C’est en Allemagne que la Française connait sa première expérience d’expatriation dans le cadre d’un échange universitaire. Elle partira ensuite en 2005 pour Haïti où elle travaille en tant que consultante puis chef de projet sur des projets de développement et de sécurité communautaire pour les Nations unies et d’autres ONG. « Je suis arrivée en Haïti à 25 ans. Quand on est jeune, on veut changer le monde et on se dit que c’est possible » raconte Mélanie Montinard. Là-bas, elle rencontre un franco haïtien qui deviendra plus tard son mari et avec qui elle aura deux enfants. Cependant, le tremblement de terre de 2010, l’épidémie de choléra et les tensions politiques obligeront Mélanie et sa famille à quitter Haïti. « Ce n’était plus possible de rester en Haïti avec deux enfants en bas âge. La situation était déjà précaire avant, mais là, c’était vraiment devenu impossible » raconte-t-elle. Le couple a alors demandé une mutation professionnelle et est arrivé par hasard à Rio de Janeiro en décembre 2010. Si au début, cette installation était seulement temporaire, elle s’est finalement transformée en une installation définitive. Arrivée au Brésil, Mélanie Montinard a d’abord dû apprendre le portugais sur le tas. La Française a ensuite repris ses études et s’est lancée dans un doctorat d’anthropologie sociale. Elle est aujourd’hui chef d’une entreprise sociale et conseillère élue au CA de la Chambre de Commerce CCFB/RJ- Rio de Janeiro et s’intéresse notamment aux questions migratoires et de mobilité.
Diversité et richesse culturelle
Si Mélanie et sa famille ont choisi Rio de Janeiro, c’est pour la richesse culturelle qu’apporte la ville brésilienne. « Rio représente vraiment la diversité que je voulais offrir à mes enfants. C’est une ville qui faisait sens au niveau de la mixité des ethnies, des classes sociales et des origines régionales. Rio permet le reflet de toutes ces rencontres. Pour autant, ce n’est pas toujours facile à vivre au quotidien car il y a aussi beaucoup d’inégalités et de violence » explique Mélanie Montinard. Selon la Française, ses différentes expériences à l’étranger lui auront apporté une façon d’habiter le monde : « Il y a des hauts et des bas, ce n’est pas toujours simple, surtout au début. On apprend la langue, les codes culturels, on fait des erreurs et on apprend. Ce type d’expérience mène à accepter la différence et à accepter d’être affecté par toutes ces rencontres multiculturelles. Lorsque je rentre en France, je réalise que ma façon d’habiter et de voir le monde est différente ».
Évolution de la communauté française de Rio
À Rio depuis maintenant plus de dix ans, la Française a constaté une évolution dans la communauté française de Rio. « La communauté française est beaucoup organisée autour du Lycée Molière, lycée français dans lequel mes enfants sont scolarisés. Bien que le lycée français reste un lycée d’élite, l’évolution depuis dix ans est assez frappante. On est passé d’une catégorie d’enfants d’expatriés à des enfants de parents français ou de binationaux pour lesquels la notion d’ « expat » ne fait plus sens. Cela a été très marquant surtout depuis 2015 » explique la Française.
Candidate aux élections consulaires, Mélanie Montinard est sensible aux besoins de sa communauté. « Je me suis rendu compte qu’il y avait beaucoup de Français qui se trouvaient dans des situations complexes. Il y avait une envie, une nécessité de se réunir pour former un réseau d’entraide. C’est ce que nous voulons promouvoir au sein de notre mandat consulaire collectif Traits-d’Union. Cette dynamique a permis de créer un sentiment d’appartenance chez une communauté de Français.es qui ne sont pas des expatriés et qui sont installés ici depuis 10 ou 20 ans » témoigne-t-elle. Mélanie Montinard souhaite notamment défendre la mise en place d’un projet de soutien à l’employabilité et aux initiatives entrepreneuriales.