À 33 ans, Sophie Rauszer est une expatriée aguerrie. Après une enfance au Mozambique et un Erasmus d’un an en Hongrie, cette Parisienne de naissance a rejoint Bruxelles il y a un peu plus de huit ans. « Si je calcule bien, cela doit faire la moitié de ma vie que je vis à l’étranger ».
C’est le travail qui a poussé Sophie Rauszer à poser ses valises en Belgique. Titulaire d’un master d’études européennes, la Française est devenue collaboratrice parlementaire auprès de la Gauche unitaire européenne / Gauche verte nordique (GUE/NGL). « Je suis tombée dans la marmite européenne depuis toute petite. Il était donc assez naturel que Bruxelles soit le centre du jeu pour débuter ma carrière professionnelle ».
« Les Belges sont très tranquilles dans leur approche à la vie »
La qualité de vie bruxelloise a immédiatement séduit Sophie Rauszer lors de son arrivée en 2013. « Contrairement à Paris, il n’y a pas de gros building. Cela crée davantage de vie de quartier ». Elle reconnaît que la proximité culturelle, linguistique et géographique avec la France, a grandement facilité son expatriation dans le plat pays. « En plus, les Belges sont très tranquilles dans leur approche à la vie » ajoute-t-elle. Le fait de partager sa vie avec un Carolo (habitant Charleroi) lui a également permis d’avoir une ouverture différente sur le plat pays. « Cela m’a vraiment aidé à me fondre dans la vie locale, c’est une chance » admet la militante de la France Insoumise.
Sophie Rauszer regrette justement l’intégration trop superficielle de nombreux expatriés qui travaillent dans les institutions européenne. « Ils se confinent et ne voient pas la réalité de nombreux Belges ou de nombreux expatriés. Il y a une véritable ‘’bulle européenne’’, qui se transforme souvent en bulle de classe sociale » déplore la trentenaire.
« Les musées sont ouverts depuis très longtemps »
Malgré ses nombreux voyages, Sophie Rauszer reste profondément attachée à la France. « Mon compagnon me taquine souvent en me trouvant parfois un peu trop franco-française » fait-elle remarquer. L’expatriation lui a permis de porter un autre regard sur son pays. « Je me rends davantage compte des atouts de la France et de ses valeurs universelles, tout en ayant la possibilité de comparer avec d’autres cultures. Selon moi, cela permet de prendre du recul et d’être un peu plus mesuré ».
Proche de ce monde de la culture, Sophie Rauszer remarque des différences dans la gestion de la pandémie entre la Belgique et la France. « Les musées sont ouverts depuis très longtemps. Afin de respecter le protocole sanitaire, on peut réserver des créneaux d’une heures et cela marche très bien. À notre petite échelle, de l’autre côté de la frontière, nous observons de bons exemples qui pourraient être réutilisés en France ».
Renouveler l’expérience démocratique
Pour la première fois, Sophie Rauszer se présente comme tête de liste aux élections consulaires de mai prochain. Consciente du manque d’attractivité de ce scrutin, la Française ambitionne de faire venir les abstentionnistes ou, du moins, de leur faire connaître le rôle de représentant des Français de l’étranger. Le projet de mandat collectif tournant, mise en place par de nombreuses listes affiliées à la France Insoumise, est destiné à renouveler l’expérience démocratique locale. « C’est véritablement la pluralité de notre liste qui fait sa force » appuie la candidate.
L’activité militante de Sophie Rauszer lui a permis de rencontrer une grande diversité d’expatriés : des médecins, des comédiens, des cinéastes… Ces échanges variés l’ont aidé à pointer les difficultés rencontrées par ses compatriotes. Notamment, les retraites, les bourses scolaires et les aides sociales aux Français en difficulté résidant à l’étranger. Selon la collaboratrice parlementaire, ces points de crispations seront exacerbés dans les prochains mois du fait de la crise sanitaire.