Mauvaise pioche ! Ce label de Capitale européenne de la culture 2020, cela fait des années que les équipes en rêvaient et y travaillaient. Tout partait déjà mal quand la cérémonie d’ouverture avait dû être annulée en février pour cause de tempête ! Théâtre, littérature, musique, cinéma, danse, sports ou gastronomie…
Anne-Céline Donohoe est guide touristique à Galway
La Française explique que depuis le Covid-19, tous les événements ont été rapatriés sur le web, comme ces deux ateliers interactifs lancés sur internet :
“Un artiste portraitiste va rendre hommage aux habitants du Connemara à travers ses œuvres et des conversations. En mars, un projet à mi-chemin entre architecture et design mettra en valeur les paysages de la région, comme ces murs de pierre ou des maisons en forme de hutte datant du VIII et XIIe siècle, notamment sur l’île de Skellig Michael, où a été tourné Star Wars.”
Sur toute la côte ouest de l’Irlande, les événements de Galway 2020 vont se poursuivre au-delà de cette année. Les Irlandais veulent en finir vite avec cette pandémie. Pendant le confinement, ils ont été beaucoup plus disciplinés que les autres nations du sud de l’Europe affirme la Française :
“Si on leur dit qu’il faut, ils le font. Même à Galway, il n’y avait personne dans les rues. Le gouvernement ne peut pas se permettre d’avoir un virus avec des cas impossibles à gérer. En ce moment, c’est très compliqué de se faire soigner dans les hôpitaux publics, il faut aller dans le privé. Le système de santé irlandais n’est pas excellent. Il y a beaucoup de lacunes.”
“Un pays au mental très fort”
Diplômée d’une grande école de commerce parisienne, Anne-Céline Donohoe vit à Galway depuis 2000. À l’époque, mariée à un Irlandais, elle a commencé par travailler pour des sociétés high-tech avant de se tourner vers le tourisme. Dans un pays de quatre millions d’habitants avec une diaspora de 70 millions d’Irlandais à l’étranger, en particulier aux États-Unis, chacun voudrait bien que l’épidémie s’arrête, ne serait-ce que pour retrouver sa famille éloignée pour les fêtes :
“Beaucoup de jeunes qui se sont expatriés lors de la récession de 2007/2008 travaillent à l’extérieur. Les Irlandais, s’ils n’ont pas de travail, ils partent. Ils ne cherchent pas à bénéficier du chômage. Ils sont habitués, c’est normal. C’est un pays au mental très fort. Quand ça ne va pas, on est capable de se refaire. Ils ont une mentalité américaine pour ça.”
Chaque travailleur a bénéficié ici dès le début du confinement d’une indemnité de 350 euros par semaine. Guide indépendante, Anne-Céline Donohoe n’a plus de client depuis le mois de mars. Après avoir créé un tour virtuel de Galway sur le web, elle s’apprête à reprendre un poste dans le secteur des start up et des multinationales du numérique, dont l’Irlande s’est fait une spécialité. Dans ces grandes sociétés de l’Internet, pas de chômage en vue. Grâce au télétravail et aux envois à distance, elles embauchent même à tour de bras.
Lui écrire : anneceline.galway@gmail.com
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