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Immigrer au Canada : quelles opportunités au Québec ?

Le Canada cherche à attirer les étudiants et les travailleurs qualifiés francophones pour accélérer sa croissance. Français à l’étranger décrypte les opportunités d’immigration au Canada, province par province.

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Les portes du Québec ouvertes à 70 000 immigrants

Le Québec, qui a une superficie de trois fois celle de la France, est la plus grande province du Canada. Son territoire, à la fois composé de grands espaces, d’immenses forêts, de plus d’un million de lacs et de cours d’eau, s’étend sur près de 1,7 million de kilomètres carrés et se divise en 17 régions administratives.

La majorité de la population du Québec, estimée à près de 8,5 millions d’habitants, vit à Montréal, la métropole. La ville compte en effet plus de 2 millions d’habitants tandis que Québec, la capitale provinciale dénombre plus de 500 000 résidants. Le Québec se classe par ailleurs parmi les endroits au monde où il est le plus agréable de vivre. Le coût de la vie y est parmi les plus bas des pays industrialisés. La couverture des soins de santé  est universelle et les frais d’éducation sont parmi les moins élevés en Amérique du Nord. Tout ceci explique sûrement le fait que près de 80% des Français souhaitant s’établir au Canada choisissent le Québec.

Le Québec est le seul État majoritairement francophone de l’Amérique du Nord. Les francophones du Québec représentent ainsi près de 20% de la population canadienne et plus de 80% de la population québécoise.

L’immigration économique au Québec

La demande de résidence permanente au Québec peut s’averer difficile à obtenir puisqu’il faut d’abord être sélectionné par le gouvernement québécois avant de pouvoir obtenir l’admission définitive de la part du gouvernement canadien. Le gouvernement québécois a néanmoins annoncé le 29 octobre dernier sa volonté de renforcer son immigration dans son Plan d’immigration du Québec 2021. D’après ce rapport, 62 % des nouvelles admissions au Québec devraient se faire par le biais des programmes d’immigration économique de la province. Au total, sont ainsi attendus au Québec, en 2021, entre 19 400 et 22 400 travailleurs qualifiés, entre 1500 et 2 300 gens d’affaires et entre 400 et 600 autres immigrants économiques.

> Le Programme régulier des travailleurs qualifiés du Québec (PRTQ)

Il s’agit du plus important volet de l’immigration économique du Québec. La sélection pour ce programme se fait à partir d’une grille constituée de facteurs et de critères auxquels un pointage est associé. Les critères pris en compte sont le niveau et le domaine de formation, l’expérience professionnelle, l’âge, les connaissances en français et en anglais, les précédents séjours au Québec, les liens de parenté avec un citoyen canadien ou un résident permanent au Québec, la possession d’une offre d’emploi permanent validée par le ministère québécois, les caractéristiques liées au conjoint, le nombre d’enfants et la capacité d’autonomie financière.

> Le Programme de l’expérience québécoise (PEQ) 

Ce programme s’adresse en particulier aux étudiants étrangers qui ont obtenu un diplôme admissible d’un établissement universitaire du Québec et aux travailleurs qualifiés avec une expérience de travail au Québec.

> L’immigration des gens d’affaires du Québec

Ce programme s’adresse aux investisseurs, aux entrepreneurs et aux travailleurs autonomes étrangers en mesure de prouver qu’ils ont les ressources financières nécessaires pour présenter une demande d’immigration au Québec

Les résidents temporaires

Pour s’installer au Québec, les ressortissants peuvent en outre faire une demande de visa de résident temporaire. Il existe différentes manières de l’obtenir facilement : grâce au Permis Vacances Travail, au Volontariat international en entreprise ou encore au programme “Mobilité de jeunes travailleurs”. Ce dernier bénéficie d’un accord de mobilité spécifique France-Québec, accordé exclusivement par l’Office franco-québecois pour la jeunesse (OFQJ). Il permet aux jeunes entre 18 et 35 ans d’occuper un CDD de 6 mois à 12 mois au Québec. 

Les “Permis Vacances-Travail” et “Jeunes professionnels” sont quant à eux émis dans le cadre de l’accord “Expérience Internationale Canada” de l’Ambassade du Canada.

Travailler

> Trouver un emploi

Au Québec, le climat professionnel, moins hiérarchisé qu’en France, donne la possibilité de progresser plus rapidement au sein d’une entreprise, mais offre aussi des mises à pied plus faciles et parfois expéditives. L’humilité est un trait de personnalité fortement apprécié, dans cette province où les diplômes viennent au second plan après les compétences. Manier le français à l’oral et à l’écrit est un atout primordial au Québec, mais la maîtrise de l’anglais reste aussi indispensable.

Pour une première expérience, l’Office franco-québecois pour la jeunesse (OFQJ) propose des stages, séjours de formation ou emplois temporaires aux étudiants, apprentis ou jeunes professionnels. La fédération FranceQuébec organise, quant à elle, des programmes intermunicipalités pour les jeunes travailleurs de 18 à 35 ans d’une durée de 6 à 8 semaines, du mois de juin au mois d’août.

Certains services gouvernementaux comme le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI), les Centres locaux d’emploi, au nombre de cent cinquante dans les dix-sept régions, proposent des offres d’emplois. Il y a également les organismes communautaires à but non lucratif. C’est le cas de la CITIM (Clef pour l’intégration au travail des immigrants) qui accompagne gratuitement les nouvelles personnes immigrantes dans leur projet de vie au Québec en proposant des services en installation et en employabilité. Il y a 34 ans, l’organisme a vu le jour sous la forme d’un club de placement en emploi pour venir en aide aux ressortissants français. En plein centre de Montréal, vous pouvez suivre des ateliers pratiques pour la recherche d’emploi (stratégies, outils, culture québécoise) et rencontrer des conseillers professionnels pour effectuer un bilan de compétences et monter votre plan d’action. Plusieurs offres d’emploi et opportunités de réseautage avec des employeurs de renommée s’offrent à vous. Vous allez trouver également un suivi post-embauche pour veiller au maintien en emploi, une mine d’informations sur la vie au Québec et dans la filière construction bois, des cours de perfectionnement d’anglais professionnel à prix abordable et des webinaires en immigration. De plus, au fil des années, la CITIM a développé une expertise pour les PVTistes ainsi que les ingénieurs formés hors Québec ou en permis post-diplôme.

D’autres organismes communautaires comme le Réseau des carrefours jeunesse-emploi du Québec (RCJEQ) sont également d’une aide précieuse.

Attention, certains métiers sont par ailleurs réglementés, régis par des ordres professionnels (médecin, infirmière, ingénieur…) ou par des organismes réglementés (électricien, plombier, mécaniciens, enseignants…), il faudra au préalable obtenir une autorisation d’exercice avant de pouvoir travailler.

> Les secteurs porteurs d’emploi

Le 19 novembre, le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale québécois a lancé une campagne dénommée « On cherche du monde ». Cette campagne met en valeur les métiers particulièrement en demande sur le marché du travail au Québec.

Trois secteurs d’activité ont ainsi été mis en avant, pour lesquels les besoins sont particulièrement importants : la construction, la santé et les technologies de l’information. Le gouvernement a même créé un site en ligne détaillant les métiers recherchés, par région, dans la province.

> Créer son entreprise

Le Québec se situe au deuxième rang, derrière les États-Unis, concernant le nombre de filiales d’entreprises étrangères établies dans la province. Plus de 300 sièges sociaux canadiens de sociétés françaises sont installés au Québec, ce qui représente près de la moitié des filiales hexagonales délocalisées au Canada.

Une attractivité qui s’explique, entre autres, par une structure fiscale québécoise qui est l’une des plus concurrentielles au monde. Le faible taux d’imposition de base au Québec, actuellement de 26,8 %, a graduellement baissé jusqu’en 2020. Les coûts d’exploitation figurent également parmi les plus bas d’Amérique du Nord. Le Québec a par ailleurs une situation géographique idéale. Avec les États-Unis comme voisin immédiat et profitant de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA), la province tire profit d’un marché de plus de 450 millions de consommateurs dans un rayon de 1 000 kilomètres. Aussi, le fleuve Saint-Laurent, l’une des plus grandes voies navigables au monde, traverse le Québec d’ouest en en est et permet d’acheminer ou d’exporter des marchandises facilement au cœur même de l’Amérique du Nord.

Afin de réussir une implantation au Canada, le ministère de l’Économie, de l’Innovation et des Exportations fournit de l’information sur l’entrepreneuriat ainsi que sur l’industrie québécoise du capital de risque et les investisseurs potentiels. Il offre également plusieurs formations. La Chambre de commerce et d’industrie française au Québec apporte, quant à elle, son aide dans la création d’entreprise. De son côté, l’Office franco-québécois pour la jeunesse (OFQJ) accompagne chaque année plusieurs milliers de jeunes adultes de 18 à 35 ans dans la réalisation de leur projet professionnel.

Etudier

Au Québec, les cours sont dispensés en français dans les classes maternelles, primaires et secondaires. Le primaire dure une année de plus qu’en France. Le secondaire, quant à lui, englobe le collège français ainsi qu’une partie du lycée et est sanctionné par le Diplôme d’Étude Secondaire (DES). Il existe trois établissements scolaires privés au Québec, reconnus par le ministère de l’Education nationale français et appartiennent au réseau de l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Étranger (AEFE), dans lesquels les élèves suivent les programmes scolaires français dès la maternelle : le Collège Stanislas à Québec, le Collège Stanislas de Montréal, et le Collège international Marie de France à Montréal.

Avant d’accéder à l’enseignement supérieur, ceux qui ont fait leurs études secondaires au Québec doivent passer par l’un des collèges d’enseignement général et professionnel (Cégep) de Montréal, Québec ou Saguenay Lac St-Jean, conduisant au diplôme d’études collégiales (DEC). Une disposition qui ne concerne pas les étudiants français qui pourront directement avoir accès à l’université puisqu’en vertu d’un accord cadre franco-québécois, le Québec reconnaît l’équivalence entre le baccalauréat et le diplôme d’études collégiales.

L’enseignement universitaire est dispensé dans 18 établissements reconnus par le gouvernement du Québec. Il propose des formations de niveau baccalauréat (équivalent licence), maîtrise (équivalent master) et doctorat. La grande majorité des universités québécoises proposent des programmes multidisciplinaires. La province jouit d’une belle réputation internationale avec notamment des établissement comme l’Université McGill à Montréal ou encore l’Université Laval à Québec.

Grâce à un accord entre la France et le Québec, les frais de scolarité au Québec sont les mêmes pour les étudiants français et les étudiants québécois. Cependant ils varient en fonction des universités, du nombre de crédits à valider et des domaines d’études.

Aussi, un étudiant étranger peut occuper un emploi en même temps que ses études au Québec. Certaines conditions sont toutefois requises comme l’obtention d’un permis de travail ou encore être inscrit à plein temps à l’université.

Le Canada face à la crise sanitaire

A l’heure où nous écrivons, plusieurs catégories de personnes sont autorisées à rejoindre le Canada, au delà des résidents permanents: les titulaires d’un permis de travail ou d’un permis d’études en cours de validité (ou les bénéficiaires d’une autorisation de travail ou d’études sans être entrés sur le territoire), les détenteurs d’un visa Programme Vacances-Travail (PVT), les jeunes professionnels et les Stage coop international. Ces derniers doivent cependant attester d’une offre d’emploi active  et d’un permis de travail valide ou d’une lettre d’introduction.

A partir du 21 novembre, les personnes qui se rendent au Canada doivent par ailleurs télécharger l’application  ArriveCAN.  Par le biais de cette application, les voyageurs fournissement des informations sur leur vol et leurs coordonnées au Canada, puis doivent remplir chaque jour un questionnaire d’auto-évaluation de santé pendant les 14 jours d’isolement obligatoire.

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