Actualités internationales
Sécurité dans le monde : gros plan sur les zones de vigilance du 10 au 15 février
Tour d’horizon de l’actualité internationale avec notre partenaire International SOS, pour la période du 10 au 15 février
Afrique
>Angola
Jours à venir. Les affrontements entre les forces de sécurité angolaises et le Mouvement de protectorat de Lunda Tchokwe, qui ont causé la mort d’une vingtaine de personnes le 30 janvier dernier, renforcent l’opposition antigouvernementale, globalement réactivée depuis octobre 2020. Le Mouvement de protectorat de Lunda Tchokwe continue de demander l’autonomie du Lunda-Nord – province frontalière avec la République démocratique du Congo (RDC) et riche en diamants, deuxième source de revenus du pays après le pétrole. Mais au-delà de ce conflit dans le nord du pays, la contestation gagne aussi une grande partie de la population angolaise, à l’image des rassemblements initiés par le mouvement issu de la société civile « Socidade Civil Contestaria » (SCC) le 4 février dans la capitale Luanda et dans les principales villes du pays. Les violences policières sont dénoncées par les manifestants qui exigent par ailleurs la tenue d’élections libres dans les mois à venir. Pour rappel, le parti du Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA) est au pouvoir depuis l’indépendance de l’Angola en 1975.
>Nigeria
Jours à venir. Le climat sécuritaire reste préoccupant au Nigeria, particulièrement dans la moitié sud du pays. Le 4 février dernier, trois ressortissants chinois ont ainsi été enlevés près d’un site minier, dans l’État d’Osun (sud-ouest). Cette partie sud-ouest du territoire nigérian fait par ailleurs toujours l’objet d’affrontements violents entre les communautés peuls et les agriculteurs locaux qui les accusent d’actes de banditisme et de destruction des terres arables. Ces affrontements ont été relevés dans les États d’Ondo, d’Oyo, d’Odo et d’Ogun. Mais le sud-est du pays n’est pas en reste, avec des heurts qui se poursuivent dans l’État d’Imo entre le groupe paramilitaire du Eastern Security Network (ESN), branche armée du groupe Indigenous People of Biafra (IPOB), et les forces de l’ordre nigérianes.
>Sénégal
Jours à venir. Alternant entre affrontements et périodes d’accalmie depuis une quarantaine d’années, le conflit entre le pouvoir sénégalais et la branche armée du Mouvement des Forces démocratiques de Casamance (MDFC) est relancé depuis ce début d’année. Le 3 février, l’armée sénégalaise a pris le contrôle de trois bases rebelles, près de Bissine, à une vingtaine de kilomètres à l’est de Ziguinchor, la capitale casamançaise. Aujourd’hui réparti en plusieurs factions, le Mouvement des Forces démocratiques de Casamance est engagé depuis les années 1980 en faveur de l’indépendance de cette région du sud du Sénégal (frontalière avec l’enclave gambienne au nord et la Guinée-Bissau au sud). Les affrontements entre les deux parties sont toujours possibles dans les semaines à venir dans cette zone où les rebelles restent influents, via notamment des trafics et diverses activités de banditisme.
>Tchad
Jours à venir. Le 6 février dernier, le président Idriss Déby, en place depuis 1990, a été investi par son parti, le Mouvement patriotique du salut (MPS), pour briguer un sixième mandat lors des élections présidentielles du 11 avril prochain. Une décision qui avive les tensions entre partisans et opposants au chef de l’État, après que ce dernier a fait supprimer la limitation des mandats présidentiels au terme d’un référendum controversé en 2005. En dépit de l’interdiction de rassemblement, l’opposition prévoit des manifestations dans la capitale N’Djaména ainsi que dans les principaux centres urbains du pays.
Afrique du Nord/Moyen-Orient
>Liban
Jours à venir. Le mouvement social se poursuit au pays du Cèdre sur fond d’exaspération populaire, entre restrictions sanitaires, crise économique et vide politique. Depuis le 25 janvier dernier, au moins une personne a été tuée et quatre cents ont été blessées dans le cadre des différentes manifestations de protestation.
>Turquie
Jours à venir. La récente nomination par le président Erdoğan du nouveau recteur de l’université du Bosphore (Bogazici) à Istanbul participe de la colère du mouvement étudiant qui intensifie ses rassemblements depuis ce début d’année. Au-delà de la nomination de ce nouveau recteur (Melih Bulu) par décret, les manifestants entendent prendre le contrepied du président sur des sujets sociétaux comme celui des droits des personnes LGBT, volontiers fustigées par Recep Tayyip Erdoğan. Au moins 600 étudiants ont été arrêtés depuis le début de ce mouvement, toujours encadré par un dispositif sécuritaire conséquent.
Amériques
>Chili
Jours à venir. Depuis les manifestations massives de la fin de l’année 2019, une tension latente s’est installée au Chili, et l’assassinat d’un artiste de rue, tué par un policier par balles le 5 février Panguipulli (région des Fleuves, au centre du pays), est venu réactiver l’indignation à l’endroit des violences policières. Des émeutes ont eu lieu dans le sud du Chili et de nouveaux et importants mouvements sociaux pourraient survenir prochainement, notamment dans la région métropolitaine de Santiago.
>El Salvador
Jours à venir. Le 31 janvier dernier, le meeting électoral du Front Farabundo Marti pour la libération nationale (FMLN) a connu une fin tragique avec la mort de deux de ses militants, cinq autres étant blessés. Si les auteurs présumés de cet attentat ont été interpellés, cet épisode de violence donne le ton des élections législatives et municipales du 28 février prochain. Le président de la République Nayib Bukele, du parti conservateur Nuevas Ideas, est accusé par l’opposition du FMLN (parti issu d’une ancienne guérilla de gauche) d’attiser les tensions pour discréditer leur mouvement et créer le chaos. Il est à noter que le président Bukele faisait lui-même partie du FMLN jusqu’en 2017. Ces derniers événements viennent confirmer le caractère endémique de la violence au Salvador, y compris envers les ressortissants étrangers.
Asie-Pacifique
>Birmanie (Myanmar)
Jours à venir. Les manifestations sont quasi quotidiennes depuis le coup d’État qui a renversé Aung San Suu Kyi le 1er février, particulièrement à Yangon (anciennement Rangoun), Mandalay et dans la capitale Naypyidaw. Les forces de l’ordre tentent de disperser ces regroupement en recourant aux canons à eau. Au-delà du pays, la contestation pourrait s’étendre jusqu’en Thaïlande, en proie également à des mouvements sociaux, un pays où vivent de nombreux ressortissants birmans.
>Inde
Jours à venir. Des dizaines de milliers de policiers ont été déployés le 6 février pour encadrer les nouvelles manifestations de protestation contre la libéralisation du marché des produits agricoles. Celles-ci ont été particulièrement suivies en périphérie de la capitale New Delhi et dans les États où le secteur agricole prédomine, comme l’Haryana, le Rajasthan et l’Uttar Pradesh. Majoritairement pacifiques, ces rassemblements sont toujours susceptibles de débordements, comme ceux du 26 janvier dernier, jour de fête nationale en Inde, où une personne a été tuée et quelques quatre cents membres des forces de l’ordre ont été blessés. La perspective des élections municipales au Penjab le 14 février devrait susciter de nouveaux rassemblements.
>Népal
Jours à venir. La dissolution du Parlement décidée fin décembre par le Premier ministre Sharma Oli (Parti communiste népalais, d’obédience marxiste-léniniste) est toujours vivement contestée par l’opposition, et notamment par la branche maoïste de ce parti, dirigée par l’ancien Premier ministre Pushpa Kamal Dahal, également connu sous le nom de «Prachanda». En conséquence, de nouvelles manifestations sont prévues au moins jusqu’au 12 février à Katmandou et dans les principales villes népalaises. Majoritairement pacifiques, ces regroupements peuvent aussi déborder, à l’instar de ceux du 4 février où des bâtiments et des véhicules ont été incendiés.
Europe/Communauté des États indépendants (CEI)
>Région
Jours à venir. L’impact socio-économique des restrictions sanitaires maintient les gouvernements sous pression, contraints de faire face à la fronde d’opposants à ces mesures. De nouveaux rassemblements de contestation sont ainsi attendus au sein de pays imposant des directives strictes, comme en Belgique, au Danemark ou en Suisse. Parallèlement, les sujets sociétaux viennent parfois se greffer à cette colère, à l’image de la loi sur l’avortement contestée en Pologne, ou encore le projet de réforme de l’éducation soumis au Parlement ce 10 février en Grèce.
>Russie
Jours à venir. L’emprisonnement d’Alexeï Navalny, qui devra purger une peine de deux ans et demi d’incarcération suite à la révocation du sursis de sa condamnation en 2014, continue d’agiter la diplomatie internationale, mais surtout l’opposition en interne. Depuis son arrestation en janvier et cette dernière condamnation du 4 février, la contestation populaire s’amplifie, particulièrement à Moscou et Saint-Pétersbourg. Selon l’opposition, 11.000 manifestants auraient été arrêtés depuis le début du mouvement. Toutefois, au regard des risques liés à cette répression, les soutiens de Navalny semblent aujourd’hui privilégier le pression de la communauté internationale pour tenter d’infléchir le pouvoir russe sur le sort du premier opposant à Vladimir Poutine.
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