« Quand survient une crise, les clients recherchent toujours la sécurité, constate François-Xavier Bautmans, directeur Moyen-Orient pour la BIL à Dubaï. Pour être rassurés, ils se tournent vers des banques luxembourgeoises comme la nôtre. Le Luxembourg est un centre financier mondial qui attire les investisseurs et nous sommes l’une des trois plus grosses banques du pays. » A Dubaï, les clients de la BIL se répartissent pour moitié entre expatriés européens et moitié locaux. « Un Indien qui veut acheter un appartement à New York ne viendra pas nous voir, détaille M. Bautmans. Par contre, un Émirati ou un Européen qui a une maison dans le sud de la France par exemple se tournera volontiers vers la BIL. Malgré la crise du Covid-19, l’activité bancaire ne faiblit pas. Nos clients cherchent à placer de l’argent en dehors des Émirats, dans un endroit sûr, tout en profitant des opportunités de marché. » Grâce à son réseau international, la BIL est en mesure d’offrir des services financiers haut de gamme sur mesure et innovants, qui contribuent à la prospérité des patrimoines privés et des entreprises. Elle accompagne aussi les professionnels de la finance dans le développement de leurs activités.
Propulsé vers le futur
Le Français admet que la crise va obliger Dubaï, dont l’économie est majoritairement basée sur l’industrie des loisirs et du tourisme, à se réinventer, comme la ville Etat l’a fait lors de la crise de 2010. « Le bon côté, témoigne M. Bautmans, c’est que la zone est très dynamique et beaucoup plus agile que l’Europe. Un grand virage a déjà été pris vers le digital, qui fait que le pays va être propulsé vers le futur. » Les Émirats sont d’ailleurs engagés depuis plusieurs mois dans un ambitieux programme spatial et ont déjà envoyé plusieurs fusées dans l’espace à des fins d’expériences. Le Français reconnaît toutefois qu’à la survenue de la pandémie, la réaction des autorités a été radicale : « Il y a eu des coupes importantes dans les ministères et les administrations, qui employaient pléthore de gens plus ou moins présents dans les bureaux. Chez Émirates (la compagnie aérienne nationale, ndlr), 30 % des emplois ont été supprimés au moment où les avions ont été cloués au sol. Mais dans six mois, ils réembaucheront quand ils voleront à nouveau. C’est un peu saignant mais ils ont une grande capacité à s’adapter. » Déjà présent à Dubaï lors de la crise financière il y a dix ans, François-Xavier Bautmans affirme que celle du Covid-19 cette année est moins violente : « La ville s’est un peu vidée parce que la population est partie, en particulier ceux qui travaillent dans l’aérien ou le tourisme, mais d’autres arrivent déjà. En 2010, ça a été plus brutal ici, parce que du jour au lendemain, toutes les entreprises ont licencié et tout le monde est parti: la ville s’était réellement vidée. Aujourd’hui, les gens se maintiennent parce qu’ils ne peuvent pas partir, parce qu’ils ne savent pas où aller. L’aspect déplacement est aussi une contrainte mais je ne suis pas inquiet pour l’avenir. »
BIL Moyen-Orient : François-Xavier Bautmans, l’homme de la situation
Directeur Moyen-Orient pour la Banque Internationale à Luxembourg, le Français vit depuis près de douze ans à Dubaï, où, en plus de ses activités professionnelles, il occupe plusieurs fonctions et mandats auprès de la communauté française des Émirats.
Diplômé de l’Institut supérieur de gestion (ISG) à Paris et titulaire d’un Master en gestion de patrimoine, François-Xavier Bautmans débute sa carrière dans le secteur bancaire, en 1996 en France chez BNP Paribas. Il part ensuite en Grèce, à Athènes, pendant deux ans. En 2000, il rejoint la Lloyds TSB à Genève en tant que Fund manager, puis devient responsable clientèle auprès des familles du Moyen-Orient. Basé en Suisse pendant 7 ans, il gère au sein de la banque les grandes fortunes du Moyen Orient et visite régulièrement les Émirats Arabes Unis, le Qatar ou encore l’Arabie Saoudite. Depuis 2007, François-Xavier Bautmans est donc basé à Dubaï où il a développé une expertise de la clientèle vivant dans la zone. D’abord employé par la banque locale Mashreq, il rejoint ensuite Edmond de Rothschild puis la BIL depuis 3 ans. «A l’époque, je m’ennuyais un peu en Suisse, se souvient-il. Je regardais vers les pays émergents et les nouvelles zones en train de bouger d’un point de vue financier. Mon choix s’est porté sur les Émirats, où j’ai eu aussi l’opportunité professionnelle de venir.»
Commercial dans l’âme
Le Français s’est construit un solide réseau ainsi qu’une excellente réputation aux Émirats Arabes Unis, mais également en Arabie Saoudite et à Oman. « Douze ans plus tard, même si la situation a changé ici, je suis toujours aussi enthousiaste et très curieux de la culture, des gens et du melting-pot qu’on croise à Dubaï. » Âgé de 45 ans, M. Bautmans dispose de plus de 20 ans d’expertise dans la gestion d’actifs ainsi qu’en banque privée. Il a aussi d’autres casquettes: trésorier et membre du conseil d’administration de la Chambre de commerce française de Dubaï (FBC), l’une des plus importantes au monde avec plus de 800 membres, il est aussi, depuis 2014, élu conseiller consulaire, représentant les citoyens français basés aux EAU et à Oman. « Au fil des années, on se rend compte qu’on s’est construit un réseau, dit-il. Travailler dans la banque, c’est rencontrer des gens pour les conseillers pour les aider à construire et à gérer leur patrimoine. L’humain reste le cœur de la relation bancaire! »