Ils ont découvert l’étranger pendant leurs études ou à la faveur d’un VIE, un volontariat international en entreprise. Ils ont une trentaine d’années, célibataires ou en couple, souvent encore sans enfant, et la vie devant eux.
Comme ils sont nés avec le digital, on les a baptisés “nomades numériques”
Élise Léger fait partie de cette nouvelle génération. Basée depuis six ans à Sydney, mariée à un Australien, la jeune femme est aussi tête de liste pour l’élection, fin mai, des représentants des Français de l’étranger. C’est le signe de la continuité, selon elle, de son engagement auprès de ses compatriotes, pendant la crise du Covid, voici ce qu’elle en dit :
“Notre groupe s’est demandé comment aider les Français encore mieux, mais il est vrai qu’en étant bénévole, on a nos limites, et le poste de conseiller des Français de l’étranger nous a paru un bon poste. C’est un relais d’information, mais aussi un relais envers d’autres élus, pour faire remonter les problèmes.“
Cherche électeurs désespérément
Le souci est bien aujourd’hui d’attirer ces nouveaux venus vers les urnes. L’ancien député des Français de l’étranger, Pierre-Yves Le Borgn’, admet que beaucoup ne se reconnaissent plus dans leurs élus. Aujourd’hui installé à Bruxelles, en Belgique, comme consultant en stratégie pour les entreprises, il conseille aux futurs candidats de parler cash à ces jeunes porteurs de diversité :
“Ce qui intéresse les gens, dit-il, c’est de savoir si vous connaissez la réalité de la vie dans le pays dans lequel vous êtes, et dans quelle mesure vous êtes capable de venir en aide aux Français. On ne peut pas compter que sur des notabilités locales. “
D’autant que le scrutin ne fait pas l’unanimité : début mars, huit députés Les Républicains ont déposé un amendement visant à abroger le statut des parlementaires des Français établis hors de France. Leur proposition a été rejetée par l’Assemblée.
Renouvelés tous les six ans, les 90 élus de l’Assemblée des Français de l’étranger n’ont qu’un rôle consultatif, mais il est essentiel aux yeux de Pierre-Yves Le Borgn’ :
“C’est une forme de vigie au niveau local, explique-t-il, ces élus sont des éponges de toutes les attentes, ils sont les pieds dans la glaise de leur territoire avec une capacité de faire remonter vers le parlement ou le gouvernement des sujets importants.”
La campagne électorale se fait aujourd’hui sur les réseaux sociaux
Craignant une forte abstention, le gouvernement préconise d’ailleurs le vote anticipé par Internet fin mai, pour élire ces conseillers des Français de l’étranger. La date limite pour les inscriptions sur les listes électorales est fixée au 23 avril 2021. Aujourd’hui, à peine plus d’un d’un tiers des 3,6 millions Français vivant à l’étranger a effectué la démarche.
Écrire à Elise Léger : elise.leger@outlook.com
Écrire à Pierre-Yves Le Borgn’ : pyleborgn@yahoo.com
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