Installé à Buenos Aires en Argentine depuis 1999, Michel Menini a aujourd’hui moult carrières professionnelles à son actif. Ingénieur, enseignant, ancien diplomate commercial, ancien cadre en industrie et services publics, autant d’expériences multidisciplinaires qui ont mené ce Français, père de trois enfants, à parcourir le monde pendant 33 ans d’expatriation cumulée. « Quand j’eus fini mes études d’ingénieur, je n’avais même pas 23 ans et j’étais tout juste marié. Je suis alors parti au Chili pour 18 mois de coopération technique avec un institut chilien de formation professionnelle. J’ai été diplomate commercial au Venezuela, en Italie puis en Uruguay entre deux séjours en France. Cependant, au bout de quelques années, j’ai eu ce besoin viscéral de repartir. J’ai donc commencé à travailler en Espagne, puis le destin m’a mené en Argentine. Lorsque vous vivez à l’étranger, vous n’êtes ni d’un côté, ni de l’autre. En France, j’ai besoin de partir à l’étranger et inversement. Pendant ces 22 ans en Argentine, j’ai ressenti très vite le besoin de France que j’assouvis en m’impliquant d’abord dans la vie associative française ou franco-argentine et ensuite en tant qu’élu » témoigne Michel Menini.
> Une fracture numérique
Après 22 ans à Buenos Aires et 7 ans passés au service des Français d’Argentine, Michel Menini a pleinement conscience des problématiques et obstacles auxquels sont confrontés ses compatriotes. Parmi ces problématiques, il dénonce un manque de considération et de disponibilité de la part de l’administration. «Les Français de l’étranger sont des Français à part entière et non des Français à part. Malheureusement, l’administration a tendance parfois à les considérer comme des Français à part. C’est pour cette raison que les élections et la représentation parlementaire sont très importantes car sans cela, nous, les Français établis hors de France n’existerions pas. Notre fonction est la conséquence de ce que ne fait plus l’administration. Avant, quand vous aviez un problème avec l’administration vous alliez au consulat et vous trouviez quelqu’un qui vous aidait et vous répondait. Aujourd’hui, ce n'est plus possible. Même pour s’inscrire sur une liste électorale pour pouvoir voter, il faut le faire en ligne. Malheureusement, il y a des personnes qui ne vont pas voter parce qu’elles n’ont pas pu s’inscrire. On assiste à une inaccessibilité des fonctionnaires consulaires qui se barricadent derrière leurs ordinateurs, en particulier depuis la pandémie de Covid-19 »
> Élu consulaire, une fonction de terrain
En tant qu’élu, Michel Menini s’est donné pour mission d’assurer cette continuité d’accompagnement des Français d’Argentine. Pour cela, il propose des permanences consulaires en présentiel sur rendez-vous ainsi qu’une assistance en distanciel via WhatsApp notamment. Sur le sujet du rôle de conseiller consulaire, le candidat a un avis bien tranché : « Si vous êtes élu pour rester chez vous et uniquement aller à des déjeuners avec l’ambassadrice ou participer aux réunions obligatoires au consulat, cela n’a aucun sens. Notre fonction est une fonction de terrain. Ce n’est pas l’élection qui compte mais c’est surtout ce qu’on en fait après. La difficulté de notre fonction est qu’il faut non seulement être élu, mais aussi ensuite avoir la capacité de remplir la fonction. Durant mon mandat je ne me suis pas contenté des obligations. Je me suis déplacé de nombreuses fois en provinces dans le cadre de missions diplomatiques, et pour cela, j’ai toujours répondu présent. Il faut aller au de-là de nos obligations, sinon on ne sert à rien. Nous devons nous faire connaître de notre communauté française et aller à son contact pour évaluer ses besoins et problèmes afin de les faire remonter localement ainsi qu’à nos parlementaires » affirme Michel Menini.