Cela fait plus de six ans que les ventes de villas et autres appartements de luxe stagnaient à Dubaï. C’est grâce à la ruée de riches étrangers, notamment européens, que l’émirat retrouve le sourire aujourd’hui.
Beaucoup jettent ainsi leur dévolu sur des propriétés, si possible avec parcours de golf, notamment sur Palm Jumeirah, l’île artificielle en forme de palmier. À la différence des autres émirats qui misent sur le pétrole, l’économie de Dubaï est en effet majoritairement basée, elle, sur l’industrie des loisirs, le tourisme, le commerce, la finance ou encore l’immobilier.
François-Xavier Bautmans est directeur Moyen-Orient pour une grande banque luxembourgeoise à Dubaï. Pour lui, c’est sûr, l’émirat a tous les atouts pour repartir : “Le bon côté, c’est que le pays est très dynamique, agile et très rapide en termes de changement. Je n’ai pas peur et je pense qu’on est dans une zone qui sera beaucoup plus dynamique, capable de rebondir plus que l’Europe“.
Réaction radicale
À 46 ans, François-Xavier Bautmans vit depuis 2007 à Dubaï. “Je voulais regarder un petit peu les pays émergents, les nouvelles zones qui étaient en train de bouger. J’y suis venu avec de l’enthousiasme, toujours curieux de la culture, des gens, du melting-pot, etc.”
Le Français reconnaît qu’à l’arrivée de la pandémie, la réaction des autorités a été pour le moins radicale : “Il y a eu des coupes importantes en terme de budget dans les administrations et les ministères qui employaient à pléthore plein de gens qui étaient plus ou moins présents et efficaces dans les bureaux. Ils coupent pour ajuster, et préparer un basculement vers le digital. C’est vrai que c’est un peu saignant au début, mais dans six mois, il y en a d’autres qui vont revenir.”
Réouverture le mois prochain
François-Xavier Bautmans était déjà présent à Dubaï lors de la crise financière des subprimes, il y a un peu plus de 10 ans. Pour lui, elle avait été à l’époque bien plus violente que celle du Covid d’aujourd’hui : “Ça avait été plus brutal, en tout cas chez nous, parce que du jour au lendemain, toutes les entreprises ont licencié et tout le monde est parti, donc la ville s’est réellement vidée. Aujourd’hui, il y a des gens qui se maintiennent parce qu’ils ne peuvent pas partir, parce qu’ils ne savent pas où aller. Donc la ville s’est moins vidée. On n’a pas de risque, nous personnellement, que la banque ferme.”
Grâce au télétravail, les acheteurs établissent désormais à Dubaï leur résidence principale, tout en continuant de gérer à distance leur entreprise en Europe, en Amérique du Nord ou en Asie. Les autorités parient elles sur une réouverture aux visiteurs étrangers dès le mois prochain, promue à grand renfort d’influenceurs sur les réseaux sociaux et couplée à l’une des plus intenses campagnes de vaccination au monde.
L’émirat compte surtout sur le rayonnement de son Exposition universelle, reprogrammés cet automne pendant six mois pour retrouver une fréquentation touristique d’avant crise.
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Lui écrire : fx.bautmans@bil.com
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