Portrait de la semaine
Une V.I.A à l’Agence française de développement au Kenya
On connaît le V.I.E, mais un peu moins le V.I.A, le Volontariat international en administration. Attirée par le Kenya, passionnée par les questions environnementales et écologiques, Noémie Métais a choisi de retourner s’installer en Afrique après son contrat de deux ans à l’Agence française de développement (AFD).
Originaire de Grenoble, Noémie Métais vient d’avoir 28 ans. Diplômée en 2017 de l’école de commerce Audencia Business School en Master Corporate Finance, la jeune femme dit avoir été sensibilisée au secteur du financement du développement suite à son stage de première année au Bangladesh, à la « Grameen Bank », une banque de microfinance. Après un autre stage dans le secteur du microcrédit à la fondation Grameen Crédit Agricole, elle choisit, après son diplôme, de s’orienter vers le secteur public en effectuant un V.I.A de deux ans au Kenya, à l’Agence française de développement. « J’étais attirée depuis quelques années par l’AFD, se souvient-elle, un établissement public qui finance et accompagne des projets qui améliorent les conditions de vie des populations, soutiennent la croissance économique et protègent la planète. De plus, j’avais très envie d’une nouvelle expérience à l’étranger après celles que j’avais vécues au Bangladesh et en Afrique du Sud lors d’un échange universitaire. En outre j’avais eu de très bons retours sur le Kenya, tant au niveau de la diversité géographique que des rapports humains. J’ai trouvé ce V.I.A directement sur la plateforme AFD, je n’étais pas à la recherche de n’importe quelle mission, je voulais travailler pour cette agence ou pour une autre entreprise dans le secteur du développement à l’étranger. Ce contrat m’a offert une opportunité parfaite car le Volontariat comporte de nombreux avantages : sécurité sociale, rémunération, parfois logement compris, tout cela à l’étranger. »
Le rôle de Noémie Métais au sein de l’administration publique est alors de concevoir, implémenter et suivre certains projets de l’AFD Kenya – notamment dans les secteurs des finances publiques et du logement social au sein de ce pays – mais également l’éducation au Rwanda et le financement des PME dans la région d’Afrique de l’Est. « La diversité et la variété des opérations financières ou des programmes d’assistance technique que je gérais m’ont permis d’acquérir de nouvelles compétences et de travailler dans des pays aux contextes très différents, témoigne la Française. Au fur et à mesure, j’ai acquis des responsabilités et géré mes projets de manière complètement autonome. »
Éducation environnementale
Noémie Métais rentre tout de même en France en 2020 mais repart au Kenya, en octobre dernier, d’abord sans emploi déterminé. La Française effectue alors des contrats à court-terme en tant que consultante avant d’accéder quelques mois plus tard à un poste de responsable financière dans une entreprise d’énergies renouvelables qui installe des panneaux solaires au Kenya, mais aussi au Nigeria. « Je m’épanouis beaucoup à Nairobi, assure-t-elle. Je n’ai pas vraiment choisi ce pays, l’opportunité à l’AFD qui m’a été offerte à ce moment-là était au Kenya, j’avais également une autre proposition d’emploi au Kenya (différente d’un V.I.E/ V.I.A). Je savais par ma famille proche qui a souvent voyagé là-bas que c’était un pays magnifique et facile à vivre. J’apprécie le fait d’apprendre continuellement sur la culture locale, d’essayer de m’adapter et d’avoir accès à une diversité d’environnements naturels magnifiques. Au terme de mes deux ans de V.I.A, j’avais l’impression que l’expérience n’avait pas été assez longue et je souhaitais la prolonger. » En parallèle, elle représente l’association, « la Fresque du climat » et explique son intérêt pour les questions environnementales et écologiques par cette urgence écologique qu’elle juge impossible d’ignorer : « J’ai souhaité rejoindre l’association après avoir participé à l’un de leurs ateliers de sensibilisation aux causes et conséquences du changement climatique. » L’association déploie des volontaires dans beaucoup de pays, mais personne encore au Kenya, c’était donc une belle occasion de la développer dans un pays déjà sensible à ces questions. « J’ai eu l’occasion de proposer des ateliers à des écoles, des journalistes et des ONG, explique Noémie Métais. L’éducation environnementale est un bon vecteur, lent mais puissant, pour faire réfléchir et pousser à l’action. » Elle pense poursuivre son expérience au Kenya pour quelques années encore. « Ensuite, explique-t-elle, j’envisagerai probablement un retour en Europe avant, peut-être, de repartir au Kenya ou ailleurs, mais cela dépend évidemment de l’évolution de mes choix de vie, personnelle et professionnelle. »
Lui écrire : noemie.metais999@gmail.com
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