Certes, l’Assemblée des Français de l’étranger n’a qu’un rôle consultatif, mais il est essentiel, affirme Pierre-Yves Le Borgn’ : «Les gens qui composent l’AFE vivent depuis longtemps dans les pays où ils sont élus, ce sont des éponges de toutes les attentes, espoirs et frustrations de leurs compatriotes. Sa valeur ajoutée, c’est de savoir faire remonter ces sujets jusqu’au gouvernement s’il le faut.» Le Français reconnaît également que cette honorable assemblée de 90 membres, élus pour six ans par les conseillers des Français de l’étranger, a besoin d’une certaine mise à jour : «la population française à l’étranger a évolué, constate-t-il, impactée par la crise sanitaire et marquée par une nouvelle forme de jeunesse arrivée récemment, soit à la faveur d’études et qui reste, soit grâce à une première expérience professionnelle. Cette génération a besoin de trouver le chemin des urnes et de nouveaux candidats. On ne peut plus compter que sur les notabilités locales !» Les sujets de préoccupation en mobilité internationale ont changé aussi : il y a quelques années, les questions de fiscalité ou de CSG arrivaient en tête des questionnements ; aujourd’hui c’est plutôt la sécurité.
Parler cash
«La politique doit s’élargir à la prise en compte de ces sujets, suggère Pierre-Yves Le Borgn’. Que faire en direction de cette jeunesse qui commence à imprégner la vie française à l’étranger ? C’est d’abord lui parler cash des sujets qui la concernent et ne pas surjouer les différences politiques. Je me méfie des débats nationaux artificiellement transportés à l’étranger où, selon que êtes pour ou contre le président de la République, vous êtes respectable ou pas du tout.» Pour l’ex-député, l’élection des conseillers des Français de l’étranger fin mai n’est pas une fin en soi : «Ce n’est que le début d’une aventure. Il faut montrer régulièrement les résultats qu’on obtient.» Aujourd’hui, c’est sur les réseaux sociaux qu’on fait campagne. Le vote par Internet sera d’ailleurs ouvert quelques jours avant le scrutin physique. «Vous serez à trois clics du bureau de vote virtuel, avance-t-il, objectivement, il n’y a plus aucune raison de se plaindre de ce que la participation électorale à l’étranger est difficile !» Car le constat est implacable : sur les 3,5 millions d’expatriés recensés par l’Insee, seul à peine plus d’un tiers est enregistré au registre des Français de l’étranger. Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 23 avril. Qu’on se le dise…
Lui écrire : pyleborgn@yahoo.com