Actualités internationales
Sécurité dans le monde : gros plan sur les zones de vigilance du 22 au 27 septembre 2021
Tour d’horizon de l’actualité internationale avec notre partenaire International SOS, pour la période du 22 au 27 septembre.
Afrique
> Guinée
Réunis en sommet extraordinaire à Accra (Ghana) le 16 septembre autour de la crise politique en Guinée, les quinze dirigeants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont réclamé la tenue de nouvelles élections dans un délai de six mois maximum et confirmé l’exclusion de la Guinée de cette instance internationale. Le Comité national pour le rassemblement et le développement (CNRD), à l’origine du coup d’État du 5 septembre dernier, a par ailleurs été sommé de libérer sans délai le président déchu Alpha Condé, détenu dans un lieu tenu secret. L’instance ouest-africaine a également adopté des sanctions individuelles contre les responsables de ce putsch militaire, en décidant notamment de geler leurs avoirs financiers et ceux des membres de leurs famille. Sans rejeter formellement les demandes de la Cédéao, ces derniers ont néanmoins laissé entendre qu’ils comptaient rester maîtres du calendrier électoral en Guinée.
> Kenya
Affecté ces deux dernières années par des invasions de criquets pèlerins, le pays doit aussi affronter un long épisode de sécheresse qui devrait s’étendre jusqu’à décembre prochain. La conjonction de ces calamités naturelles se traduit par une inflation du prix des denrées alimentaires et le risque de pénuries, avec d’autres conséquences au plan social. En effet, ce contexte pourrait exacerber les tensions intercommunautaires et leur corolaires de conflits liés aux terres agricoles, ainsi qu’une hausse du banditisme, à l’instar de la hausse de la criminalité actuellement constatée dans le comté de Laikipia, au nord de la capitale Nairobi.
Afrique du Nord/Moyen-Orient
> Liban
Attendu depuis treize mois, le nouveau gouvernement libanais a été annoncé par le Premier ministre Najib Mikati le 10 septembre dernier. Résultat de longs mois de tractations politiques, cet exécutif devra composer avec une situation socio-économique extrêmement dégradée, un système financier exsangue et de récurrentes pénuries d’essence et d’électricité. Dans un tel contexte, il semble peu probable que l’avènement de ce nouveau gouvernement suffise dans l’immédiat à éteindre la fronde populaire qui s’exprime depuis de longs mois.
> Région
Célébrée dans l’ensemble du monde chiite, la commémoration d’Arbaïn marque la fin du deuil de l’imam Hussein ben Ali, petit-fils du prophète Mahomet et figure essentielle de cette obédience de l’islam. La ville de Kerbala, en Irak, sera l’épicentre de cette commémoration des 27 et 28 septembre prochains, avec plus de 40.000 ressortissants étrangers attendus et la mobilisation de plus de 20.000 personnels de sécurité supplémentaires en raison des risques d’attentat. Les Unités de mobilisation populaires (coalition paramilitaire de milices en majorité chiites présente en Irak) ont ainsi annoncé avoir déjoué une attaque de l’Etat islamique contre des pèlerins chiites dans le sud de Bagdad le 14 septembre dernier. Plus largement, et toujours en raison du risque sécuritaire en lien avec cette commémoration, les mesures de sécurité seront renforcées autour de cet événement religieux en Iran, en Arabie Saoudite, au Liban, au Koweït et dans le Royaume de Bahreïn.
> Tunisie
Le statu quo institutionnel demeure depuis la révocation du chef du gouvernement Hichem Mechichi et la suspension des activités du Parlement par le chef de l’État Kaïs Saïed le 25 juillet dernier. Prévue initialement pour une durée de trente jours, cette décision présidentielle suscite l’opprobre d’une partie de la population qui s’est réunie pour manifester à Tunis le 18 septembre. Si la formation islamiste Ennahdha – principal parti au pouvoir en Tunisie, auquel appartient le chef du Parlement Rached Ghannouchi – n’a cessé de vilipender cette décision présidentielle, c’est aujourd’hui la centrale syndicale de l’Union générale du travail tunisien (UGTT), pourtant soutien initial de cette décision, qui appelle désormais à des annonces claires concernant le futur du pays.
Amériques
> Brésil
Le statut juridique des terres occupées par les peuples indigènes est suspendu à la décision de la Cour suprême qui ne cesse de repousser la délivrance de son jugement à propos du principe de «thèse temporelle». Cette notion suppose que seules les terres occupées par les Indigènes en 1988, date de promulgation de la Constitution, soient réellement considérées comme terres ancestrales. Toutefois, de nombreuses tribus qui ont dû être déplacées au cours de l’histoire du pays, notamment pendant la dictature militaire (de 1964 à 1985) ont sollicité la protection du statut accordé aux réserves, de retour sur leurs terres. Cette requête des peuples indigènes suscite la forte opposition des grands propriétaires terriens, du lobby agroalimentaire brésilien et du président Jair Bolsonaro, promoteur d’un projet de loi qui permettrait d’accéder aux terres indigènes pour exploiter des ressources naturelles.
Asie-Pacifique
> Myanmar
Les deux nouvelles audiences tenues dans le cadre du procès d’Aung San Suu Kyi, les 21 et 24 septembre, sont susceptibles de renforcer la tension toujours présente dans le pays, d’autant que cette période de fin septembre coïncide avec des dates clé dans l’histoire de Myanmar, à l’époque sous le nom de Birmanie. En effet, la date du 21 septembre correspond à l’épilogue de la révolte de 1988 matée dans le sang par le régime militaire, tandis que le 27 septembre de cette même année Aung San Suu Kyi créait la Ligue nationale pour la démocratie. De nouveaux épisodes de violences sont ainsi à craindre dans ce contexte, d’autant que les attaques conduites par les Forces de défense du peuple – émanation du Gouvernement d’unité nationale du Myanmar (NUG) opposé à la junte militaire – se poursuivent, notamment à Yangon (anciennement Rangoun), Mandalay et dans les régions de Sagaing et Magway.
Europe/Communauté des États indépendants (CEI)
> Région
La frontière russo-ukrainienne reste un espace de tension majeur comme l’incarnent les exercices militaires menés conjointement par la Russie et son alliée biélorusse entre le 9 et le 16 septembre dernier. Renforcé par les résultats favorables à son parti, Russie unie, lors des législatives de ce 19 septembre, le président Vladimir Poutine a indiqué que ces exercices s’inscrivaient en réponse au renforcement des troupes de l’Otan le long des frontières russes et biélorusses. Cette nouvelle épreuve de force est également à rapprocher aux nouveaux affrontements meurtriers constatés entre les séparatistes pro-russes et les forces ukrainiennes le 14 septembre dernier.
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