À l’instar d’Elon Musk, l’emblématique patron de Tesla et Space X, les Américains quittant la Californie pour la côte Est sont nombreux à franchir le pas, d’autant que l’Etat met aujourd’hui en avant une offre culturelle enrichie.
Gauguin, Monet, Cézanne…
À admirer les chefs-d’œuvre impressionnistes à l’étage des maîtres anciens du DMA, le grand musée de Dallas, au cœur du quartier des arts, on se croirait presque à Orsay ! Avec plus de 23 000 œuvres, le musée est le plus important de la ville et l’entrée est gratuite, souligne Julien Domercq :
“Les donateurs prennent du plaisir à soutenir ce musée de Dallas, qui est au centre du nouveau quartier des arts. Le weekend, il y a des centaines d’enfants qui s’y retrouvent. C’est l’équivalent d’une place centrale qui n’existe pas !“ Julien Domercq, assistant curateur au musée de Dallas
Connue comme la ville où Kennedy a été assassiné, Dallas cherche à se trouver un nouvel avenir autour d’une vocation artistique. Un itinéraire de 5 kilomètres permet ainsi au visiteur de découvrir à pied, nez en l’air, 33 sites, œuvres d’art et bâtiments incontournables de la ville.
“Pei a construit la mairie de Dallas, un bâtiment très moderne, sorte de triangle inversé. Il est revenu pour faire l’orchestre symphonique. Norman Foster a réalisé l’opéra et Renzo Piano le Nasher Sculpture Center, juste à côté.“ Julien Domercq
À Dallas, on a toujours apprécié l’art contemporain, mais aussi les impressionnistes, plus récemment. L’an dernier, le musée a ainsi reçu une trentaine de toiles de peintres illustres offertes par une collectionneuse privée. “Ça n’arrive quasiment jamais de recevoir trois Renoir, un Cézanne, des Degas. C’est une donation qui nous a obligés à repenser l’accrochage de notre collection, à retirer tous les tableaux du mur, et à repeindre.”
Hot-dog à la sauce Buren
Après 12 années passées à la National Gallery de Londres, Julien Domercq est assistant curateur au département art européen du musée de Dallas où, dit-il, tout est à créer :
“Les musées européens ont des collections qui ont été créées il y a longtemps, le Louvre à la Révolution. Ici, on doit trouver quelles sont les œuvres qui vont capturer l’imagination de nos visiteurs, quelle histoire de l’art européen on veut raconter. C’est un peu comme participer à la construction d’une cathédrale.”
À Dallas, l’art n’a pas envahi que les musées. On trouve ainsi des œuvres monumentales dans les centres commerciaux ou les stades, comme celui des Dallas Cowboys, l’équipe de football américain. Les propriétaires ont installé dans cette enceinte de plus de 100 000 places, une soixantaine de pièces réalisées spécialement pour le lieu par de grands artistes contemporains.
“On achète son hot-dog à la mi-temps sous une immense peinture murale de Daniel Buren. On se dit : est-ce vraiment l’endroit ? Et on se rend compte qu’il y a tous les ans 10 millions de spectateurs qui passent dans le stade, et qu’ils seront, après, plus à même de visiter un musée.“ Julien Domercq
Soutenue par le mécénat des grands éleveurs de bétail, magnats du pétrole, de l’industrie et rois du coton, Dallas ambitionne désormais de devenir une capitale artistique à l’égal de Miami ou de Los Angeles. Le musée propose d’ailleurs la collection d’œuvres de Mondrian la plus importante au monde après le Moma, le célébrissime musée de New York.
Lui écrire : julien.domercq@gmail.com
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