Le PVT permet aux jeunes de 18 à 35 ans de partir vivre et travailler à l’étranger pendant un ou deux ans. Si ce visa est accessible aux Français dans 14 pays, de nombreuses problématiques ont émergé depuis le début de la crise.
En Corée du Sud, les Britanniques et les Américains favorisés
Une Française en PVT en Corée du Sud a ainsi publié la semaine dernière une pétition en ligne adressée au Quai d’Orsay. Dénommé « Rétablissez l’accord Franco-Coréen sur les PVT et les exemptions de visa », cet appel vise à rétablir l’accord bilatéral franco-coréen relatif à l’exemption de visa de court-séjour, suspendu depuis avril dernier. Une décision injustifiée selon elle : « Le visa PVT étant un visa de longue durée, bon nombre de Français avaient pris leurs dispositions et planifié leur voyage depuis longtemps et se retrouvent désormais avec leur vie entre parenthèses en attendant une évolution de la situation. Après la décision de la Corée du Sud d’autoriser les nationaux des États-Unis et du Royaume-Uni à entrer sur le territoire Sud-Coréen et à obtenir des visas PVT, il a été compris que le nombre de contaminations au COVID-19 n’était en aucun cas pertinent par rapport à la délivrance de visas car le taux de contamination dans ces pays est fort supérieur à la France » écrit-elle.
Les pvtistes au Brésil dans le flou
A l’instar des pvtistes de Corée du Sud, ceux qui avaient obtenu un visa au Brésil sont dans l’incertitude. Après avoir réuni plusieurs dizaines de signatures, deux Françaises, Camille et Marie, ont envoyé un courrier fin juillet aux autorités brésiliennes et françaises pour les sensibiliser à leur situation. Ces jeunes femmes ont en effet été forcées de rentrer en France face à l’ampleur de la crise dans le pays, mais espéraient voir leur visa prolongé. Seulement, aujourd’hui, leurs cas semblent bloqués : « Après différents sons de cloche, progressivement, les PVTistes ont compris que la Policia Federal n’avait pas l’intention d’accorder l’extension du visa, le visa PVT étant très peu connu et n’étant pas une priorité » raconte Claire.
Dans leur courrier aux autorités, les pvtistes témoignent de leur désemparement : « la durée de validité de la résidence temporaire valable un an court actuellement et nous sommes en train de perdre des mois précieux de voyage/travail pour lesquels nous avons fait de gros sacrifices. A la différence des autres visas, le PVT ne se demande qu’une seule fois. Et, en l’état actuel des choses, il nous sera impossible de renouveler cette expérience une fois la pandémie passée ».
13 000 pvtistes mobilisés pour une prolongation en Nouvelle-Zélande
En Nouvelle-Zélande, plus de 13 000 pvtistes, dont bon nombre de Français, ont envoyé une pétition au Parlement pour réclamer une prolongation de six mois de leur visa. Selon eux, le départ de ces travailleurs créera un déficit de main d’oeuvre, en particulier dans le secteur agricole.
Rémi, un Français de 25 ans dont le visa PVT expire en septembre est l’un des signataires de cette pétition. « Je suis en accord avec le message porté » déclare-t-il « Ici, je peux travailler, économiser pour des projets futurs. Je plante actuellement des cerisiers dans l’île du Sud, à Alexandra. La Nouvelle-Zélande m’a accueilli les bras ouverts, je l’ai aidé comme je l’ai pu en travaillant pour elle, en essayant de comprendre sa culture et ses vibrations. Au vu de la situation actuelle, nous avons, je pense, chacun autant besoin de l’autre pour continuer dans le droit chemin ». Le Français ajoute : « Dans ces secteurs, 90% des effectifs sont des backpackers. Dans l’ile du nord par exemple, il y a une importante industrie de la pomme. Les patrons de cette industrie soutiennent cette pétition car, sinon, cela va vraiment être un problème pour eux de recruter pour les prochaines récoltes au printemps et en été ».
Les prolongations de PVT à travers le monde
En France, les autorités ont accordé six mois supplémentaires aux pvtistes dont les visas expiraient entre le 16 mars et le 15 juin.
La Nouvelle-Zélande avait quant à elle accordé une prolongation jusqu’au 25 septembre pour les visas expirant du 2 avril au 9 juillet. L’Argentine avait prolongé de 30 jours les visas expirant jusqu’au 16 juin.
Quant à l’Australie et le Canada, ils n’ont pas accordé de prolongation pour les personnes sur place. L’Australie a cependant ouvert l’accès à un “visa 408” qui permet aux jeunes de rester un an de plus s’ils trouvaient un emploi dans certains domaines spécifiques. Le Canada a pour sa part prolongé les permis des personnes qui ne sont pas encore parties de France, pour éviter qu’elles en perdent le bénéfice.