Sécurité dans le monde : gros plan sur les zones de vigilance du 11 au 16 aout 2021

Afrique

> Éthiopie

Le conflit qui oppose les forces du Front populaire de libération du Tigré (TPLF) aux troupes fédérales éthiopiennes impacte dorénavant les régions voisines de l’Afar et de l’Amhara. Ainsi, le TPLF aurait récemment pris le contrôle de la ville de Lalibela (région Amhara), contraignant les habitants de cette localité à fuir la cité par milliers. Cette avancée des forces rebelles du TPLF a également pour effet de susciter la mobilisation d’autres régions éthiopiennes en soutien aux forces fédérales, à l’image de celles de Benishangul-Gumuz, d’Oromia, de Sidama et de la Région des nations, nationalités et peuples du Sud (RNNPS) dont les autorités ont annoncé la mise à disposition d’effectifs en faveur du gouvernement fédéral.

> Mali

Les environs de Karou et Ouatagouna, sur les rives du fleuve Niger, ont été la cible d’une nouvelle série d’attaques qui ont coûté la vie à au moins quarante personnes le 8 août dernier. Ces crimes sont très probablement le fait de groupes djihadistes liés à l’État islamique ou à Al Qaïda, dans la triste continuité des attaques similaires perpétrées au Niger voisin dans la région de Tilabéri le 26 juillet puis le 2 août. Au Burkina Faso, ce sont 11 civils, 15 soldats et 4 membres d’une milice d’autodéfense qui avaient également été tués le 4 août dans des attaques dans la province de l’Oudalan. Ces série d’assassinats qui touchent indistinctement les civils, les forces de sécurité et les milices d’autodéfense rappellent la dangerosité qui règne dans cette zone sahélienne frontalière entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso.

> Zambie

L’élection présidentielle du 12 août va opposer le président sortant Edgar Lungu (Front patriotique) à son principal opposant Hakainde Hichilema (Parti Uni pour le développement national). Ce scrutin intervient au terme d’une campagne électorale sous grande tension entre les partisans des deux candidats. Dans un tel contexte, les autorités zambiennes ont décidé un renforcement des dispositifs sécuritaires, avec notamment le déploiement de militaires dans la capitale Lusaka.

Afrique du Nord/Moyen-Orient

> Région

Les tirs de roquettes et les bombardements aériens qui ont eu lieu entre le 4 et le 6 août de part et d’autre de la frontière entre Israël et le Liban signent un retour des tensions entre le groupe islamiste chiite du Hezbollah et les forces de défense israéliennes (FDI), les deux parties ayant déclaré avoir agi en réaction aux tirs de la partie adverse. Ces affrontements interviennent dans un contexte socio-économique et politique très dégradé au Liban, Israël étant pour sa part doté d’un nouveau gouvernement depuis la mi-juin, dirigé par Naftali Bennett.

Amériques

 > Haïti

La violence endémique qui sévit en Haïti, caractérisée notamment par l’assassinat du président Jovenel Moïse le 7 juillet dernier, a poussé plusieurs ONG à quitter le quartier populaire de Martissant, dans la capitale Port-au-Prince. Si le le nouveau Premier ministre, Ariel Henry, a promis de restaurer la paix et la sécurité, les conflits entre gangs rivaux ne cessent de gagner en intensité depuis le mois dernier. De surcroît, plusieurs axes routiers sont régulièrement bloqués par des manifestations dans plusieurs quartiers de la capitale et de sa proche banlieue.

Asie-Pacifique

> Inde

Le 15 août, jour anniversaire de l’indépendance de l’Inde (en 1947), est traditionnellement associé à des manifestations dans le pays. C’est le cas notamment dans la région du Jammu-et-Cachemire, séparée par la ligne de contrôle des territoires administrés par le Pakistan, au nord de l’Inde. Au-delà, dans l’ensemble du pays, les lieux de cultes, les zones de transports et celles où sont présentes les forces de l’ordre sont aussi les cibles potentielles de différents groupes militants. En conséquence, des contrôles et des mesures de sécurité anticipés sont d’ores et déjà en place dans les principaux centres urbains indiens, notamment dans la capitale New Delhi où le Premier ministre Narendra Modi doit prononcer un discours en ce jour anniversaire.

Europe

> Biélorussie

Le 9 août a marqué le premier anniversaire de la réélection très controversée d’Alexandre Loukachenko à la tête du pays pour un sixième mandat (depuis 1994). À l’image de ce dernier scrutin qui avait été entaché de rapports de fraude et d’intimidation des électeurs, la répression politique se poursuit en Biélorussie avec la mise en détention de nombreux opposants. De grandes incertitudes règnent également quant à l’implication du régime dans la mort de Vitali Chychov, un dissident exilé retrouvé pendu dans un parc de Kiev (Ukraine) le 3 août dernier. Si la résistance politique demeure dans le pays, les manifestations corrélées ne devraient cependant pas être de la même intensité que celles qui avaient entouré la réélection du chef de l’État durant l’été dernier.