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Français du Royaume-Uni : Jean-Baptiste Lemoyne et Alexandre Holroyd répondent à vos questions (5/5)

Plus de 300 questions ont été posées, via la boite mail de Français à l’étranger, à Jean-Baptiste Lemoyne et Alexandre Holroyd

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Français du Royaume-Uni : Jean-Baptiste Lemoyne et Alexandre Holroyd répondent à vos questions (5/5)

Français à l’étranger a organisé avec le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, vendredi 12 février, une réunion publique virtuelle destinée aux Français du Royaume-Uni. Pour répondre à leurs questions, un ministre et un député. Jean-Baptiste Lemoyne, Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé du Tourisme, des Français de l’étranger et de la Francophonie, s’était prêté au jeu, tout comme Alexandre Holroyd, élu de la troisième circonscription des Français de l’étranger (les îles Britanniques, les pays nordiques et les pays baltes). Devant le succès de ces échanges, en particulier sur les réseaux sociaux, Français à l’étranger publie toute le semaine un best of de cette heure de dialogue direct.

Aude Charotte : Un enfant commence sa scolarité obligatoire à 6 ans et la poursuit jusqu’à ses 16 ans. J’aimerais savoir ce que font ou peuvent faire le ministre et le député pour que nos enfants, qui ont déjà souffert dans leur scolarité à cause de la covid, ne voient pas leur avenir complet disparaître par inaction contre le changement climatique ?

J-B.L : Justement, nous avons un Président de la République qui, depuis le début de son mandat, est extrêmement engagé sur le sujet du climat. Pour l’accord de Paris par exemple, il a fallu se battre pour le maintenir, pour faire en sorte que certains pays qui en ont été sortis soient incités à revenir. En outre, nous avons présenté au Conseil des ministres mercredi dernier un texte justement sur le climat dont les députés seront saisis. Au-delà des textes, il y a des actions très concrètes. En matière d’aide au développement, nous nous focalisons énormément sur les politiques climatiques pour faire en sorte que tous les états puissent s’investir. Il y a vraiment une prise de conscience, mais surtout une action qui se fait résolue.

A.H: Je suis parfaitement d’accord, la crise du covid est là. Mais qu’est-ce qu’elle va nous rappeler ? Un phénomène naturel tel qu’un virus peut arrêter l’économie du monde entier et nous forcer à nous confiner tous chez nous. C’est le plus grand enseignement qu’on puisse en tirer et il faut se préparer aux prochaines crises. En l’occurrence, la crise la plus évidente qui se trouve devant nous est la crise climatique, le réchauffement du climat. On sait qu’il arrive, il est inéluctable. Si nous ne faisons rien donc il faut absolument qu’on se mobilise tous dessus. Ce gouvernement a voté plus de textes pour lutter contre le changement climatique que n’importe quelle majorité. Dans trois semaines, nous allons étudier ce texte, issu des propositions de la convention citoyenne, et nous allons examiner une panoplie de mesures portant sur à peu près tous les sujets. D’une interrogation sur le changement de la constitution française pour intégrer une dimension climatique aux questions sur la publicité des véhicules polluants, tous les sujets possibles et inimaginables seront examinés dans 3 semaines pour avoir une loi ambitieuse en la matière, la plus ambitieuse, en mon sens, en Europe en ce moment. Le Président de la République a un objectif très clair : la neutralité carbone en 2050. Nous nous sommes engagés sur cette voie et nous investissons plus dans les renouvelables en France que nous ne l’avons jamais fait auparavant. Nous avons notamment simplifié des procédures pour développer ces projets renouvelables. Nous travaillons constamment sur ce sujet et il ne faut surtout pas l’abandonner, même si nous traversons une autre crise.

Alice Guichenez : il me semble qu’avant le Brexit, les trimestres travaillés à l’étranger dans un pays de l’UE par les Français pouvaient être comptabilisés dans le calcul des retraites. Je ne crois pas que ce sujet ait été couvert dans l’accord du Brexit. Quelle est la situation actuelle ? Est-ce que c’est un sujet que vous avez en tête ?

J-B.L : il se trouve justement que dans l’accord, nous avons réussi à préserver beaucoup de choses en matière de sécurité sociale. Les règles continuent de s’appliquer en terme de droits à la retraite, même dans le cadre du nouvel accord. Très concrètement, cela signifie que toutes vos périodes d’activités dans les deux pays seront prises en compte dans le cadre de l’ouverture et du calcul de vos droits à la retraite en France et au Royaume-Uni. Cela reste donc valable, quelle que soit la date effective de liquidation de votre retraite.

A.H : En effet, c’est une grande victoire du gouvernement et de l’Union européenne d’avoir réussi à négocier un accord qui soit aussi protecteur des Français du Royaume Uni. C’est le résultat de plusieurs années de travail à aller dans le détail, à essayer de voir tous les différents cas de figure pour justement protéger les droits des français qui sont installés au Royaume-Uni. Nous pouvons nous féliciter de ce résultat qui est un résultat collectif à la fois du côté des 27 et du côté des Britanniques. On se concentre souvent sur le négatif, mais il y a aussi des points où des progrès notables ont été faits et qui sont entérinés par cet accord et par le travail qui a été fait par l’UE.

Véronique Leblond : concernant les permis de conduire, quel permis de conduire faut-il utiliser en France et en Grande-Bretagne ?

J-B.L : Le permis de conduire britannique est reconnu pour les courts séjours en France. En revanche, si vous vous réinstallez en France, il faudra justement le transformer en permis français.

AH : cela n’a d’ailleurs rien à voir avec le Brexit. Même avant le Brexit, si vous étiez résident au Royaume-Uni comme en Irlande ou au Danemark et que vous allez en France, vous avez un an pour mettre votre permis de conduire aux normes. C’est la règle pour n’importe quel étranger qui vient s’installer en France.

FAE : Durant vos voeux prononcés depuis l’ambassade de Rome, vous avez annoncé Monsieur le ministre, la création prochaine d’un service dématérialisé pour répondre à toutes ces questions qui s’appelle “France Consulaire ». Pouvez-vous nous en dire plus ?

J-B.L : Tout à fait, nous allons déployer ce dispositif de façon expérimentale dans le courant de l’année 2021. L’objectif est de pouvoir apporter une réponse téléphonique, mail, 24/24h aux Français établis hors de France. Ceci afin de les renseigner et les accompagner dans leurs démarches. Il y aura d’abord une phase expérimentale qui concernera les pays européens puis en 2022 un déploiement plus large. L’idée c’est de pouvoir faciliter la vie  à ces Français parce que l’administration peut parfois être compliquée.

FAE : bientôt s’annoncent les élections consulaires, elles vont avoir lieu en mai. Pouvez-vous dire aux Français du Royaume-Uni qui nous regardent pourquoi c’est important de voter ?

J-B.L : Les Français établis à l’étranger peuvent désigner leurs élus locaux de la même façon qu’en France on désigne ses conseillers municipaux. Ils pourront donc voter au mois de mai. Nous attendons un rapport du conseil scientifique pour s’assurer que cela pourra se faire dans de bonnes conditions. Il y a une façon de voter très simple pour ces élections, puisque vous pourrez voter par internet. Vous pourrez également vous déplacer dans des bureaux physiques, mais le vote par internet rend la chose très facile et très aisée. Je trouve que c’est important d’augmenter la participation. Aujourd’hui, se sont des élections qui mobilisent 15 à 17% du pouvoir électoral. Vous avez des élus qui sont très engagés, qui tiennent des permanences, qui s’occupent de vos dossiers et de vous aider. La meilleure chose à faire c’est quelque part de témoigner d’une reconnaissance en allant voter. Bien sûr, chacun fait son choix dans l’urne, mais il est important d’au moins faire cet acte citoyen, de participer à cette consultation électorale. Les élus conseillers des Français de l’étranger, quelques mois plus tard, seront amenés à désigner des sénateurs des Français de l’étranger puisqu’au mois de septembre se tient aussi une élection sénatoriale. C’est ainsi que la représentation parlementaire permet de relayer les informations et de travailler main dans la main avec le gouvernement.

A.H : En effet, je pense que c’est essentiel. C’est essentiel parce que les conseillers des Français de l’étranger ont un rôle fondamental dans le lien qui relie Paris, les ministères, les députés et les sénateurs avec le terrain. Ils sont partout au travers de la planète et travaillent au quotidien pour leurs concitoyens. Pour vous donner un exemple, Patricia Connell, une élue consulaire de ma circonscription, a pendant le Brexit aidé des milliers de Français dans leurs démarches pour justement obtenir la documentation nécessaire pour préserver leurs  droits. Il est donc vraiment important d’aller voter le 29 et 30 mai.

FAE : Vous êtes aussi député des Français établis en Irlande, dans les quatre pays nordiques et en Islande, avez-vous ce soir un message à leur passer ?

A.H : je pense qu’en ce moment nous vivons tous un moment qui est particulièrement compliqué. Il faut qu’ils tiennent bon. Ils doivent savoir que s’ils ont des questions particulières ou des besoins particuliers,  ma porte est toujours ouverte. La France sera toujours à leurs cotés quelque soit la crise qu’ils traversent.

J’ai une pensée particulièrement émue pour les jeunes . Je pense que nos étudiants traversent une période particulièrement difficile. Il faut qu’on se mobilise pleinement pour aider le plus possible ces jeunes et en particulier les jeunes qui sont le plus isolés à l’étranger loin de leur famille et dans des conditions sanitaires très compliquées.

FAE : Qu’est ce que vous avez retiré des questions qui ont été posées, des préoccupations qui émanent des Français du Royaume-Uni?

J-B.L : Ce que je retiens c’est qu’être Français établis au Royaume-Uni dans ces années 2020-2021, ce n’est pas évident tous les jours. Ils ont du subir le Brexit ainsi que cette pandémie. Je tire un grand coup de chapeau à toutes les équipes des consulats à Londres et à Édimbourg qui se sont pliées en quatre pour accompagner au mieux la communauté. Je veux également dire à toute la communauté française que nous sommes avec eux. Ce n’est pas une clause de style, ce n’est pas un slogan. Cela se traduit par un certain nombre de dispositifs de soutien. j’espère très vite que nous pourrons à nouveau se retrouver, non pas à travers des pixels mais dans la vraie vie. Tenons bon, tenez bon, haut les cœurs et à très vite.

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