Installée depuis 20 ans près de la ville de Varèse, cette ancienne traductrice à sauter le pas de l’expatriation après que son mari ait été muté en Italie. Au départ, c’est un contrat de 5 ans qui lui avait été proposé. Mais une fois sur place, ce poste s’est finalement transformé en un contrat de un an. « Pour un contrat d’un an, on ne peut rien prévoir. Pendant 6 mois, mon mari n’avait pas de salaire, on attendait de voir s’il allait avoir un nouveau contrat. Cette situation bien que difficile, m’a rendu plus sensible aux personnes qui se trouvent dans des situations précaires comme c’est de plus en plus le cas pour beaucoup de Français de l’étranger. On entend souvent « vous êtes expatriés donc vous êtes favorisés » alors que la réalité est toute autre. La plupart des gens ont des CDD dont le renouvellement dépend souvent des circonstances économiques. Cela risque donc d’empirer avec les conséquences de la crise sanitaire » témoigne-t-elle.
Des cas particuliers et des situations complexes
Catherine Anger est aujourd’hui présidente de l’association Français Du Monde ADFE Lombardie, association dans laquelle elle est très impliquée. Elle explique « Les Français me contactent pour des questions particulières sur l’emploi, les retraites, etc.. J’essaie de les aiguiller vers l’interlocuteur qui pourra leur répondre. Ce sont souvent des cas particuliers avec des situations assez complexes donc ce n’est pas toujours évident. Je participe également aux conseils consulaires pour l’attribution des bourses scolaires, les questions de sécurité et les aides sociales. J’ai déjà une petite expérience de ce qu’il peut se passer lorsqu’on est conseiller des Français de l’étranger ». Catherine Anger est d’ailleurs candidate aux élections consulaires 2021, à la tête d’une liste solidaire et écologiste. « Avant d’être candidate, mon objectif était juste de rendre service et d’essayer de faire avancer les choses au niveau du consulat. De fil en aiguille, on m’a proposé d’intégrer cette liste qui était déjà en cours de constitution puis d’être à sa tête. Je pense qu’au début j’étais comme la plupart des gens. J’avais une attitude assez passive, je restais en retrait car je pensais que ce n’était pas mon rôle. Puis à un moment, je me suis dit qu’il fallait que je me retrousse les manches et que j’essaie de faire quelque chose » raconte la candidate.
Des préjugés qui ont la peau dure
L’expérience de Française à l’étranger aura apporté à Catherine Anger un nouveau regard sur la France et sur le monde. « Quand on est en France, on a une idée sur ce qu’il se passe à l’étranger qui n’est pas toujours la réalité. On a souvent des préjugés transmis de générations en générations qui ont la peau dure. Quand on vit et qu’on travaille à l’étranger, cela nous permet de relativiser et d’avoir une vision plus juste de ce qu’est la vie dans un autre pays » témoigne Catherine Anger.