L’année précédant le Covid-19, en 2019, on comptait 3,7 millions de ressortissants européens au Royaume-Uni. En 2020 – après le Brexit et en pleine pandémie –, ils n’étaient plus que 3,5 millions alors que le nombre de non européens installés dans le pays, évalué à 2,6 millions, restait stable. Ces chiffres officiels viennent d’être rendus publics. Ils permettent de comprendre pourquoi la Grande-Bretagne connaît actuellement une pénurie de main-d’œuvre, notamment dans des secteurs comme le transport, la vente au détail ou l’hôtellerie.
Arnaud De Saint Exupery, vice-président du groupe Hyatt au Royaume-Uni, qui possède onze établissements cinq étoiles outre-Manche, confirme : « Nous avions un millier d’employés avant le Covid-19, notamment des Français. Aujourd’hui beaucoup sont rentrés chez eux à cause du chômage partiel (qui se termine début octobre au Royaume-Uni, NDLR) et se sont lancés dans de nouveaux métiers. »
« Il y a énormément d’offres d’emploi dans l’hôtellerie. Ça se réfléchit. »
L’industrie emploie au total 8 à 9 % des actifs au Royaume-Uni et l’hôtellerie arrive au quatrième rang du secteur. Rien qu’entre mars et juin 2020, lors du premier confinement, 100 000 ressortissants étrangers ont quitté le pays, dont plus des trois quarts étaient venus de pays membres de l’Union européenne. Au cours de la même période, les restrictions de voyages ont réduit au minimum les nouvelles arrivées en provenance du continent. « Alors que l’économie commence à repartir, le message que je souhaite faire passer, insiste M. De Saint Exupery, c’est que les Français qui sont partis et disposaient déjà d’un statut et une carte de résident avant leur départ peuvent revenir sans restriction, même avec le Brexit. Il y a énormément d’offres d’emploi dans l’hôtellerie. Ça se réfléchit. »