Les genevois se sont rendus aux urnes fin septembre afin de s’exprimer sur un sujet concernant largement les travailleurs frontaliers français : la possibilité d’un salaire minimum à 23 francs suisses (≃21 €) de l’heure, soit environ 3 800 € brut par mois pour 41 heures hebdomadaires de travail. Il faut savoir que, contrairement à le France, la Suisse n’impose pas de salaire minimum au niveau national, la décision appartient à chaque canton.
À la surprise générale, cette mesure sociale a été adoptée avec presque 58% des voix, alors que cette proposition des syndicats avait été refusée en 2011 et 2014, le parlement genevois ne souhaitant pas que le canton se dote du “plus haut salaire minimum du monde“, sans doute afin d’éviter une trop grande convoitise de la part de ses plus proches voisins en quête d’emplois.
Il semblerait que les mentalités évoluent, mais c’est surtout la crise du coronavirus qui a mis en lumière certaines inégalités trop importantes et dévoilé l’état de pauvreté et de précarité d’une partie de la population genevoise touchant des bas salaires. Un envers du décor affectant les salariés de certaines banques ou hôtel de luxe de Genève, qui ont formés au printemps dernier, des files d’attente sans fin devant les distributions d’aides alimentaires. Depuis, plusieurs dizaines de milliers de travailleurs du canton sont encore en chômage partiel et Genève reste une des villes les plus chères du monde, il fallait donc trouver des solutions.
Pour les travailleurs frontaliers français touchant de bas salaires, c’est une excellente nouvelle, selon l’Insee. Un Haut-Savoyard sur cinq travaille désormais en Suisse et 84% d’entre eux dans le canton de Genève. Par ailleurs, l’application de cette mesure va être rapide, elle entrera en vigueur dés la fin du mois d’octobre.