C’est moins pire que ce que l’on pouvait craindre ! Alors que les autorités redoutaient une baisse de 12 000 élèves dans les établissements homologués, l’effectif “est quasiment stable, en recul de 0,8%, soit 2 600 élèves, car la baisse du nombre d’élèves français (de près de 5% en croissance) a été partiellement amortie par l’augmentation du nombre d’élèves étrangers, pas loin de 2 %” a détaillé Jean-Baptiste Lemoyne au cours d’une conférence de presse de rentrée aux allures de satisfecit.
Selon le secrétaire d’État chargé des Français de l’étranger, le réseau a bien résisté au choc puisqu’au pire moment de la crise, “520 des 522” établissements français à l’étranger avaient dû fermer. “Notre réseau a fait preuve de résilience grâce aux capacités d’adaptation des établissements et des équipes pédagogiques“, a-t-il affirmé en rappelant l’adoption par le gouvernement d’un “plan massif avec une aide de 100 millions d’euros” débloquée au printemps, réparti en deux enveloppes : 50 millions d’euros en bourses scolaires supplémentaires pour les enfants français (avec un assouplissement des critères d’attribution), et 50 autres “pour aider les familles étrangères” qui constituent les deux tiers des élèves.
En cette rentrée, “près de 70% des établissements du réseau ont pu accueillir des élèves dès la première semaine de septembre, dont la moitié totalement en présentiel, un quart sur le mode de l’enseignement à distance et un autre quart sur le mode hybride”, s’est félicité Jean-Baptiste Lemoyne.
De nombreuses familles fragilisées
Après neuf mois de crise, Olivier Brochet, le directeur de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) constate lui que la baisse des effectifs a été plus forte pour les enfants d’expatriés, particulièrement en Asie, Amériques et Afrique. Mais globalement, les effectifs ont “moins baissé” que redouté sur l’Asie, ils “sont stables en Europe” et en croissance au Maghreb, tirés par des plans de développement des écoles en Tunisie et au Maroc.
Selon Jean-Baptiste Lemoyne, la crise du Covid-19 a eu un impact fort sur la situation économique de nombreuses familles qui se sont retrouvées “fragilisées”, et cela s’est répercuté sur les établissements scolaires et par ricochet sur l’opérateur AEFE, qui vient par ailleurs de lancer dans tous ses établissements une vaste enquête auprès des familles, des élèves et des enseignants pour faire le bilan de ce qui a bien marché et de ce qui peut être amélioré encore.
En outre, une attention particulière a été accordée aux écoles françaises au Liban qui, avec 53 établissements homologués et 61 000 élèves, “représentent le premier réseau au monde”. Selon M. Lemoyne, 32 écoles françaises ont été touchées par l’explosion de début août à Beyrouth. Un plan d’urgence a été mis en place par la France avec 10 millions d’euros débloqués pour soutenir financièrement les familles à scolariser leurs enfants, et une enveloppe de 7 millions d’euros pour la réhabilitation des établissements touchés.
> Un appel aux dons pour les écoles de Beyrouth
Le collectif Solidarité Laïque, la Mission laïque française (Mlf), l’AEFE, l’Association franco-libanaise pour l’éducation et la culture (AFLEC) et l’Association des Anciens des Lycées Français du Monde (Union-ALFM) lancent ce mercredi 16 septembre un appel à dons pour soutenir les élèves de 6 à 11 ans scolarisés dans les écoles publiques de Beyrouth. Après l’explosion du 4 août, l’objectif de cette mobilisation solidaire de la communauté éducative est de permettre aux 20 000 enfants concernés de reprendre le chemin de l’école dans les meilleures conditions.
Avec un don de 60 €, on équipe deux enfants d’un cartable complet et d’un kit d’hygiène contre le Covid-19. Parce que chaque geste compte, les dons sont acceptés à partir d’1€. Anciens élèves et anciens personnels des lycées français du monde sont en particulier invités à participer à cette collecte en signe de solidarité et pour aider concrètement ces enfants. alors que la crise économique, politique et sanitaire met le pays du Cèdre dans une situation très critique. Préparer l’avenir en préservant l’accès à l’éducation est un acte fondateur, un acte d’espoir.