L’Estonie est un petit pays, avec une superficie légèrement inférieure à celle de la région Bourgogne-Franche-Comté. Outre sa taille, sa densité est très faible, avec en moyenne 27 habitants au kilomètre carré, contre 117 en France. Le pays compte à ce jour seulement quelques centaines de Français inscrits au registre consulaire.
Malgré cela, le plus nordique des pays baltes recèle de nombreuses surprises et d’e avantages notables pour les travailleurs étrangers. Plongée dans ce pays méconnu en pleine expansion et empli de promesses.
Où travailler ?
Les derniers chiffres à notre disposition concernant l’économie estonienne datent de 2018. D’après ces données, les secteurs les plus importants sont le commerce de gros et de détail, les transports, les services d’hébergement et de restauration (21,1%), l’industrie (20,8%), ainsi que l’administration publique, la défense, l’éducation, la santé et les services sociaux (15,6%).
Jusqu’à la récente crise liée au Covid-19, le numérique était réellement porteur de croissance et d’emploi. C’est le point fort, la valeur ajoutée du pays. Mariages mis à part, la totalité des démarches administratives se font en ligne. Il est possible d’y créer une entreprise en quelques heures. De grandes entreprises numériques y ont ainsi été lancées, comme le géant de la télécommunication, Skype. A noter que l’Estonie est également le leader européen en matière de cybersécurité.
Le secteur énergétique durable est également en plein boom, même si le schiste bitumineux reste l’une de ses principales sources d’approvisionnement en électricité. Le transport et la logistique, la biotechnologie et les services financiers sont des secteurs qui recrutent. A l’avenir, et compte tenu du vieillissement de la population, les secteurs de l’aide sociale et des soins de santé seront également amenés à se développer.
En règle générale, les managers, quels que soient leurs profils, sont recherchés en Estonie. Presque tous les secteurs enregistrent des besoins accrus en personnel spécialisé.
Comment trouver un emploi ?
Des offres d’emploi pour la main d’œuvre expatriée sont disponibles sur le site workinestonia. Un autre site estonien de référence dénommé cv-onlince est également disponible en anglais. L’agence estonienne pour l’emploi publie de son côté des offres et fournit des conseils. Les salons sont aussi des lieux où les entrepreneurs recrutent, le plus important étant celui de Teeviit à Tallinn.
Comme tous les autres pays de l’Union européenne (UE), l’Estonie est reliée au réseau européen de l’emploi Eures, qui propose de nombreuses offres d’emploi et qui prodigue également de précieux conseils pour bien appréhender le pays. On y trouve également des fiches dédiées à la situation du marché estonien et aux habitudes locales de travail. Si vous désirez un entretien particulier, il est possible de s’adresser à un conseiller Eures. Ils sont six en Estonie, leur coordonnées sont disponibles ici.
Pôle emploi en France dispose par ailleurs d’une branche internationale spécialisée dans le suivi des Français souhaitant s’expatrier qui leur propose de nombreux conseils avant leur départ.
Pour travailler dans le pays, l’anglais est absolument indispensable. L’estonien, une langue très difficile, est évidemment un atout formidable, et vous ouvrira des portes que la seule maîtrise de l’anglais vous laisserait fermées. À noter qu’à la suite d’une demande de séjour de plus de trois mois, le gouvernement estonien propose des cours gratuits pour un niveau débutant/intermédiaire. Le russe est également beaucoup parlé, mais plus dans le domaine privé et par les anciennes générations. Si sa maîtrise peut être un atout, il est loin d’être indispensable.
Entreprendre en Estonie
L’Estonie est un véritable eldorado pour l’entrepreneuriat. La première raison, c’est qu’il n’est pas nécessaire de résider dans le pays pour y créer une entreprise. Il est possible d’être e-résident en Estonie. Il faut toutefois compter du personnel sur place pour gérer certains services non numérisés, mais il existe des sociétés estoniennes spécialisées sur ces questions.
Globalement, le secteur dans lequel il faut investir en Estonie, c’est le numérique. Le pays est à la pointe dans ce secteur, et les jeunes estoniens y sont particulièrement bien formés. Ces derniers peuvent fournir une main d’oeuvre bien moins onéreuse qu’en France, par exemple.
Pour les jeunes
La pratique du stage n’est pas très ancrée dans la culture estonienne, il sera difficile d’en trouver. En revanche, le pays est ouvert au programme Erasmus +, et les universités locales sont à la pointe en matière de numérique et de cybersécurité. Un séjour universitaire en Estonie dans ces domaines sera extrêmement valorisable dans toute l’Europe.
Les missions de volontariat international (VIE et VIA), pour les jeunes de 18 à 30 ans sont validées par Bercy et Business France. En Estonie, une quarantaine d’entreprises françaises sont installées dans le pays.
Conditions légales pour travailler en Estonie
Pour les citoyens européens, il n’est pas nécessaire de se procurer un permis de travail. Pour un séjour de plus de trois mois, il convient de faire une demande de carte de séjour auprès de l’office de la citoyenneté et des migrations, sur place et en personne. Un permis de séjour est délivré aux citoyens de l’UE s’ils souhaitent y travailler, y investir ou y étudier. Par ailleurs, les citoyens européens désirant résider plus de trois mois en Estonie peuvent faire une demande d’ID-card, une carte d’identité physique mais également électronique qui facilite l’accès à quantité de services, tant publics que privés.
L’économie estonienne face au Covid-19
L’Estonie a été un des pays les plus épargnés par la pandémie. 2300 cas confirmés ont été dénombrés à l’heure où nous écrivons, pour seulement 64 décès.
En revanche le pays subit de plein fouet la crise économique qui découle de la crise sanitaire. Le FMI prévoit une croissance en baisse de 7,5 points pour l’année 2020. L’Estonie devrait néanmoins voir son économie rebondir rapidement en 2021, avec un croissance estimée à +7,9% du PIB
Fiscalité
Pour les personnes physiques, deux types d’imposition sont à retenir : une imposition à 26% pour les résidents et à 15,5% pour les non-résidents. (erreur dans l’article entreprendre en Estonie)
C’est du côté de l’imposition des personnes morales que l’Estonie est particulièrement intéressante. En effet, il n’existe pas d’impôt sur les sociétés, et plus encore, l’imposition sur les bénéfices ne concerne que les dividendes. Et encore, cette imposition fixe (flat tax) de 20% est parmi les plus faibles en Europe. L’Estonie est, en quelque sorte, un paradis fiscal méconnu.
Quelques généralités
La durée journalière normale du travail ne peut excéder huit heures, et la durée hebdomadaire normale, 40 heures. La durée des congés peut varier selon l’activité professionnelle. Le niveau minimal du salaire horaire est de 2,96 euros et celui du salaire mensuel est de 540 euros. Le salaire moyen quant à lui est d’un peu moins de 1150 euros par mois.
Quelques liens utiles
La fiche Estonie du Journal des Français à l’étranger aborde différents sujets pour réussir au mieux votre installation dans le pays.
Il existe également des groupes Facebook regroupant les Français ou les étrangers installés en Estonie. Parmi eux, le groupe On parle Français à Talinn compte plus de 2000 membres.
Le site France diplomatie vous donne aussi de nombreux conseils sur ce pays.