Le Covid a été le déclencheur, mais les demandes d’entraide déposées au bureau de l’association ne sont pas toutes liées à la pandémie. Cela va de la retraitée privée de sa pension à cause de soucis administratifs au touriste agressé et dépouillé qu’il faut aider à rentrer, en passant par des cas beaucoup plus graves comme les violences domestiques, détaille Fabrice Buron. “Ce sont des situations où, du jour au lendemain, la personne se retrouve dans une précarité totale. Si vous divorcez, comme le visa est lié à votre mariage, vous ne pouvez plus travailler. Comment cela se passe au niveau de la garde des enfants par exemple ?“ Fabrice Buron
Le Français reconnaît que depuis l’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche, les choses vont dans le bon sens : “On a une approche beaucoup moins enflammée politiquement et plus factuelle par rapport à des situations de crise. Sur l’immigration, il y a une position moins arbitraire, qui va dans le sens de ce à quoi on était habitué auparavant, à savoir que les États-Unis sont une terre d’accueil.”
Avocats, juristes, comptables, psychologues…
L’association cherche à mettre les bons intervenants en face des problèmes à résoudre, tous volontaires et bénévoles. Lui-même employé par une société de logiciels pour l’industrie pétrolière, marié à une Américaine, Fabrice Buron reconnaît que son engagement associatif est chronophage et s’apparente à un véritable travail de fourmi : “Il faut développer un réseau par le bouche-à-oreille, d’abord sourcer tous les experts, les professionnels locaux (avocats…) que l’on peut mobiliser bénévolement. Cela prend un temps énorme de discuter, comprendre la situation, identifier les personnes qui peuvent aider ou trouver une situation économiquement viable.”
Une démarche humaniste et caritative
Le rayon d’action de l’association dépasse d’ailleurs les frontières du Texas puisqu’elle s’étend aux États voisins de l’Arkansas, de l’Oklahoma et de la Louisiane, soit 15 000 Français au total.
Au bureau, on retrouve une autre Française, Émilie Roux, mère de quatre enfants, elle aussi mariée à un Américain sismologue dans le secteur pétrolier. Arrivée à Houston à l’été 2019, photographe professionnelle, elle consacre la plupart de son temps libre à l’association : “J’avais une image d’Épinal des expatriés, raconte-t-elle. Je pensais qu’ils vivaient plutôt une vie de privilégiée. J’entendais des bruits mais je ne savais pas que c’étaient des vrais cas fondés.”
Apolitique, laïque, l’association est à la recherche de bonnes volontés, mais aussi de quoi financer ses actions. Elle prévoit ainsi d’organiser le 14 juillet 2021 un événement pour lever des fonds auprès des entreprises locales. Elle vient d’ailleurs récemment encore de prouver toute son utilité en recevant la subvention exceptionnelle débloquée par le ministère des Affaires étrangères pour les victimes françaises du Covid-19. Elle l’a ensuite répartie entre les différents demandeurs, en fonction de l’urgence de leur situation.
Écrire à Fabrice Buron : fabrice.buron@sosfrenchintexas.org
Écrire à Emilie Roux : emilie.roux@sosfrenchintexas.org
Aller plus loin
L’association SOS French in Texas