En attendant un accord post-Brexit fin 2020, le Royaume-Uni reste une puissance incontournable et la présence française est toujours importante avec plus de 3 000 filiales d’entreprises implantées. Le pays demeure attractif pour la flexibilité de son marché du travail et sa fiscalité intéressante.
En 2018, 147 506 Français étaient inscrits au Registre des Français établis hors de France (principalement à Londres et Édimbourg, en Écosse). Cependant ils seraient plus de 300 000 Français à y résider sans être inscrit au registre consulaire. La diaspora française est majoritairement jeune, plus du tiers des inscrits ont entre 25 et 40 ans.
Comme le souligne France Diplomatie sur son site dédié, les secteurs à fort potentiel sont ceux de l’hôtellerie et de la restauration, de l’enseignement, de la recherche scientifique (chimie, pétrochimie), du commerce, de l’informatique et des nouvelles technologies de l’information, et de la finance.
Où travailler ?
La City oblige, Londres est un véritable vivier d’emplois dans la finance. D’autres secteurs tout aussi traditionnels portent le dynamisme du pays, comme celui des hydrocarbures (même si le Royaume-Uni a vu sa production chuter, BP et l’anglo-néerlandais Shell restent des entreprises de grande envergure internationale) ou du BTP (qui pourrait être boosté par les chantiers de rénovation du réseau routier et le projet de ligne ferroviaire à grande vitesse qui devrait relier Londres au centre et au nord de l’Angleterre…). Les employés français sont régulièrement recherchés dans l’hôtellerie et la restauration, la recherche scientifique, le commerce, les nouvelles technologies de l’information et les industries liées à l’environnement.
Le pays est aussi leader dans le secteur des TIC et des logiciels ainsi que dans celui de l’éolien off-shore. En revanche, il ne faut pas s’y tromper, si le chômage reste peu élevé, c’est en partie dû à la flexibilité du marché du travail et à des emplois sous-payés.
Comment trouver un emploi ?
Il est préférable de chercher un emploi avant de partir, surtout si l’on recherche un emploi qualifié. Parmi les sites d’emploi intéressants figurent www.french-resources.co.uk, www.fish4.co.uk, www.jobserve.com, www.reed.co.uk, www.adzuna.co.uk.
Il est également possible de se rapprocher du service de l’emploi britannique, ou de consulter les offres des grands quotidiens britanniques, en particulier ceux du Guardian.
Vous pouvez consulter les services de Pôle emploi en France pour trouver des offres au Royaume-Uni, ainsi que le réseau européen Eures (le plus important dispositif d’aide à l’emploi en Europe) qui propose de nombreuses offres d’emploi et conseils pour bien appréhender le pays. Ce site compte des fiches spéciales dédiées à la situation du marché britannique et aux habitudes locales de travail. En cas de demande spéciale, il est possible de s’adresser à un conseiller au sein du service Eures. Ces derniers sont disponibles partout en Europe, leurs coordonnées en fonction du pays sont indiqués sur le site.
Le National Careers Service a par ailleurs mis en place un service téléphonique francophone pour aider à la recherche d’emplois : (0)800 093 1115 (numéro vert). Le gouvernement britannique met lui aussi à jour régulièrement sa liste des emplois qui connaissent une pénurie dans le pays.
Entreprendre
Le Royaume-Uni fait tout pour attirer les entrepreneurs. En seulement 24 heures, vous pouvez créer l’équivalent d’une SARL, et pour y enregistrer une succursale d’une entreprise pré-existante, il faudra plutôt compter quatre semaines. Rappelons que le pays occupe toujours le premier rang européen en termes de flux d’investissements directs étrangers (IDE) entrants.
L’impôt sur les entreprises est de 17%, ce qui est également intéressant. Les secteurs où les opportunités d’investissement sont les meilleurs sont les énergies renouvelables, les technologies de l’information et de la communication, les industries créatives (musique, cinéma, théâtre, design, etc.), ou encore l’industrie du luxe et la distribution.
Comment investir ?
Il existe un département au sein du ministère de l’Industrie et du Commerce, « Investir en Grande-Bretagne », qui propose ses services pour informer les sociétés étrangères au sujet des aides qu’elles peuvent percevoir et les aider à s’installer et se développer au Royaume-Uni. À noter, les Patent Boxes permettent de bénéficier d’un régime de taxation moindre (en l’occurrence 10%, contre 19% habituellement) sur les bénéfices générés par des inventions brevetées au Royaume-Uni, et il existe d’autres incitations pour les entreprises qui investissent dans la R&D, notamment R&D Expenditure Tax Credit.
La fondation du Prince’s Trust aide les jeunes à créer leur propre entreprise en Angleterre. Elle leur accorde des prêts, assure des prestations de conseil pour le démarrage et la croissance de l’entreprise, accompagne les activités de commercialisation…
Des plans de capital-risque sont également attrayants pour aider les petites et moyennes entreprises à se développer. L’Enterprise Investment Scheme et le Venture Capital Trust offrent des allégements fiscaux pour investir dans des petites entreprises britanniques.
Les Zones assistées bénéficient d’exemption de charges à la condition de porter des projets répondant à certains critères.
Pour entreprendre, vous pouvez également vous tourner vers la Chambre de commerce française de Grande-Bretagne. Cette organisation propose de nombreux outils pour vous aider à vous implanter au mieux dans le pays et accompagne les démarches de création et de domiciliation de sociétés. Force de conseils pour étudier et approcher au mieux le marché, la CCI peut vous aider dans certaines démarches administratives, comme embaucher du personnel.
Pour les jeunes
Si vous souhaitez effectuer un stage au Royaume-Uni, il ne devra pas dépasser une durée d’un an. Vous aurez le choix entre quatre types de stage :
- « Sandwich and industrial placements » qui est un stage rémunéré en entreprise pour une période donnée. Il est pris en compte dans le cursus universitaire.
- « Work-based project », un stage en entreprise obligatoire sur une mission donnée.
- « Work placement », un temps de travail rémunéré ou non intégré au cursus universitaire.
- « Internship », un stage dans une grande entreprise pendant six à douze semaines.
Vous pourrez trouver un stage et avoir accès à beaucoup d’informations en vous inscrivant sur le site : www.expatunited.com.
Le programme Erasmus+ propose des stages en Europe, allant de trois à six mois, peu importe le niveau d’étude. Ce programme, en partenariat avec Pole emploi, finance le transport, l’hébergement, l’assurance responsabilité civile et l’assurance rapatriement pendant votre mobilité. Il surveille également l’organisation et le suivi des stagiaires. Pour y participer le plus simple est de se référer à votre conseiller Pôle emploi et de consulter le site internet.
Les missions de volontariat international (VIE et VIA) sont gérées via la plateforme civiweb.fr, mise en place par Business France, Civiweb, vous trouverez des offres pour être volontaire au Royaume-Uni, ainsi que le barème des indemnités. Pour être éligible, le candidat doit obligatoirement avoir participé à la Journée défense et citoyenneté (JDC).
Il est par ailleurs possible de contacter directement les entreprises françaises via la chambre de commerce en Grande-Bretagne (www.ccfgb.co.uk) ou le centre Charles-Péguy (www.centrecharlespeguy.wordpress.com).
Si le monde anglophone vous intéresse, vous pouvez vous renseigner sur le dispositif du Centre d’échanges internationaux (CEI). L’organisme propose des stages ou des échanges dans des pays anglo-saxons orientés spécialement pour les jeunes. Il propose des conseils pratiques, offres d’emploi ou de stage, y compris en Irlande. Ce dispositif prévoit un suivi, propose des stages, des cours d’anglais et même un hébergement. Il est à noter que ce dispositif est payant, les stages découvertes peuvent aller de deux à huit semaines pour un coût allant de 400 à 2 300 euros pour l’offre complète.
Conditions légales pour vivre au Royaume-Uni
Pour s’installer dans le pays, il faut détenir un passeport en cours de validité. Pour résider plus de six mois, il est préférable de faire une demande de permis de résidence auprès des autorités britanniques. Avec le Brexit de nombreuses démarches administratives ont changé. De manière générale, si vous êtes déjà installé au Royaume-Uni avant le 31 décembre 2020 et que vous comptiez y rester, il faut remplir une demande de « pre-settled status ». La démarche, gratuite en ligne, vous permettra ensuite d’obtenir un statut de résident permanent (« settled status »). Une fois ce statut obtenu, vous pourrez rester dans le pays aussi longtemps que vous voulez.
Préparer son dossier de candidature
Avant de postuler aux différentes offres d’emploi, il faut s’assurer que votre CV respecte les coutumes du pays. Il n’est pas rare que les CV britanniques fassent deux pages, cela permet de bien aérer la présentation. Enfin, faites bien attention à distinguer l’anglais britannique de l’anglais américain.
Le site Europass permet de créer un dossier complet de candidature. Composé de cinq documents, il met en valeur vos compétences à l’international. La première étape est de choisir votre pays de destination pour ensuite compléter le dossier avec vos informations et vous êtes prêt à postuler !
Si vous souhaitez avoir plus de conseils sur les dossier de candidature , vous pouvez vous rendre sur le site Emploi-store . Cette filiale de Pôle emploi peut vous aider à parfaire votre candidature, en vous offrant de nombreux conseils les dossiers de candidature.
Des partenariats outre-Manche
Malgré la séparation de la Manche, de nombreux projets transfrontaliers existent pour favoriser l’emploi des deux côtés de la rive. Ces emplois sont principalement dans le secteur maritime, notamment avec les projets menés par « l’Arc Manche ». Cette assemblée constituée de cinq régions françaises et de six comtés anglais tente de développer différents projets pour favoriser les flux transfrontaliers et le dynamisme de la région.
Pour favoriser l’emploi dans la région, le projet d’un métro transmanche est aussi à l’étude. Visant à réduire le chômage de la zone côté français, le projet veut utiliser l’infrastructure du tunnel sous la Manche pour développer une possibilité de transport ferroviaire quotidienne entre la Côte d’Opale et la région du Kent.
Enfin si la question des transfrontaliers vous intéresse, vous pouvez consulter le site internet de la Missions Opérationnelle Transfrontalière ( MOT) qui présente tous les projets en cours et propose de nombreux conseils.
L’économie britannique face au Covid-19
Suite aux mesures de confinement et à la baisse d’activité économique, le gouvernement britannique, face à la pression syndicale, s’est engagé à créer une forme de chômage partiel garantissant à chaque salarié confiné 80% du salaire. Cependant ces mesures ne concernent que les employés, les travailleurs indépendants n’y ont pas droit. Ces derniers représentent plus de 20% des travailleurs du pays. La Banque d’Angleterre a également demandé au gouvernement britannique de renforcer son soutien aux entreprises anglaises pour éviter une trop forte récession du pays.
La question du financement des hôpitaux est également revenue sur le devant de la scène, avec une mise en cause de la politique d’extrême austérité qui touche le système de santé public anglais depuis une décennie.
Quelques liens utiles
La fiche Royaume-Uni du Journal des Français à l’étranger fournit de nombreux conseils sur le pays. Des questions de retraites, aux transports, en passant par des conseils sur l’éducation des enfants, elle peut fortement aider si vous souhaitez déménager outre-Manche.
Il existe également de nombreux groupes Facebook regroupant les Français installés en Royaume-Uni. Parmi eux, le groupe « Les Français à Londres » compte environ 48 000 membres. Ces derniers partagent régulièrement des bons plans pour visiter ou découvrir la capitale :
Le site France Diplomatie vous donne aussi de très nombreux conseils sur le pays.