Sous l’effet conjugué du Brexit et de la pandémie de Covid-19, de nombreux travailleurs étrangers ont quitté le pays, et les candidats potentiels sont souvent dissuadés par les difficultés rencontrées pour l’obtention d’un visa. Résultat : le Royaume-Uni pourrait être confronté à une pénurie majeure de main-d’œuvre pour plusieurs années, selon un syndicat de l’industrie.
Pénurie de personnel
La Confédération de l’industrie britannique, le plus gros syndicat patronal du pays, est inquiète. Son président Tony Danker a appelé le gouvernement à agir face à la pénurie de personnel car, selon lui, si rien n’est fait, il faudrait au moins deux ans pour pourvoir tous les postes vacants. Cette situation résulterait de la combinaison du Brexit et du Covid-19. « De nombreux travailleurs étrangers ont quitté le Royaume-Uni pendant la pandémie, affectant des industries comme l’hôtellerie, la logistique et la transformation des aliments, et les nouvelles règles d’immigration rendent plus complexe le remplacement des émigrés », affirme M. Danker. « Vu le tarif des loyers à Londres, beaucoup d’expatriés venus des pays de l’Est, de Pologne, de Grèce ou même de France, sont repartis parce qu’ils n’avaient plus de travail ici, confirme Fabrice Courjeau, restaurateur français à Londres. Certains ont trouvé quelque chose chez eux et ne sont pas revenus. D’autres veulent revenir mais avec le virus, c’est difficile de voyager et de passer la frontière. »
À cause de cette pénurie de personnel, certains restaurants londoniens ont même dû renoncer à une partie de leur service, explique le Français : « Des amis ou d’anciens établissements où j’ai travaillé sont obligés de réduire les jours d’ouverture parce qu’ils n’ont pas assez de personnel pour faire les services du midi et du soir. C’est assez dur pour tout le monde. »
Difficultés d’approvisionnement
Le Royaume-Uni est aussi confronté à des difficultés d’approvisionnement. Le gouvernement britannique a ainsi décidé cette semaine de reporter les contrôles douaniers sur les importations en provenance de l’Union européenne et d’ailleurs.
La mesure était censée entrer en vigueur lorsque le pays quittait le marché unique de l’Union européenne le 1er janvier 2021. Elle a déjà été repoussée à deux reprises pour une période de six mois chacune. Aux dernières nouvelles, ces contrôles devraient se mettre en place progressivement tout au long de l’an prochain, sans plus de précision.