En période de crise, les chefs d’îlot et leurs adjoints sont au coeur du dispositif de sécurité, dénommé îlotage, mis en place par le Quai d’Orsay. Ces volontaires sont désignés par l’ambassadeur ou l’officier de sécurité du poste diplomatique pour assurer, en particulier, les relations entre le consulat général et les ressortissants français. Les chefs d’îlots sont généralement issus de la communauté française mais peuvent également être des étrangers protégés dans le cadre du plan de sécurité de l’ambassade. Ils sont chargés d’une part de relayer les informations du poste diplomatique, mais aussi de faire remonter des problématiques rencontrées par les ressortissants français sur le terrain.
Comment connaitre son chef d’îlot ?
Chaque îlotier est responsable d’un nombre de ressortissants déterminé par les services consulaires, sur la base des personnes inscrites sur le Registre des Français établis hors de France. Lors de la procédure d’inscription au registre, chaque résident doit ainsi, selon le ministère, être informé du fait qu’il relève d’un îlot et qu’il figure sur la liste transmise au chef d’îlot. Le résident est également informé de l’identité et des contacts des îlotiers.
Dans l’autre sens, les îlotiers, une fois nommés, se signalent aux ressortissants français de leur îlot afin de se faire connaître, de vérifier que l’adresse de ces derniers n’a pas changé et qu’il est en mesure de les contacter en cas de nécessité.
Pour prendre connaissance de l’identité et des coordonnées des îlotiers, les ressortissants français sont invités à se rendre sur leur espace personnel sur le site service-public.fr. Ils trouveront ces informations dans la partie “mes documents” accessible à l’aide du numéro d’inscription NUMIC.
Les chefs d’îlots sont-ils tous accessibles ?
Au début du printemps, en pleine crise sanitaire, plusieurs élus s’étaient inquiétés auprès du ministère des Affaires étrangères du manque d’accessibilité de certains chefs d’îlots. La sénatrice et ex-ministre socialiste chargée des Français de l’étranger, Hélène Conway-Mouret, notait ainsi dans une question écrite que l’information concernant les chefs d’îlots était transmise aux ressortissants français « une seule fois lors de leur enregistrement et semble difficilement accessible ensuite. Les représentants d’association et parfois même les élus ne les connaissent pas » tout en demandant s’il était envisagé par le ministère des Affaires étrangères de « mieux partager les informations relatives aux plans de sécurité, notamment les coordonnées des chefs d’îlots ».
Le sénateur centriste, Olivier Cadic, avait lui aussi déposé une question écrite pour lancer l’alerte à ce sujet : « Installés parfois depuis plusieurs années, nombre de compatriotes installés à l’étranger ne connaissent pas leur chef d’îlot et ne savent pas comment le contacter ». L’élu avait alors demandé au Quai « une revue de ce plan, certains endroits semblant aujourd’hui dépourvus de chef d’îlots »
Face à ces questions, le ministère des Affaires étrangères a finalement répondu ces dernières semaines aux deux sénateurs, précisant que la cartographie des îlots était établie par l’officier de sécurité en accord avec le Centre de crise et de soutien (CDCS) du Quai d’Orsay, en lien avec le chef de la section consulaire du poste. « La taille des îlots dépend des conditions locales de communication et du nombre de ressortissants. Le maintien d’un îlot dans une zone déterminée peut être reconsidéré en fonction des particularités locales. C’est notamment le cas dans certaines capitales occidentales où l’ilotage n’est pas jugé adapté. Par ailleurs, compte tenu du mode de désignation des îlotiers, basé sur le volontariat, il peut s’avérer difficile de pourvoir un poste vacant dans de brefs délais. Nos ambassades et consulats s’efforcent néanmoins, là où cela apparait nécessaire, d’y parvenir par des appels répétés à volontaires lancés au sein de la communauté française » avait alors précisé le ministère.
Quelles informations en cas d’urgence ?
Dans ces réponses, le Quai d’Orsay a en outre indiqué qu’en cas d’urgence des consignes de sécurité étaient adressées aux Français inscrits au registre par l’envoi groupé de courriels ou de SMS. « La mise à disposition d’adresses électroniques et de lignes téléphoniques dédiées permet également de faciliter les contacts avec nos ressortissants. Ce dispositif est complété par l’envoi de messages de sécurité aux Français de passage enregistrés sur le site Ariane et par l’actualisation permanente des Conseils aux voyageurs » .