Destinations au banc d'essai
Job en Asean : Malaisie
Français à l’étranger vous propose de passer en revue les conditions pour s’établir professionnellement dans les dix pays membres de l’Asean. Aujourd’hui, focus sur la Malaisie.
Selon les termes de la déclaration de Bangkok, à l’origine de l’ASEAN (Association des nations de l’Asie du Sud-Est), les objectifs fondamentaux de cette dernière sont la promotion de la paix, de la stabilité et de la croissance économique en Asie du Sud-Est. Leur réalisation passe notamment par le biais de coopérations fondées sur trois piliers : politique, économique et socioculturel. La Malaisie est l’un des pays fondateurs de l’ASEAN en 1967.
› Les conditions légales pour vivre et travailler
Il faut nécessairement être titulaire d’un permis de travail (« Employment pass ») pour travailler en Malaisie. Il revient à l’employeur de solliciter les autorités d’immigration en parrainant le futur employé (prise en charge du rapatriement si nécessaire). Le conjoint et les enfants du titulaire d’un « Employment pass » reçoivent un « Dependant pass » afin de séjourner en Malaisie. Le temps de travail est de 40 heures par semaine avec plus de 21 jours fériés dans l’année.
› Trouver un emploi
Attention, le pays possède une main-d’œuvre qualifiée et anglophone. La concurrence est donc rude en particulier pour les fonctions transversales (RH, Finance, Marketing) ou de mid-management.! L’augmentation depuis 2020 du nombre de locaux sans emploi, a durci les conditions d’embauche pour un étranger. Pour autant, la Malaisie souhaite toujours continuer à libéraliser le régime d’emploi d’expatriés dans le secteur manufacturier afin de favoriser le transfert de technologie et de faciliter l’arrivé de personnel hautement qualifié sur son territoire. Une telle situation est illustrée depuis janvier 2021, par l’obligation pour les entreprises de publier pour une période minimum d’un mois sur la plateforme gouvernementale d’emplois MyFutureJobs, tout poste offrant un salaire mensuel inférieur à 15 000 RM (3 100 €) et destiné à un étranger. L’objectif étant ainsi de privilégier en premier lieu le recrutement de profils locaux et de ne procéder à l’embauche d’un étranger qu’en cas avéré d’absence de candidats malaisiens. Pour effectuer ses recherches, mieux vaut se concentrer sur les entreprises qui ont déjà embauché des étrangers, précieux indicateur de leur possibilité administrative à l’égard des services d’immigration, de fournir des visas de travail a des candidats non malaisiens.
> Les secteurs porteurs d’emploi
Le pays étant producteur de pétrole, il recrute dans ce secteur des ingénieurs étrangers ; mais ces derniers sont de plus en plus assignés uniquement à des projets qui couvrent une dimension régionale. De nombreux autres secteurs sont en plein essor : l’agroalimentaire avec le halal, la santé, les biotechnologies, l’informatique et le multimédia, la finance islamique. Quels que soient les secteurs, ce sont plutôt des profils de plus en plus expérimentés qui sont aujourd’hui recrutés, avec si possible une connaissance de l’Asie. Auparavant importants recruteurs de français, l’hôtellerie- restauration et l’aéronautique ont depuis 2020, réduit leur besoin en personnel. La plupart des contrats proposés sont des contrats locaux (2 ans maximum, éventuellement renouvelables). Depuis mars 2020 et jusqu’à la réouverture des frontières de Malaisie pour les porteurs de visa « tourisme », le seul moyen pour trouver un emploi pour les personnes n’étant pas déjà sur place, est d’activer son réseau de contacts directs (le plus efficace pour des postes nécessitant de fortes compétences managériales), et son réseau numérique avec LinkedIn, voire Facebook et Instagram (pour des postes nécessitant des compétences techniques ou spécifiques). La Chambre de commerce et d’industrie franco-malaisienne, peut également vous renseigner sur le marché du travail et assister certains profils candidats (en fonction de leur profil) grâce à sa proximité avec ses entreprises-membres. Vous pourrez améliorer votre profil en allant sur le site d’All1KL. Vous pouvez aussi consulter des sites – à forte fréquentation – qui, bien que destines uniquement à des candidats locaux, permettront de vous informer sur les caractéristiques et besoins des entreprises qui recrutent : www.jobstreet.com.my, https://my.wobbjobs.com (secteur TIC et multimedia), www.monster.com.my.
> Créer son entreprise
Le rapport « Doing Business » de 2019 classe la Malaisie à la 12e place pour la facilité de faire des affaires. Le pays a attiré de nombreux investissements étrangers en particulier dans la fabrication des composants électroniques. Parmi les principaux pays d’origine des investisseurs, on peut noter la Chine, l’ASEAN et l’Union Européenne. Comme le gouvernement souhaite faire de la Malaisie la porte d’entrée sur le marché de l’Asean, de nombreux avantages peuvent être octroyés aux investisseurs, avec notamment des réductions fiscales. Sur une présence d’affaire française estimée à plus de 500 entreprises, on compte plus d’une centaine de « EFE » (EFE – Entreprises Françaises à l’Etranger) qui occupent souvent des fonctions transversales (ressources humaines, finance, communication et IT) auprès des grandes entreprises internationales. Le secteur du tourisme a toujours été un secteur très attractif pour les Français et devrait retrouver son dynamisme à la réouverture des frontières du pays. De jeunes entrepreneurs développent aussi des activités autour du digital. En revanche, le capital requis pour permettre aux entreprises pour obtenir un « Employment Pass » est de 500 000 ringgits (115 000 €), voire de 1 million de ringgits (215 000 €) pour les sociétés de distribution et de trading. Il est possible de réduire ce plafond de capital social en s’associant avec un partenaire local. Les porteurs d’un « Malaysian spouse visa» ou d’un «Resident Pass » (contrôlé par l’agence gouvernementale TalentCorp ) peuvent créer leur propre société avec un capital de 1 ringgit mais ne pourront en aucun cas, embaucher des étrangers avec un « Employment Pass ».
Dans ce contexte, la Chambre de Commerce et d’Industrie Franco-Malaisienne peut proposer, au cas par cas et dans le cadre de ses services d’accompagnement à l’implantation, des solutions de portage salarial pour, entre autres, les entrepreneurs et le recrutement des VIE pour les PME Françaises
Afin d’attirer les investissements étrangers dans des secteurs d’activités stratégiques, le MIDA, agence de promotion des investissements a créé le « statut pionnier » (qui permet par exemple aux entreprises en démarrage dans des secteurs innovants de bénéficier d’une exemption partielle d’impôt sur les bénéfices pendant 5 ans) pour les secteurs de l’industrie, de l’agriculture, et du tourisme, le « label Bionexus » pour le secteur des biotechnologies et le « statut MSC » pour les entreprises des secteurs TIC et multimédia (il s’agit du Multimedia Super Corridor qui permet aux entreprises étrangères de détenir 100 % du capital, d’être exonérée – sous certaines conditions – d’impôts pendant dix ans, et également d’employer des expatriés spécialisés dans ce domaine dont les demandes de visas sont facilitées par l’agence gouvernementale Malaysia Digital Economy Corporation (MDEC).
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