L’été aura été serein pour les investisseurs. Avec des taux d’intérêts enregistrés par les Banques Centrales à des niveaux très bas et stables depuis mars, l’ensemble des marchés a été relativement calme.
> Seules trois classes d’actifs se sont distinguées dans cet environnement atone : la technologie, l’or et les « Linkers » (obligations indexées contre l’inflation).
Sur le plan économique, les dernières statistiques publiées sont encourageantes. La reprise est consistante, surtout sur le plan de la consommation, car les ménages américains et européens ont bénéficié de mesures d’accompagnement ; ainsi leur situation financière ne s’est pas trop détériorée. Toutefois, cela pourrait ne pas durer.
En effet, tôt ou tard, les mesures d’accompagnement vont cesser et les secteurs touchés qui ont ou vont massivement licencier, ne réembaucheront pas immédiatement. C’est le cas du secteur des services (tourisme), du secteur aérien, de l’industrie aéronautique et de l’automobile.
À moins qu’un vaccin ne soit découvert rapidement, les économistes s’accordent sur un retour au niveau d’activité global pré-crise qui pourrait être atteint en 2022 voire 2023. Nous pouvons estimer que les statistiques donneront des chiffres impressionnants, mais les taux de croissance instantanés doivent cependant être analysés avec prudence car les effets de base sont très importants du fait de l’arrêt des économies au printemps.
> La croissance mondiale devrait alors enregistrer une baisse de l’ordre de 4,5% cette année avec une hausse de 5,4% attendue en 2021.
À court terme, il conviendra de suivre l’évolution de l’épidémie : post-mouvements estivaux, retours à la maison, reprise de l’école…qui peuvent provoquer un regain de l’épidémie. Si d’ici quelques semaines il n’y a pas de saturation des systèmes de santé, les marchés auront « eu raison » de « passer à autre chose » !
L’actualité des marchés sera aussi impactée par le contexte géopolitique et politique. Dans les prochaines semaines, deux sujets principaux seront à suivre : les élections présidentielles américaines et le contexte social en Europe.
Aux États-Unis, il reste moins de 100 jours avant l’élection.
En Europe et en France en particulier, la rentrée sociale risque d’être agitée. Les populations sont encore marquées par les confinements et par le climat anxiogène, et l’afflux de liquidités fournies par les Banques Centrales ranime les revendications.
Il conviendra de suivre ces événements avec attention. Il ne faudrait pas que le plan de relance de la zone Euro, financé pour la première fois par un emprunt de la Commission européenne, serve à financer des augmentations de salaire, au détriment des investissements dans les secteurs d’avenir, au risque de relancer les désaccords entre les pays européens.
Tout semble donc possible dans cette année 2020 si particulière.
Les marchés sont en train d’anticiper un scénario de sortie de crise presque idéal et les facteurs de risque semblent délaissés, étouffés par la puissance infinie des Banques Centrales. En cette période de rentrée traditionnellement plus volatile, nous préconisons donc des stratégies diversifiées et équilibrées.