fbpx


François Legras
2 septembre 2021

Comment faire coïncider la durée d’un détachement et d’une mission au sein de l’Union-Européenne ?

La fin d’une période de détachement au sein de l’Union-Européenne soulève toujours quelques interrogations pour le salarié et l’employeur lorsque la mission n’est pas terminée. Les règlements n°883/2004 et n°987/2009, pour ne citer qu’eux, sont une source considérable d’information. Décryptage d’une procédure relativement facile à utiliser mais à anticiper.

Pour mémoire, le détachement signifie qu’un employeur établi sur le territoire français où il exerce normalement son activité, envoie temporairement un salarié pour travailler sur le territoire d’un autre État (UE ou Suisse).

Pendant le détachement, la législation sociale (Pôle Emploi, Retraite, etc.) française demeure applicable. Cette possibilité n’est en revanche pas à durée indéterminée.

En effet, l’article 12 du règlement n°883/2004 prévoit que le détachement est de 24 mois.

Toutefois, il se peut que la mission exercée à l’étranger ne soit pas terminée. Force est d’ailleurs de souligner que cette hypothèse est récurrente depuis le début de la crise sanitaire, empreinte de confinements et de cessations d’activité réguliers.

En guise d’anticipation, le règlement n°883/2004 a prévu notamment, en son article 16, que « deux ou plusieurs États membres, les autorités compétentes de ces États membres ou les organismes désignés par ces autorités peuvent prévoir d’un commun accord, dans l’intérêt de certaines personnes ou catégories de personnes, des dérogations aux articles 11 à 15 ».

Si cette règle ne concerne pas spécifiquement le détachement, elle concerne toutes les modalités d’assujettissement.

Il est donc possible par ce biais d’étendre la durée de 24 mois. A titre d’exemple, les accords visés à l’article 16 sont utilisés (et à utiliser) pour :

  • le détachement d’une période qui sera dès le départ supérieure à 24 mois ;
  • la prolongation de cette période de détachement au-delà de 24 mois ;
  • la régularisation de certaines situations comme un retard dans l’accomplissement des procédures de détachement.

Dans ces différents cas de figure, l’employeur et le salarié doivent compléter conjointement et en amont le formulaire mis à disposition par le CLEISS.

En pratique, cela suppose d’anticiper au maximum la nécessité d’une prolongation de la période de détachement / mission afin d’obtenir un accord des autorités compétentes des deux États membres dans les temps.

Attention, en cas de refus quant au prolongement du détachement, l’employeur devra procéder à un nouveau détachement. A cet égard, au moins 2 mois devront s’écouler avant qu’un nouveau détachement puisse être envisagé pour le même salarié, la même entreprise et le même État membre.

share Partager

Actualités juridiques

AEFE : un arrêté pour un dispositif de signalement des violences et du harcèlement

Présenté au comité social d'administration de l’AEFE fin 2023, l’arrêté du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères pour la mise en place d’un dispositif de recueil et de traitement des signalements d'actes de violence, de discrimination, de harcèlement moral ou sexuel et d'agissements sexistes à l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE) a été publié au Journal officiel du 17 juillet 2024.

Actualités juridiques

France- Suisse: la nouvelle convention fiscale sur les successions en suspens

Le député sortant Marc Ferracci (6e circonscription) a interrogé le gouvernement sur la reprise des négociations avec la Suisse pour éviter la double imposition sur les successions, une problématique qui affecte de nombreuses familles transfrontalières. Dans sa réponse, Bercy explique que, pour l'heure, aucun calendrier de reprise des négociations n'a été établi.

Actualités juridiques

Vivre ailleurs, sur RFI : la loi « Atangana » au secours des Français incarcérés à l'étranger

Comment vivent les Français de l’étranger et quel est le quotidien de ceux qui résident hors de leur pays d’origine ? Vivre ailleurs explore la vie de ces migrants : leurs difficultés, leurs ambitions, leurs réussites, mais aussi la manière dont ils s’intègrent dans leur nouvel environnement.

Actualités juridiques

Adoptions internationales : quelles préconisations pour mieux les encadrer ?

La mission d’inspection interministérielle relative aux pratiques illicites dans l’adoption internationale en France a publié le 13 mars 2024 son rapport définitif. Elle y livre plusieurs recommandations, notamment pour mieux identifier ces pratiques illicites, mais aussi pour faciliter les démarches des personnes adoptées qui se mettent en quête de leurs origines.

Actualités juridiques

Divorce et remariage à l’étranger : quels documents faut-il fournir ?

Amélia Lakrafi, députée des Français établis hors de France, interroge le ministère de la justice, sur les conditions permettant à un Français de se remarier à l'étranger, selon les pratiques consulaires françaises, lorsque celui-ci ne dispose pas encore de la vérification d'opposabilité d'un divorce également prononcé à l'étranger.