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Emmanuel Langlois
24 mai 2021

FranceInfo, Français du monde.“ À Hong Kong, l’art aussi se déconfine“.

Après avoir été annulés l’an dernier, les deux grands festivals hongkongais d’art contemporain, Art Basel et Art Central, ont eu lieu avec du public ce mois-ci. Au-delà, c’est toute la scène artistique de Hong Kong qui reprend des couleurs, comme l’explique ce galeriste français.

Baptiste Droniou a ouvert sa galerie en 2016

Baptiste explique que Hong Kong n’a jamais été strictement confinée comme en France pendant la pandémie : “Le Covid a éclaté en décembre 2019 en Chine, et les Hongkongais ont vraiment cette mentalité à prendre les devants. On a tellement été impactés par le SRAS en 2004 que tout le monde a mis les masques, tout de suite. La population a pris les devants. Personne ne s’est posé la question.” 

Peu de contaminations et de décès pour une population de 7,5 millions d’habitants

Résultat : l’ancienne colonie britannique n’affiche officiellement que 12 000 contaminations environ et un peu plus de 200 décès pour 7,5 millions d’habitants. Depuis fin avril, les bars, boîtes de nuit et karaoké sont à nouveau autorisés à ouvrir, mais uniquement aux personnes vaccinées et identifiées grâce à l’application mobile de traçage du gouvernement hongkongais.

Baptiste Droniou, lui, se réjouit du retour des acheteurs après cette période de disette : “Les gens ont beaucoup plus fait attention à leur portefeuille l’année dernière, et là depuis le mois de janvier, ça revient à la normale. Je revois des clients, des collectionneurs, il y a un semblant d’avant.“

Un courant qui a explosé

Le Français s’est spécialisé dans le street art, l’art de la rue. “C’est un courant assez vaste, détaille-t-il, avec énormément de techniques, du pochoir au collage en passant par la photographie ou le lacérage de poster. À l’époque, il y avait toujours ce côté réticent des gens qui disaient : le street art, c’est dégradant, c’est du vandalisme !” 

En quelques années, ce courant a explosé à Hong Kong. Il est entré dans les galeries et certaines œuvres se vendent aujourd’hui une petite fortune. Breton par son père, parisien par sa mère, tous les deux ingénieurs, Baptiste Droniou est arrivé à Hong Kong à l’âge de deux ans. Enfant d’expatriés, il a passé sa jeunesse entre l’ancienne colonie britannique et d’autres régions d’Asie comme Taïwan ou Singapour.

De retour en France, il effectue un apprentissage d’un an au service des expositions du musée des Arts décoratifs à Paris, une révélation, avant de se lancer quelques années plus tard à Hong Kong : J’ai commencé avec un artiste marseillais invité deux semaines, se souvient-il. En parallèle, j’étais surveillant au lycée français, le temps que l’activité se stabilise. Le monde de l’art, ce n’est pas évident. Il faut se faire un nom et que les gens vous fassent confiance. Depuis 2018, je suis établi à plein temps sur ma galerie.” 

Le Français compte, entre autres, sur le retour des touristes étrangers cet été à Hong Kong. Depuis la mi-mai, la période d’isolement en hôtel à l’arrivée a été réduite de 21 à 14 jours pour les personnes vaccinées venant de France.

Lui écrire : baptiste@lepiceriefineart.com

Aller plus loin 

Sa galerie à Hong Kong, l’Epicerie fine

Lire et écouter la chronique sur France Info

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