fbpx


Nora Litoussi
27 mai 2021

L’indépendance de l’ASFE remise en cause 

Dans un article publié sur son site web, Jean-Yves Leconte remet en question l’indépendance de L’Alliance solidaire des Français de l’étranger.

Alors que le scrutin des élections consulaires, actuellement en cours, voit émerger dans de nombreuses circonscriptions des listes ASFE, Jean-Yves Leconte, sénateur des Français de l’étranger publiait le jeudi 20 mai un article sur le mouvement politique.

Cet article, disponible sur le site web du sénateur, revient sur certains éléments qui remettent en question l’indépendance de l’ASFE pourtant mise en avant par certaines listes du parti et sur son propre site ( « un mouvement indépendant dédié aux Français de l’étranger» ).

> La création de l’ASFE

Le premier élément mis en exergue par Jean-Yves Leconte est la création même de l’ASFE.

Créé en 2009, le parti politique a été fondé par Jean-Pierre Bansard, dirigeant et fondateur du groupe Cible. Evelyne Renaud-Garabedian est sa collaboratrice, puis sa successeure à la tête de ce groupe d’entreprises. Comme le relève Jean-Yves Leconte, Jean-Pierre Bansard et Evelyne Renaud-Garabedian se sont présentés ensemble aux élections sénatoriales de 2017 et ont été élus. Ils gèrent également ensemble la même entreprise dont ils sont tous deux actionnaires. Selon Jean-Yves Leconte, cet élément remet déjà en cause l’indépendance clamée par le parti.

Le sénateur poursuit en pointant du doigt la « manière de faire de la politique » des deux collaborateurs en s’appuyant sur deux articles publiés par Médiapart en 2017 (ici et ici).

Il rappelle que l’élection de Jean-Pierre Bansard comme sénateur avait été annulée suite à une décision du conseil constitutionnel dans laquelle est évoquée des « frais du déplacement d’au moins une partie des électeurs de l’assemblée des Français de l’étranger depuis leur lieu de résidence à l’étranger jusqu’au bureau de vote ouvert au sénat à Paris, aux seules fins de leur participation au scrutin » qui auraient été financés soit  par « Jean-Pierre Bansard, soit, dans l’intérêt de sa candidature, par une personne morale autre qu’un parti politique ».  

> Les financements de l’ASFE

Enfin, c’est l’étude des comptes de l’ASFE qui est soulignée par Jean-Yves Leconte. En effet, les comptes publiés par la Commission Nationale des Comptes et Financements Politiques font apparaître un financement quelque peu inhabituel. Il s’avère qu’entre 2014 et 2017, plus de 95% des dépenses du parti politique ASFE ont été satisfaites par des dons de personnes physiques. L’anonymat des donateurs étant protégée par la loi, il est impossible de savoir qui sont les personnes derrière ces dons. Jean-Yves Leconte relève que cette question sur l’identité des donateurs demeure essentielle. Le parti de l’ASFE n’ayant pas beaucoup de militants comme le prouve les cotisations perçues ( moins de 650 euros par an et moins de 1% des recettes annuelles du parti ), il serait intéressant de savoir qui finance ses dépenses ( entre 70 000 € et 283 000€ entre 2014 et 2019 ).

En outre, on peut se demander comment l’ASFE parvient à rester indépendante de ses donateurs s’ils financent une si grande partie de ses dépenses.

Jean Yves Leconte conclut son article par la remarque suivante : « En 2014, comme en 2017, les dépenses de l’ASFE sont bien plus importantes que les autres années. Ce sont des années d’élections sénatoriales et Jean-Pierre Bansard était candidat les deux fois. Ces dépenses auraient dû être intégrées au compte de campagne de Jean-Pierre Bansard, mais les comptes de campagne des sénatoriales présentent un inconvénient : ils sont plus précisément contrôlés et ils sont limités par la loi… C’est d’ailleurs sur ce point précis d’imputation d’une dépense sur le compte de l’ASFE et pas sur son compte de campagne que Jean-Pierre Bansard a vu son compte de campagne de 2017 rejeté par le Conseil constitutionnel, son élection annulée et qu’il fut déclaré inéligible »

 

share Partager

Actualités politiques

Vivre ailleurs, sur RFI : « L’impact de l'élection de Donald Trump sur les expatriés aux États-Unis »

Comment vivent les Français de l’étranger et quel est le quotidien de ceux qui résident hors de leur pays d’origine ? Vivre ailleurs explore la vie de ces migrants : leurs difficultés, leurs ambitions, leurs réussites, mais aussi la manière dont ils s’intègrent dans leur nouvel environnement.

Actualités politiques

Elections américaines : un podcast sur les relations entre l’UE et les USA depuis 2020

Le site de référence sur les questions européennes touteleurope.eu propose dans sa série de podcast « trois minutes pour comprendre l’Europe » un épisode sur les élections américaines 2024 et les relations entre les États-unis et l’Europe depuis 2020.

Actualités politiques

Signature d’une déclaration relative au « partenariat d’exception renforcé » entre le Maroc et la France

Le roi du Maroc, Mohammed VI a reçu Emmanuel Macron à Rabat du 28 au 30 octobre 2024 pour une visite d'État. À cette occasion, les deux dirigeants ont signé une Déclaration relative au « Partenariat d’exception renforcé » entre le Royaume du Maroc et la République Française, marquant un tournant dans les relations entre les deux pays.


Actualités politiques

Les lycées français à l’étranger épargnés dans le budget 2025

Frédéric Petit, député des Français établis à l’étranger et rapporteur pour avis du budget de la diplomatie culturelle et d’influence, se félicite que les établissements du réseau de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) ne soient pas impactés outre-mesure par les restrictions budgétaires exigés par le nécessaire redressement des finances publiques.

Actualités politiques

Bilan de la 41è session de l’Assemblée des Français de l’étranger

La 41e session plénière de l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE) s’est tenue à Paris du 14 au 18 octobre 2024.