Thierry Couderc dirige depuis quatre ans le métro et le tramway de Doha, la capitale du Qatar, un réseau de 37 stations et 75 kilomètres de lignes construit par les groupes français Thalès, Alstom et Vinci. Il affiche une capacité de 600 000 voyageurs par jour, idéal donc pour transporter les spectateurs et les équipes du Mondial de football, fin 2022.
“Le sport, c’est vraiment le mode de communication des Qataris, témoigne le Français, diplômé de l’école Sup Aéro de Toulouse. Pour eux, c’est un moyen d’être reconnu. Ils veulent être une fenêtre et une ouverture au monde à travers le sport.” Gymnastique, natation, équitation, basket, sport mécanique ou golf : jusqu’à la survenue de la pandémie, au moins un événement sportif de niveau international était organisé chaque semaine dans le pays.
Quant aux stades qui accueilleront les matchs de la Coupe du monde – qui se tiendra entre novembre et décembre 2022, tout est déjà prêt, assure Thierry Couderc : “Il y a neuf stades et ils sont quasiment finis, avec autour un très beau design, grandiose. Les Qataris ont toujours besoin de faire du beau. C’est la même chose quand vous vous promenez en ville à Doha, vous avez des immeubles magnifiques. Ils sont toujours dans la recherche artistique avec leurs constructions.”
Dans un pays où 85% de la population est immigrée, l’émirat gazier est régulièrement pointé du doigt par les ONG internationales pour le traitement réservé aux centaines de milliers de travailleurs venus d’Afrique et d’Asie sur les grands chantiers. Des accusations sans aucun fondement, affirme Thierry Couderc : “Les conditions de travail à Doha sont bien meilleures que celles que j’ai connues en Europe, avec beaucoup de sécurité et des références occidentales en matière de construction. Sur le réseau du métro, les chiffres de décès sont du même ordre que sur le métro en construction autour de Londres.” Le Français n’hésite pas à parler d’une campagne médiatique anti-Qatar, un “Qatar bashing” piloté depuis l’étranger sur fond de jalousie.
Le Qatar réfléchit à l’après-pétrole
Au-delà de la Coupe du monde de football, l’émirat se projette déjà en 2030. Thierry Couderc ajoute : “Il y a 50 ans, ce pays, c’était un désert. Le Qatar s’est rapidement développé grâce à l’or noir mais réfléchit aujourd’hui à l’après-pétrole, car on sait bien ici qu’un jour, on n’aura plus la possibilité de produire autant d’hydrocarbures et de gaz. Les autorités qataries pensent au développement durable à travers de nouvelles énergies”.
L’émirat a ainsi lancé un important projet de centrale solaire de très grande envergure en collaboration avec le groupe français Total. Construite sur un terrain de 1 000 hectares, elle permettra de fournir au Qatar 10% de sa demande en électricité.
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Le métro de Doha et le tramway de Lusail
Ecrire à Thierry Couderc : thierry.couderc@rkhqitarat.com
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