Diplômée de l’école de commerce ESCP Europe qui compte six campus sur le continent, en plus de Berlin et de Paris, Alexandra Verdeil a aussi étudié à Madrid, avec à la clé un triple diplôme. « J’avais déjà cette appétence pour des expériences à l’étranger », témoigne-t-elle. Très attachée à l’entrepreneuriat social, elle explique qu’après ses études elle ne souhaitait pas embrasser le parcours classique « post-business school », en travaillant par exemple dans le conseil ou la finance : « J’avais envie d’occuper un poste qui ait du sens pour moi. » Les premiers contacts avec Tactile Studio remontent à une rencontre organisée par Business France, à Paris, entre des PME et des candidats à un V.I.E, spécifiquement en Allemagne. Le courant passe. Quelques semaines plus tard, Alexandra Verdeil entame un contrat qui durera deux ans.
L’expérience va s’avérer fondatrice : « C’était une période très responsabilisante qui requérait des qualités d’autonomie. L’entreprise était de taille modeste (10 personnes environ, ndlr) et tous les collaborateurs effectuaient des activités très diversifiées. Certains étaient spécialisés dans le design, d’autres dans le maquettisme ou la médiation, mais tous étaient impliqués dans les différentes facettes de notre activité. Quand je suis arrivée, on m’a dit : ” Ta mission consiste à développer le marché allemand. Tu rencontres tout le monde, tu crées ton environnement pour que cela fonctionne “. C’était vraiment un pari !
Marché de niche
Quatre ans plus tard, Alexandra Verdeil est toujours en poste à Berlin, embauchée par la société Tactile Studio à l’issue de son V.I.E. La Française a toujours pour mission de développer la filiale allemande de l’entreprise. Elle gère aujourd’hui une équipe de quatre personnes qui rayonne sur le secteur germanophone (Allemagne, Autriche et Suisse). « C’est un marché de niche, explique-t-elle. La société produit des dispositifs destinés à rendre les contenus des musées accessibles au plus grand nombre, à commencer par les personnes en situation de handicap. L’idée est de démocratiser les contenus et de les rendre intelligibles et compréhensibles auprès de tous les publics. » La société revendique une approche inclusive. Elle conçoit et fabrique – grâce notamment à la technologie de l’impression 3D – des stations tactiles, des panneaux d’information avec des éléments en braille, des dessins en relief avec des contrastes adaptés aux personnes malvoyantes, tous avec un côté multi-sensoriel. Ses clients sont principalement des musées, des parcs naturels ou des lieux culturels, comme la tour Eiffel ou des châteaux.
Valeur humaine
Alexandra Verdeil se réjouit d’avoir atteint chez Tactile Studio son objectif initial, en lien avec l’entrepreneuriat social. « Je cherchais de la valeur humaine dans le travail. Il y a cette dimension de développement des affaires dont j’ai la charge, avec des chiffres et de l’analyse, mais aussi l’aspect humain : nous produisons des objets utiles à la société. J’ai l’impression de faire avancer les choses et de m’épanouir dans ce travail. Je trouve passionnant le fait de rencontrer des associations qui représentent des personnes en situation de handicap, d’évoquer des contenus historiques et scientifiques avec les musées et d’essayer de rendre la médiation la plus compréhensible pour tous. » Elle reconnaît qu’elle ne souhaitait pas débuter sa carrière, de manière plus classique, dans une importante société en région parisienne. « Il me manquait encore une expérience à l’étranger. J’ai pensé que c’était le bon moment, après l’école, considérant que si je ne le faisais pas maintenant j’aurais peut-être moins d’occasions plus tard… » À 28 ans, Alexandra Verdeil est donc aujourd’hui sous le charme de Berlin, mais n’exclut pas, à terme de vivre de nouvelles aventures vers d’autres destinations.
Lui écrire : alexandra.verdeil@gmail.com