Les deux syndicats patronaux Medef International et le Mouvement des Entreprises de Taille Intermédiaire (METI) ont lancé cette étude en octobre 2019 et l’ont ensuite actualisée en menant de nouveaux entretiens en juin, suite à la crise liée au nouveau coronavirus qui a frappé le monde.
> Qu’est-ce qu’une ETI ?
Selon l’INSEE, une ETI est une entreprise qui emploie entre 250 et 4999 salariés et enregistre un chiffre d’affaires n’excédant pas 1,5 milliard d’euros. Est également considérée comme ETI une entreprise de moins de 250 salariés mais dont le chiffre d’affaires est supérieur à 50 millions d’euros. Les ETI se situent donc entre les petites et moyennes entreprises (PME/TPE) et les grandes entreprises.
Selon le Medef International et le METI, les ETI réalisaient avant la crise 34% des exportations françaises alors même qu’elles ne représentent que 4% du nombre des exportateurs. Parmi les entreprises qui ont répondu à l’étude, 58% sont actives dans le secteur de l’industrie, 32% dans les services, 9% dans le BTP/construction et 1% dans la distribution.
> “Résilience” et “esprit de conquête”
Suite à l’étude qu’ils ont menée auprès de 250 entreprises, le Medef International et le METI se veulent optimistes : “nous pouvons affirmer que la crise n’a pas entravé l’esprit de conquête qui caractérise les ETI même si elles en ressortent fragilisées. Rares sont celles qui ont annulé à ce jour leurs projets de développement à l’international. Dans certains cas, elles ont même accéléré leur mise en œuvre!”
Ainsi, selon les chiffres recueillis dans le cadre de cette étude, si 60% des ETI constatent une baisse de leur chiffre d’affaires à l’international au 1er semestre 2020, 50% d’entre elles pensent que la crise pourrait permettre de consolider leurs positions sur des marchés existants et/ou d’acquérir des concurrents. La crise a surtout eu pour conséquence de reporter ou ralentir les projets de développement à l’international (85,5%). Seules 13% des ETI les ont annulés.
De manière générale, les ETI les moins touchées sont celles dont l’activité a été nécessaire à la gestion de la crise sanitaire mais aussi celles dont l’activité a été jugée essentielle et stratégique par les autorités ou considérée comme un secteur refuge (numérique, énergies renouvelables, agro-alimentaire, alimentation, etc.).
Les auteurs de l’étude patronale nuancent néanmoins quelque peu leur optimisme en soulignant que “la reprise économique est malgré tout jugée incertaine pour les ETI. Même si la reprise est effective pour la plupart d’entre elles en France et à l’international depuis le mois de juin, la dynamique reste encore relativement faible. De nombreux dirigeants s’inquiètent sur leurs perspectives pour le second semestre 2020 et l’année 2021.”
> Quel plan de relance ?
Pour 71% des ETI, restaurer la compétitivité du site France, notamment en baissant la fiscalité de production, est une priorité pour accompagner leur développement à l’international dans le contexte de relance.
Par ailleurs, 45% des ETI estiment que des aides financières à l’export, adaptées aux ETI, seraient utiles pour conquérir de nouveaux marchés ou consolider une présence à l’international.
Enfin, pour près d’une ETI sur cinq, le développement et la simplification du dispositif VIE (Volontariat International en Entreprise) seraient utiles pour répondre aux enjeux de ressources humaines des ETI à l’international.
93% des ETI mobilisent en priorité leurs fonds propres pour financer leurs projets à l’international, les financements publics ne jouant qu’un rôle secondaire dans le financement des ETI (30%).
33% des ETI pointent également le manque d’accompagnement des pouvoirs publics.
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