Actualités internationales
Erasmus + plus connu que l’euro et la PAC !
Lors d’une conférence, Erasmus + a tiré un bilan très positif du programme 2014-2020. Le nouveau programme excluera le Royaume-Uni, même si des projets pourront se tenir jusqu’en 2023.
Il a bientôt 35 ans d’existence. Et Erasmus + s’apprête à lancer cette année son nouveau programme 2021-2027. C’était l’objet d’une conférence de presse qui s’est tenue hier. L’occasion de dresser un bilan de cet incroyable succès. Ces six dernières années d’Erasmus ont permis à quelque 740 000 jeunes de partir, grâce à un budget de 1,26 milliards d’euros. Les résultats observés chez les anciens participants sont remarquables. Plus de 90% reconnaissent avoir fait des progrès en langue, en gestion d’autonomie et dans la découverte de leur capacité à travailler dans des environnements complexes. Ce succès s’est d’ailleurs concrétisé en 2017 : Erasmus + est devenu la réalisation européenne la mieux identifiée des Français… devant l’euro et la PAC (politique agricole commune). Laure Coudret-Laut et Mathieu Roumegous, respectivement directrice de l’agence Erasmus+ France éducation formation et directeur de l’Agence Erasmus+ France jeunesse et sport, se sont félicités de l’étendue du public touché par le projet, mais aussi de la diversité des destinations proposées et de l’intégration au programme des échanges de jeunes, des services volontaires européens (SVE) et du corps européen de solidarité.
La mobilité européenne fortement impactée par la crise sanitaire
Malgré le succès indéniable du programme 2014-2020 d’Erasmus +, la crise sanitaire du covid-19 a lourdement impacté la mobilité en Europe. En effet, la fermeture des frontières et les restrictions de déplacement ont obligé l’organisation à s’adapter. Une cellule de veille a été mise en place. Elle a permis de faire circuler le plus rapidement possible les informations entre les établissements partenaires, le ministère de l’Europe et des affaires étrangère et les agences nationales. Ces dernières se sont rapprochées des participants, plus particulièrement des jeunes dont la mobilité s’est vue perturbée voire annulée, afin de trouver des solutions adaptées à chaque situation. « C’est d’ailleurs la flexibilité de la Commission Européenne qui a permis d’adapter les projets en les reportant ou en les aménageant par exemple en proposant davantage d’activités numériques », a souligné Mathieu Roumegous.
Mais il y a tout de même du positif à tirer de 2020 : sur l’année, l’organisation a reçu 7% d’appels à projets de plus qu’en 2019. « Il y a une vraie demande des jeunes qui veulent repartir » remarque Laure Coudret-Laut.
Un nouveau programme 2021-2027 basé sur trois axes
Face au succès du dernier programme, l’organisation a décidé que pour les six prochaines années, la priorité sera donnée à trois axes : la transition numérique, la transition écologique et l’inclusion.
La transition du numérique avait été initiée en 2020 pour répondre à une nécessité imposée par la pandémie et les restrictions de déplacement qui en ont découlé. Thémis Christophidou, directrice générale éducation, culture, jeunesse et sport de la Commission européenne, a expliqué que « des incitations à la transformation numérique seront intégrées dans tous les secteurs et actions clés du nouveau programme ». Des plateformes d’apprentissage numérique seront mises en place ou développées afin de permettre plus de mobilité et de coopération virtuelles.
Une dimension écologique sera également placée au centre du nouveau programme. De nouvelles exigences devront faire partie intégrante des nouveaux projets telles que l’économie des ressources, la réduction de la consommation d’énergie, la réduction des déchets non recyclables, la diminution de l’empreinte carbone ou encore des choix alimentaires et de mobilités durables.
L’inclusion en ligne de mire
Enfin, l’inclusion des programmes restera en ligne de mire pour l’organisation. L’objectif est de rendre les projets accessibles à un public encore plus large qui, à cause d’une origine sociale, géographique ou d’un handicap, ne se sentait jusqu’à présent pas concerné par cette opportunité. Cet élargissement du public se fera d’une part à travers la mise à disposition de nouvelles bourses et d’autre part par la simplification du processus administratif : moins d’exigences administratives, actions plus simples, formulaires électroniques, subventions simplifiées, carte étudiante européenne, nouvelles accréditations.
La réalisation de ces trois objectifs sera rendue possible grâce au nouveau budget de 26,5 milliards d’euros attribué au programme (soit une augmentation 80%). Cette nouvelle enveloppe, récemment votée par le Parlement européen, permettra entre autres l’attribution des nouvelles bourses, le développement du digital, etc.
Le programme s’annonce donc plus accessible, plus simple, en adéquation avec les demandes de la jeunesse en étant plus numérique et plus vert.
Un nouveau programme sans le Royaume-Uni
Si Laure Coudret-Laut et Mathieu Roumegous se disent « surpris » qu’il n’y ait pas de continuité et d’accord d’association entre l’organisation Erasmus + et le Royaume uni après le Brexit, l’eurodéputée Laurence Farreng n’est pas étonnée. « Erasmus + représente une réalisation emblématique de l’Union Européenne, il est donc logique que Boris Johnson ne souhaite plus en faire partie » remarque-t-elle. Elle ajoute que le nouveau budget ayant été négocié sans la participation du Royaume-uni, il était donc prévu qu’il ne fasse plus partie du programme pour cette nouvelle période.
Néanmoins, les projets déjà conventionnés dans le cadre d’Erasmus+ 2014-2020 qui intègrent le Royaume-uni pourront avoir lieu jusqu’en 2023. Seules les conditions d’entrée des participants sur le sol britannique changeront puisqu’il sera désormais question de visa et d’assurance santé entrainant des coûts supplémentaires pour les participants.
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