Uber et Tesla ne s’y sont pas trompés. Si les deux géants américains ont quitté la Californie pour le Texas, le premier pour y installer son siège, le second sa nouvelle usine, c’est d’abord parce que les taux d’imposition sont plus bas qu’à Los Angeles ou San Francisco, mais aussi parce que le coût et la qualité de la vie y sont plus favorables que sur les bords du Pacifique.
Le français Philippe Puech vit au Texas depuis 2013
Il est employé par la compagnie aérienne American Airlines, dont le siège est près de Dallas. “La région a connu les taux de croissance les plus importants du pays, assure-t-il, de l’ordre de 6 à 8%. On voit une migration de plus en plus importante des entreprises venues de la côte ouest, et même de la côte est.”
Des sociétés françaises sont aussi présentes comme Essilor, le leader mondial de l’optique. Chaque année, des dizaines de milliers de Californiens viennent s’installer au Texas. Il faut dire que pour les particuliers aussi, les impôts y sont réduits. Et le mouvement s’accélère, constate Philippe Puech :
“L’agenda culturel est complètement revisité au fil des flux de populations migrant de partout dans le monde à Dallas. A Paris, j’avais l’habitude d’aller à l’opéra, mais les prix des tickets étaient assez prohibitifs. Ici, grâce aux donations de mécènes, je peux emmener mon épouse et mes deux enfants pour le tarif d’un billet à Paris.”
Jamais à l’étroit
Avec plus de six millions d’habitants, la métropole de Dallas Fort Worth est la quatrième des États-Unis. L’atout ici, reconnaît le Français, quand on vit en famille, c’est l’espace :
“Il y a des parcs où j’adore emmener mes enfants le week-end, où ils peuvent jouer et s’amuser avec d’autres enfants. Il y a des musées, un peu comme la Villette à Paris (Cité des sciences et de l’industrie, ndlr), ce qui fait de la vie à Dallas une existence relativement facile.”
C’est vrai qu’on ne se sent jamais à l’étroit ici, à circuler sur les larges avenues ou à marcher sur les grands trottoirs.
Dallas, ville horizontale avec ses échangeurs parfois surdimensionnés
Philippe Puech affirme que l’image du cow-boy bourru du Texan dans son pick-up correspond de moins en moins à la réalité. Lui qui travaille dans l’aérien et le tourisme, promet aussi qu’à Dallas, la France a la cote:
“Je ne compte plus le nombre de fois qu’une personne, quand je mentionne le fait que je suis français, me parle d’une histoire qu’elle a eue avec la France, d’une anecdote en visitant notre pays. Il y a une vraie affinité.”
Politiquement, cet afflux de population des côtes américaines n’est pas sans conséquence: certains conservateurs texans, historiquement républicains, s’inquiètent de voir un jour leur état basculer dans le camp des démocrates avec ces nouveaux arrivants.
Lui écrire : philippe.puech@aa.com