Fabrice Courjeau vit et travaille à Londres depuis près de 20 ans. Lors du tournoi de Wimbledon, près de 500 chefs se relaient jour et nuit dans une cinquantaine de cuisines éphémères. Fabrice Courjeau, chef français raconte : “Il y a 18 courts en gazon pour les championnats et beaucoup d’espace. Avec le Covid, ils ont monté des gradins supplémentaires en préfabriqué pour écarter les spectateurs au maximum.“
“Il y a une zone bordée d’herbe, explique-t-il encore, qui a atteint le statut de culte au fil des ans, étant surnommée d’après divers joueurs britanniques en compétition à Wimbledon, “Henman Hill” avec un écran géant. Les gens s’assoient ici et savourent des pique-niques ou de la nourriture de rue, notamment : des brochettes, des hamburgers, du poulet pané maison, et bien sûr des fraises et de la crème, c’est 100% Wimbledon. C’est comme un match de foot. Autour du stade, vous avez des cabanes.”
Même si le Premier ministre britannique Boris Johnson a repoussé au 19 juillet la fin du déconfinement en Angleterre, un an après son annulation en raison de la pandémie, une première depuis la Seconde Guerre mondiale, le tournoi accueillera donc à nouveau du public cette année, avec une jauge de 50%, sauf pour le week-end des finales, les 10 et 11 juillet, sur le court central qui pourront se dérouler à guichets fermés, soit devant 15 000 personnes.
Plymouth puis Helsinki
Né en Charente-Maritime, le Français a suivi des études au lycée hôtelier de La Rochelle. À 16 ans, grâce au programme européen d’échanges Leonardo, il effectue un premier séjour de 10 mois outre-Manche, à Plymouth, dans le sud de l’Angleterre. Il s’envole ensuite pour la Finlande grâce à un poste à Helsinki avant de s’installer à plein temps à Londres au début des années 2000.
Fabrice Courjeau, lui, a tenu bon mais reconnaît qu’avec le Brexit et le Covid-19, de nombreux travailleurs étrangers installés à Londres ont perdu leur job avec la crise, même si certains, comme lui, ont eu la chance de pouvoir rester grâce au chômage technique, il précise : “Vu le tarif des loyers à Londres, beaucoup d’étrangers venus des pays de l’est, de Pologne, de Grèce ou même de France, sont repartis parce qu’ils n’avaient plus de travail ici. Certains ont trouvé quelque chose chez eux et ne sont pas revenus. D’autres veulent revenir mais avec le virus, c’est difficile de voyager et de passer la frontière“.
Jeu des pronostics
À cause de cette pénurie de personnel, certains restaurants londoniens ont même dû renoncer à une partie de leur service, explique le Français : “J’ai des amis ou d’anciens établissements où j’ai travaillé qui sont obligés de réduire les jours d’ouverture parce qu’ils n’ont pas assez de personnel pour faire les services du midi et du soir. C’est assez dur pour tout le monde, comme en France.”
Au jeu des pronostics, sans surprise, le Français verrait bien Novak Djokovic conserver son titre dans ce tournoi du Grand Chelem, après sa mythique finale sur le gazon anglais contre Roger Federer en 2019. Wimbledon sera privé cette année de Rafael Nadal, également forfait pour les JO de Tokyo.
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Lui écrire : fcourjeau@yahoo.fr