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Laura Mousnier
16 août 2021

Job en Asean : Thaïlande

Français à l’étranger vous propose de passer en revue les conditions pour s’établir professionnellement dans les dix pays membres de l’Asean. Aujourd’hui, focus sur la Thaïlande.

Selon les termes de la déclaration de Bangkok, à l’origine de l’ASEAN (Association des nations de l’Asie du Sud-Est), les objectifs fondamentaux de cette dernière sont la promotion de la paix, de la stabilité et de la croissance économique en Asie du Sud-Est. Leur réalisation passe notamment par le biais de coopérations fondées sur trois piliers : politique, économique et socioculturel. La Thaïlande est l’un des membres fondateurs de l’ASEAN depuis 1967.

> Les conditions légales pour vivre et travailler

Pour travailler en Thaïlande vous devrez obtenir un visa non immigrant B puis un permis de travail thaïlandais.

Le visa « non immigrant B » vous donne le droit de séjourner en Thaïlande pour une durée de 90 jours (vous ne pourrez entrer sur le territoire qu’une seule fois). Vous ne l’obtiendrez qu’à condition d’avoir déjà trouvé un emploi en Thaïlande. Attention toute sortie du pays entrainera l’annulation du visa. Pensez donc à le prolonger avant que celui-ci n’expire ou renouvelez-le si vous souhaitez quitter le pays.

Pour l’obtenir vous devrez présenter à l’ambassade de Thaïlande, sous format A4 et dans l’ordre suivant :

  • votre passeport (l’original et une photocopie). Il doit être valable au moins 6 mois à partir de votre date de départ ;
  • le formulaire de demande de visa ;
  • une photo d’identité en couleur ;
  • l’original d’une lettre professionnelle ou d’une lettre d’invitation de l’entreprise d’accueil ;
  • une photocopie de la pièce d’identité de la personne qui vous aura remis la lettre professionnelle ou la lettre d’invitation. Cette photocopie devra comporter la mention « copie conforme à l’originale » ;
  • le formulaire WP3 que votre employeur aura déposé auprès du Département de l’emploi ou la lettre d’acceptation du BOI ;
  • le registre de commerce complet de l’organisation d’accueil ;
  • une photocopie de la réservation de billet d’avion qui vous permettra d’entrer sur le territoire, avec les détails (nom, prénom, date, compagnie) ;
  • la somme de 60€ en espèces ;
  • votre convocation de rendez-vous à l’ambassade.

Les démarches pour le permis de travail seront effectuées et réglées par votre employeur.

> Trouver un emploi

Il n’est pas évident pour un étranger de trouver un emploi en Thaïlande. En plus de la barrière de la langue et des différences culturelles, un décret royal interdit l’accès à certaines professions (39 en tout), aux étrangers (vendeurs en boutique, mais aussi comptables, médecins, travailleurs de bureau et spécialisés dans la fourniture de services juridiques – à l’exception des arbitres de droit international – sont autant de professions interdites aux étrangers).

Ainsi, pour qu’un étranger ait le droit de travailler en Thaïlande, il faudra qu’il exerce une profession n’appartenant pas à la liste établie dans « The Alien Act », mais également qu’il trouve une entreprise ayant :

  • Un capital d’au moins 2 millions de bahts par employé étranger
  • 4 employés thaïlandais par employé étranger

Cette entreprise devra également accompagner tout étranger qu’elle souhaite embaucher dans sa demande de permis de travail et le rémunérer 50 000 bahts minimum, par mois (soit l’équivalent de 1 320 euros).

Pour tenter de trouver cette entreprise, vous pourrez vous rendre :

  • Sur le site de la chambre de commerce et d’industrie franco thaïe (francothaicc.com). Elle publie des offres d’emploi et propose des ateliers d’aide à la recherche d’emploi, dans lesquels vous pourrez rédiger votre CV, cibler vos recherches…
  • Sur les réseaux sociaux (Facebook, Linkedin, n’hésitez pas non plus à télécharger « Line », une application de communication en ligne utile pour nouer un premier contact avec vos potentiels employeurs).

> Les secteurs porteurs d’emploi

Les secteurs porteurs d’emploi sont ceux tournés vers l’export : de la construction automobile en passant par l’électricité, l’électronique, l’agriculture (2e exportateur mondial de riz) et l’agroalimentaire, la joaillerie (1er producteur de bijoux en argent), la mode et l’habillement ou encore le tourisme, pilier de l’économie thaïlandaise.

Pour les expatriés, le marché de l’emploi est assez fermé. Toutefois, les secteurs de la gastronomie et de l’enseignement (essentiellement de la langue anglaise) recrutent beaucoup d’étrangers. C’est également le cas de tous les métiers du web (création de site, webdesign, graphistes, motion-designer…).  Enfin vous aurez toutes vos chances de trouver un emploi au pays du Sourire si : vous êtes très diplômé, expérimenté et que vous maîtrisez plusieurs langues ou si vous exercez une profession d’encadrement, de commercial ou encore d’ingénieur. La moitié des Français expatriés en Thaïlande travaillent dans le secteur de l’industrie.

Sur place, la Chambre de commerce internationale franco-thaie (FTCC), présente depuis 55 ans et a pour missions principales :

  • de promouvoir les échanges commerciaux et les investissements entre la France et la Thailande. ;
  • de proposer un cadre favorable à l’élargissement des relations entre ses membres, ainsi qu’avec les communautés d’affaires françaises et thaïlandaises en général ;
  • d’appuyer l’effort commercial des entreprises françaises en Thailande ainsi que des entreprises thaïlandaises en France.

La CCFT représente actuellement 350 entreprises membres, de nouvelles entreprises venant grossir les rangs de ses adhérants chaque année.

> Créer son entreprise

Le climat des affaires thaïlandais a décroché la 21e place du classement de la Banque mondiale 2019 : le pays apparaît idéal pour réaliser des investissements malgré une certaine instabilité politique. Toutefois, il y est moins simple de créer son entreprise seul. Un étranger ne pourra pas être actionnaire majoritaire ou unique de certaines entreprises (telles que les entreprises vendant des biens ou des services) : il ne pourra en détenir que 49 %. Il faudra alors que vous cherchiez à vous associer à un ou des investisseurs thaïlandais. Pour les choisir en toute confiance il vous est conseillé de vous faire seconder par un cabinet d’avocat, qui vous permettra de trouver des actionnaires « fiables ».

Plusieurs statuts d’entreprises existent :

  • La « Private Limited Company » est la forme standard de société. Elle s’approche de la SARL française : doit réunir 3 actionnaires au moins, un administrateur et doit avoir un capital minimum de 2 millions de bahts (un peu moins de 50 000€). La responsabilité des associés se limite au capital social. Vous ne pouvez pas détenir plus de 49 % d’une telle société.

La « Private Limited Company » doit justifier d’une adresse professionnelle, qui déterminera par la suite la juridiction territoriale dont vous dépendrez. Vous aurez également l’obligation de déposer les comptes de la société auprès d’un comptable agréé par l’administration, tous les ans.

Enfin, sachez qu’une taxe de 500 THB s’appliquera par tranche de 100 000 THB de capital, tous les ans.

La « Trading Branch » et le « Bureau de représentation » : ce sont deux types de succursales. Elles portent le même nom que la société mère et engagent sa responsabilité :

  • la Trading Branch peut facturer et permet de réaliser des projets définis sur le territoire thailandais ;
  • le Bureau de représentation, lui, ne peut pas facturer et sert essentiellement à effectuer des actions de prospection dans le pays.

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