A l’occasion de cette nouvelle séance de l’Assemblée parlementaire franco-allemande (APFA), les 50 députés français et les 50 députés allemands qui la composent ont pris trois décisions majeures.
> Trois résolutions
La première est la mise en place d’une liaison ferroviaire à grande vitesse entre Paris et Berlin, alors que le train de nuit reliant les deux capitales a été supprimé en 2016. D’une vitesse moyenne comprise entre 250 et 350 km/h, cette ligne est vue comme un moyen de renforcer la connexion entre les deux villes qui pourraient être reliées en quatre ou cinq heures, tout en réduisant les émissions de CO2. Les députés comptent également sur ces nouvelles infrastructures ferroviaires pour faire basculer une part importante du transport de marchandises vers le ferroviaire, permettant ainsi une baisse supplémentaire des émissions de CO2.
La seconde résolution réaffirme le principe du renforcement de la coopération économique et monétaire entre la France et l’Allemagne en passant notamment par le développement de l’Union économique et monétaire européenne (UEM).
Enfin, les députés français et allemands ont voté pour la mise en place de deux groupes de travail: “Migration, asile et intégration” et “Politique étrangère et de défense”. Ceux-ci doivent présenter leur rapport avant la réunion de l’APFA au cours du second semestre 2021. En outre, trois groupes de travail se sont réunis en marge de l’APFA : “Innovations de rupture et intelligence artificielle”, “Harmonisation du droit français et du droit allemand des affaires et des faillites” et “European Green Deal”. Ce dernier s’est ouvert par une audition de Frans Timmermans, premier vice-Président de la Commission européenne, en charge du Pacte vert pour l’Europe et de la lutte contre le changement climatique.
> Trois invités d’honneur
Par ailleurs, comme prévu, les parlementaires français et allemands ont reçu la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, qui est revenue sur l’aide apportée par celle-ci aux pays européens depuis le déclenchement de la crise du coronavirus. Ils ont également auditionné les deux ministres de la santé, Olivier Véran et Jens Spahn, lesquels sont revenus sur la gestion commune de la crise sanitaire. Pour Frédéric Petit, député de la 7ème circonscription des Français hors de France qui englobe l’Allemagne, l’audition des ministres “fut une très bonne première audition, bien qu’un peu frustrante puisqu’ils ont surtout fait le bilan de ce qui s’est passé pendant la crise, alors que j’aurais préféré qu’ils évoquent la manière dont la coopération franco-allemande va se jouer dans les mois qui viennent. Comment harmoniser les restrictions qui vont venir dans cette année d’incertitude qui se profile ?”. Le député vient pour sa part d’intégrer le bureau de l’APFA, en remplacement de Sylvain Waserman. Très impliqué dans la coopération franco-allemande, il a notamment inauguré le 20 septembre le nouveau lycée franco-allemand de Hamburg et œuvre à la création de clubs d’affaires franco-allemands à Leipzig et Dresde.
La prochaine assemblée de l’APFA se tiendra en janvier. D’ici là, le co-président du bureau de l’APFA, le député allemand Andreas Jung, émet ce vœu pieux: “Surtout en temps de crise, il est important d’unir nos forces et d’avancer ensemble. En tant que parlementaires, nous avons fait des propositions concrètes dans ce sens. C’est maintenant aux gouvernements de les prendre en charge et de joindre le geste à la parole”.