C’est dans les années 1980 que Joël Doglioni est envoyé par un groupe français spécialisé dans les travaux publics à Bogotá en Colombie. Là-bas, il participe à la construction d’un tunnel de plus de 30 km de long (une première mondiale) qui permet aujourd’hui d’alimenter 90% de l’électricité de Bogotá. Il décidera ensuite de s’installer définitivement dans la ville colombienne, séduit par la sympathie et la convivialité de ses habitants.
Les paysages d’Amérique Latine auront aussi su conquérir le Français. Lui qui avait connu les déserts du Moyen-Orient dans une précédente expatriation, s’est alors retrouvé dans la biodiversité colombienne à la jungle luxuriante et aux milliers d’oiseaux. En effet, avant d’être envoyé à Bogotá, Joël Doglioni était expatrié au Moyen-Orient en tant qu’administrateur d’entreprise où il a participé entre autres à la construction de l’aéroport de Bagdad, du palais du roi d’Arabie Saoudite ou des voies d’eau d’Irak.
Un besoin d’aventure
À son arrivée en Colombie, Joël Doglioni est responsable de la gestion d’autres expatriés. Il raconte : « dès que je suis arrivé, j’ai dû être à la charge de 1500 personnes. J’ai dû mettre en place un supermarché, un mini hôpital, etc… Tout ce qui permettait aux expatriés de vivre pratiquement en autarcie ». Son expatriation n’est pas seulement due à des raisons professionnelles. Dès son adolescence, le Français a ressenti un besoin d’aventure. « Jusqu’à l’âge de 17 ans, je me nourrissais de livres d’aventure. À l’époque, on n’avait pas Internet. Alors, en tant que jeune homme, l’aventure c’était les livres sur l’Afrique de Walter Scott ou d’autres auteurs. On lisait, et lorsqu’on a fini de rêver, on aimerait mettre en application ce qu’on a lu » explique le conseiller.
“La pandémie a bouleversé mon quotidien d’élu”
Aujourd’hui marié à une Canadienne et père de deux enfants binationaux, Joël Doglioni se sent proche de la communauté française de Colombie et des problématiques qui la concernent. « Lorsque je suis arrivé, j’étais envoyé par un groupe français qui s’est occupé de tous mes papiers d’expatriation. Néanmoins, ce n’est pas le cas de beaucoup de mes compatriotes qui eux rencontrent de grosses difficultés dans leur installation, leurs démarches administratives ou qui sont mal renseignés. En tant que conseiller des Français de l’étranger, j’essaie d’aider ces personnes en les aiguillant et en les renseignant pour qu’ils puissent continuer leur installation. La pandémie actuelle a bouleversé mon quotidien d’élu. Je me suis démultiplié pour fournir conseils administratifs et pratiques ainsi qu’un véritable soutien psychologique aux personnes qui en avaient besoin » raconte le Français, candidat aux prochaines élections consulaires.
Ce que retient Joël Doglioni de son expatriation, c’est l’enrichissement personnel qu’elle lui a apporté. « L’expatriation m’a permis d’être une meilleure personne. J’ai pu épouser les us et coutumes de mon pays d’accueil avec beaucoup de respect, de distance et de considération. Cela m’a apporté un esprit totalement ouvert sur l’autre et me permet de prendre du recul sur ce qu’il se passe en France. Je me sens à la fois Français et homme du monde » affirme-t-il.