leurs achats sur Internet. Impossible d’aller prendre l’air une heure ou de promener son chien. Et pour les sorties impérieuses, comme un rendez-vous chez le médecin, une autre application vérifie en temps réel que vous ne vous éloignez pas trop de votre lieu de confinement. « Vous pouvez savoir en temps réel où il y a des gens contaminés, ajoute-t-il. Est-ce qu’ils sont loin de chez vous ou pas. » À en croire le Français, chacun à Shanghai s’accommode plutôt bien de ces nouvelles règles : « Ils ont pris plus vite que nous l’habitude de porter un masque tout le temps. C’était déjà très fréquent de voir des gens porter des masques, surtout quand ils étaient malades. »
Pour Thomas Chabrières, le virus n’est pas prêt de disparaître en Chine. Il faudra vivre avec, dit-il : « Ça va être une constante, on va tous devoir à un moment ou à un autre être malade, jusqu’à ce que le virus n’ait plus rien à se mettre sous la dent. L’idée, c’est juste qu’il n’y ait pas trop de malades pour que les hôpitaux ne débordent pas. »
Signe d’un certain retour à la normale, le championnat de football, la Super League chinoise, reprendra le 25 juillet à Shanghai.
Lui écrire : thomas@insidersexperience.com
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