Nous sommes dans le village d’Audangawa, dans le centre du Sri Lanka. C’est jour de fête, on inaugure, ce matin-là, le troisième centre informatique de l’association “Reconstruire et Vivre” créée juste après le tsunami de 2004 par la française Patricia Wickramasinghe. Même l’ambassadeur de France a fait le déplacement.
Au départ, l’association visait à redonner un toit aux victimes du tsunami, et ça s’est transformé en un volet beaucoup plus éducatif, avec la construction d’une première école maternelle, puis d’un centre informatique, et ça a fait boule de neige : on est très sollicité. Patricia Wickramasinghe
Installée au Sri Lanka depuis plus de 25 ans, la Française et les bénévoles de son association ont construit une centaine de maisons depuis fin 2004. Les écoles permettent, elles, d’accueillir les jeunes des villages.
Au Sri Lanka, l’école est obligatoire et gratuite à partir de 5 ans
Mais avant cet âge, les enfants n’ont accès qu’à des écoles maternelles payantes pour 95% d’entre elles : “C’est bien de voir les enfants grandir et s’épanouir dans une école où ils ont tout : beaucoup d’activités, des sorties scolaires, tout est gratuit.”
L’association ne fonctionne que grâce à des dons privés. Et c’est un tour opérateur français, Michel Salaün qui a financé le bâtiment flambant neuf, climatisé et équipé d’une dizaine d’ordinateurs, inauguré ce jour-là. Coût de l’opération : 25 000 euros. Et ce n’est pas du luxe : les 2 500 étudiants du lycée le plus proche ont à leur disposition 15 ordinateurs, et les 450 collégiens voisins, un seul !
Barrière de la langue
Une fois que la pandémie de Covid-19 sera terminée, l’idée est pour le Français de faire de son investissement dans le village un atout supplémentaire pour donner envie à de nouveaux clients de venir au Sri Lanka : “Il faut attirer la clientèle sur des destinations au-delà de l’aspect tarifaire, découverte et beauté des paysages. Les gens recherchent toujours quelque chose de pro-actif. Aller visiter ce village avec cette école, l’accueil de la population, c’est quelque chose aujourd’hui que nos clients recherchent.” Chaque groupe Salaün passe en effet une demi-journée dans le village.
Au centre, les enfants viendront apprendre l’anglais, très peu parlé, même dans une ancienne colonie britannique, pour plus tard sans doute exercer dans le secteur du tourisme, explique Patricia Wickramasinghe :
“Il y a beaucoup d’opportunités dans la région pour tous ces jeunes mais malheureusement souvent, la barrière c’est l’anglais. Il y a des gens qui vont pouvoir vous répondre simplement sur des petites choses mais dès qu’on entame une conversation, ils ne comprennent pas et ne peuvent pas parfois communiquer alors que pour avoir un emploi, maintenant c’est essentiel.”
Née à Paris mais grandie en Bretagne, mariée à un Sri-Lankais, Chandra, propriétaire d’une dizaine d’hôtels et d’une agence de tourisme dans le pays, Patricia Wickramasinghe vit depuis 1995 dans l’ancienne Ceylan.
Après 10 mois de fermeture des frontières, les touristes étrangers sont à nouveau admis au Sri Lanka depuis fin janvier dernier, à condition notamment d’avoir avec sur soi un test PCR négatif. Le pays compte attirer un million et demi de visiteurs étrangers cette année. Le tourisme est le premier secteur économique de l’île.
Lui écrire : pat@reconstruire.lk
Aller plus loin
Son association “Reconstruire et vivre”
Aller au Sri Lanka avec Salaün Holidays, qui vous invite à venir découvrir l’île de Ceylan et ses trésors uniques au monde : un patrimoine culturel exceptionnel, des plages paradisiaques, des montagnes fraîches, des superbes plantations de thé et des réserves naturelles avec une faune et une flore diversifiées… Et surtout le sourire d’un peuple authentique et chaleureux !