Français à l’étranger : Comment fonctionne Québec International ?
Emmanuelle Gélébart-Souilah : C’est l’agence non-gouvernementale de développement économique de la ville de Québec, désignée par le ministère de l’Immigration pour aller sur les marchés internationaux. Notre but est de faire rayonner les entreprises québecoises à l’étranger via l’exportation ou le recrutement de talents. On couvre une zone allant du Grand Québec à la frontière avec les États-Unis au sud du fleuve Saint-Laurent.
FAE : En pleine pandémie, est-ce bien sérieux d’envisager une expatriation ?
E. G.-S. : C’est une décision de vie, ça se construit. C’est d’autant plus important en ce moment de se renseigner. Nous le faisons de façon totalement virtuelle depuis quatre ans, bien avant le Covid-19 ! On tend la main aux candidats français, travailleurs comme étudiants, dès qu’ils ont leur visa en poche et on facilite la mise en contact.
FAE : Quels sont les secteurs porteurs dans la Grande Région de Québec ?
E. G.-S. : Les technologies de l’information et les soins de santé n’ont jamais arrêté de recruter, l’industrie s’est réinventée : la construction, l’agroalimentaire, les jeux vidéos, le secteur maritime ou pharmaceutique. Les offres d’emploi sont disponibles sur le site «Québec en tête». Vous y trouverez un descriptif précis de chaque poste, avec le salaire, les prérequis et les attentes de l’employeur. Vous avez jusqu’au 17 janvier 2021 pour créer un profil et vous inscrire. Si vous êtes sélectionné.e.s, des entrevues individuelles en visioconférence sont prévues du 8 au 19 février 2021.
FAE : Comment accompagnez-vous les migrants français ?
E. G.-S. : Depuis 2008, l’agence a reçu plus de 5 000 travailleurs et 14 000 personnes en comptant les familles. Nous le rapprochons gratuitement de nos partenaires pour faciliter leur projet d’installation à chaque étape : banque, choix d’un logement et d’un quartier, école des enfants… On propose à chaque nouvel arrivant un séjour d’intégration de deux jours sur la culture d’entreprise, les relations hiérarchiques horizontales ou encore le fameux tutoiement nord-américain. Si un des deux conjoints n’a pas d’emploi, nous lui proposons un an de coaching pour en trouver un. Quatre personnes sont dédiées à ce sujet à Québec International.
FAE : Quels sont les atouts de Québec ?
E. G.-S. : C’est une ville de 800 000 habitants, à taille humaine donc comparée à de grandes métropoles comme Vancouver, Toronto ou Montréal. Et quand je viens en France pour «vendre» ma ville, j’ai intérêt d’être raccord entre ce que je dis et la réalité, ce qu’ils peuvent venir chercher, parce qu’il y a de grandes chances qu’un jour, je me retrouve assise sur un banc de piscine à côté d’un candidat qu’on aura fait venir parce que nos enfants auront un cours en commun, ou qu’on soit en train de faire la queue ensemble pour choisir notre filet de bœuf pour dimanche à l’épicerie !