« Compte-tenu des modifications mineures à apporter à la plateforme de vote, l’organisation d’un nouveau TGN ne présenterait pas de réelle plus-value » a déclaré en octobre le Quai d’Orsay en réponse aux conseillers de l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE).
Lors de la dernière session de l’AFE, les élus de la commission des lois, des règlements et des affaires consulaires, avaient en effet adopté à l’unanimité le 8 octobre une résolution pour demander la mise en place d’un nouveau TGN d’ici décembre. Les élus s’inquiétaient en particulier de « défaillances relevées » lors des précédents tests, « notamment pour la réception du SMS qui contient des éléments d’identification, qui touchent parfois 100% des électeurs dans quelques pays ».
En réponse le ministère a pour sa part assuré qu’un test n’était pas nécessaire pour résoudre ce dysfonctionnement : « Ce problème, essentiellement dû à des modifications de caractères en fonction des alphabets locaux, ou encore à la politique de certains opérateurs locaux de téléphonie (restrictions sur la transmission de SMS d’opérateurs étrangers), n’est pas lié à la solution de vote en elle-même. Aussi, l’intérêt d’un nouveau TGN, en vue de corriger ce point, serait-il limité. A noter par ailleurs que les électeurs n’ayant pas reçu leur mot de passe par SMS ont la possibilité de générer et recevoir un nouveau mot de passe via un lien internet »
Questionnements autour du prestataire Scytl
Les membres de l’AFE pointaient en outre du doigt, pour appuyer leur demande d’un nouveau test, « l’évolution de l’environnement de cybersécurité au cours des 18 mois », mais surtout « les modifications qui se seront produites dans la société Scytl ».
Endettée de 75 millions d’euros, cette entreprise espagnole chargée du système de vote électronique avait en effet été placée en mai en liquidation judiciaire à Barcelone. Celle-ci a été reprise, depuis la dernière session de l’AFE, selon la presse espagnole, par l’entreprise irlandaise Paragon Group présidée par Patrick Crean.
La Direction des Français à l’étranger et de l’administration consulaire (DFAE) avait, pour sa part, décidé de maintenir ces derniers mois son contrat avec Scytl pour les élections consulaires de 2021 malgré ses déboires financiers. Un nouveau prestataire pourrait cependant être sélectionné pour les prochaines élections législatives de 2022
Deux précédents TGN
La plateforme de vote électronique avait été homologuée en janvier 2020 quelques semaines après deux TGN effectués auprès d’un panel de plus de 12 000 électeurs. L’agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) et des experts indépendants étaient également présents lors de ces tests.
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