Actualités internationales
Témoignages de couples séparés par le covid. Marie : “attendre un “bientôt” qui ne vient jamais”
Devant l’afflux de témoignages, Français à l’étranger publie vos récits de couples séparés. Dernier épisode avec Marie, qui ne peut épouser son ami algérien.
“Le 3 avril prochain, cela fera 15 mois que je n’ai pas vu mon futur époux. Ce même jour marquera également nos sept ans de rencontre. Une date anniversaire qui ne sera pas comme les précédentes…
Après plusieurs visites en Algérie pour ma part, et les difficultés pour l’obtention d’un visa Schengen pour les ressortissants algériens, ce sont mes parents qui sont venus avec moi en décembre 2019 pour rencontrer mon fiancé en chair et en os. Ma dernière visite à ma belle-famille et mes amis date de ce moment-là.
Nous avons commencé les démarches dans le but de nous marier depuis juillet 2019. Nous vivions nos vies, entre les messages, les appels en visio et mes visites ponctuelles en Algérie quelques fois dans l’année.
En mars 2020, je voyais à ma mairie la publication des bans pour notre mariage en Algérie. Enfin ! Après de longs mois d’attente, la situation semblait s’améliorer et notre avenir se dessiner plus franchement. Et ensuite, le coup dur : la fermeture des frontières suite à la pandémie mondiale.
Au début, nous pensions que ce serait l’histoire de quelques mois. Mes prochains voyages en Algérie étaient déjà prévus en Avril et en Mai 2020… Mais il n’en n’a pas été ainsi. En juin 2020, nous recevons du Consulat, le fameux Certificat de Capacité à Mariage (CCAM). Voilà qui nous redonne espoir. Un espoir qui s’est amoindri en voyant les mois s’écouler…
La nouvelle du laissez-passer instauré l’été dernier a également été source de regain d’énergie. En vain. Aucun couple franco-algérien n’a pu en bénéficier. Sous prétexte qu’aucun retour en Algérie ne se fasse. Il y avait pourtant des vols de rapatriement. Et qui plus est, qu’y a-t-il à craindre d’une personne si ses intentions de mariage sont claires ?
Les matchs de football internationaux se sont pourtant déroulés. Quid des frontières ? L’amour entre deux personnes ne rapporte pas tant, pour sûr.
Depuis juillet 2020, je ne compte plus les mails ni les courriers faits à nos instances. Que ce soit au Premier ministre, au ministre de l’Intérieur, au ministre des Affaires Étrangères, à certains sénateurs et députés, et même au Président de la République en octobre dernier. La seule réponse obtenue en décembre du cabinet du Président fut que ma “correspondance avait été signalée au ministre de l’Intérieur”.
Voilà où nous en sommes. Silence radio. Malgré sa vocation de député des Français de l’étranger, Monsieur le Député El Guerrab se préoccupe de notre cause. Car nous sommes quelques centaines à souffrir dans l’ombre. A sombrer peu à peu, entre maladies, insomnies et dépressions… Les avancées prennent du temps, et Dieu seul sait jusqu’à quand encore nous devrons patienter. Mais inlassablement le temps passe, et nos vies, nos projets se retrouvent ruinés.
Le CCAM évoqué plus haut a une durée de validité d’un an. Après demande au Consulat de France, aucune prolongation possible de ce document. Alors même que d’autres types de documents ont été prolongés (certains visas notamment).
Le comble : nous ne pouvons refaire une demande qu’au terme de l’expiration de ce délai. Tout en sachant que le délai de traitement minimal est entre 2 et 4 mois…
Tous ces papiers sont déjà un calvaire pour les couples franco-étrangers qui souhaitent s’unir. Tant dans l’attente que nous subissons que dans les documents et informations demandés.
Nous devons fournir le même type de dossier pour l’état algérien, et subir une enquête de police pour enfin pouvoir espérer se marier en Algérie.
Nous connaissions cela et en avions conscience. Il y a des règles à suivre, et nous n’avons rien contre cela.
Mais les démarches administratives sont déjà suffisamment longues sans que nos Etats respectifs ne nous rajoutent des bâtons dans les roues et nous empêchent de nous voir sous prétexte d’un virus avec lequel nous devons apprendre à vivre.
Se marier est un droit. Droit bafoué et pour lequel nous souhaitons que nos Etats agissent enfin.
Avant cette crise sanitaire, nous nous fixions l’objectif de nos prochaines rencontres, cela nous aidait à surmonter la douleur de l’éloignement, et nous permettait d’avancer sereinement.
Depuis mars 2020, nos vies se sont arrêtées. Plus aucune date de retrouvailles en perspective, plus d’avancée possible dans nos démarches. Le néant.
Avant, notre rêve était de se marier et d’envisager de fonder une famille. Maintenant, notre seul rêve c’est de pouvoir se voir…
Attendre un “bientôt” qui ne vient jamais… C’est ça, le plus difficile.”
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