Actualités internationales
Sécurité dans le monde : gros plan sur les zones de vigilance du 6 au 11 octobre 2021
Tour d’horizon de l’actualité internationale avec notre partenaire International SOS, pour la période du 6 au 11 octobre.
Afrique
Éthiopie
La large victoire du Parti de la Prospérité (PP) lors de la première phase des élections générales de juin dernier (boycottée par les principaux partis d’opposition) a permis au Premier ministre Abiy Ahmed d’être investi pour un nouveau mandat de cinq ans ce lundi 4 octobre. Si la formation de ce nouveau gouvernement ne devrait pas susciter de remous particulier, des manifestations localisées restent possible, particulièrement dans la région Oromia dans un contexte d’essor des discours identitaires dans le pays. Les heurts constatés avec les forces de l’ordre dans le cadre du festival Oromo Irrecha d’Addis Abeba les 1er et 2 octobre derniers attestent d’un tel risque.
Ouganda
L’opposition politique ougandaise est vent debout depuis l’arrestation, fin septembre, de deux parlementaires de la Plateforme d’unité nationale (NUP), le parti de Bobi Wine, candidat défait lors de la présidentielle de janvier 2021. Ces deux parlementaires – Allan Ssewanyana et Muhammed Ssegirynia – ont été arrêtés juste après avoir été libérés sous caution. Ils sont accusés de meurtres, tentatives de meurtres et incitation à la violence lors d’une série de crimes qui avaient endeuillé la ville de Masaka en août dernier. Considérant que ces arrestations procèdent d’une volonté du président Yoweri Museveni, les députés ont boycotté une session plénière du Parlement le 28 septembre. Ce climat de tension est susceptible d’engendre des rassemblements, notamment dans les quartiers défavorisés de la capitale Kampala, malgré le contrôle du gouvernement pour les en empêcher, notamment par la limitation des accès à internet.
Afrique du Nord/Moyen-Orient
Irak
L’organisation des élections législatives du 10 octobre a conduit les autorités irakiennes à décréter la fermeture de leurs frontières terrestres et aériennes la veille et jusqu’au lendemain de ce scrutin. De surcroît, les déplacements entre gouvernorats durant cette période de trois jours seront limités en raison de possibles troubles sociaux, violences politiques, voire d’attaques terroristes extrémistes dans ce contexte électoral.
Liban
Les retards et les accusations de corruption entravant le déroulement de l’enquête sur la double explosion du port de Beyrouth le 4 août 2020 ont entraîné de nouvelles manifestations devant le palais de justice de la capitale le 29 septembre. Deux jours auparavant, le principal juge en charge de ce dossier avait suspendu l’enquête après avoir fait l’objet d’une récusation émanant de plusieurs responsables politiques libanais. Ce juge souhaitait interroger des responsables militaires, mais sans succès pour l’heure. Si cette demande de récusation a été rejetée par la Cour d’appel, l’enquête se trouve néanmoins interrompue pour la deuxième fois. En conséquence, de prochaines manifestations populaires sont à prévoir très prochainement.
Amériques
Colombie
La mort d’un leader de l’Armée de libération nationale (ELN) suite à une opération de sécurité dans le département de Chocó (nord-ouest du pays, frontalier avec le Panamá) a mis le feu aux poudres entre ce groupe guérilléro et les autorités colombiennes. Considérant que les militaires ont fait un usage disproportionné de la force sans respecter l’accord qu’il avait conclu avec le gouvernement, l’ELN a menacé le 30 septembre de lancer des attaques armées contre des représentations de l’État et des installations de sécurité dans ce département de Chocó.
Cuba
La date du 11 octobre sera scrutée avec attention dans l’île. Des manifestations et une grève nationale sont en effet prévues à l’appel de plusieurs organisations civiles. Ce mouvement vise aussi à protester contre l’emprisonnement depuis trois mois des manifestants qui étaient réunis dans le cadre des rassemblements du 11 juillet dernier. Des centaines de manifestants avaient alors été arrêtés et une personne avait perdu la vie lors de ce plus grand épisode de protestation anti-gouvernementale qu’ait connu Cuba depuis des décennies.
Équateur
La violence endémique qui sévit dans les prisons équatoriennes a culminé le 28 septembre dernier dans le vaste centre de détention de Guayas, à Guyaquil (deuxième ville et capitale économique du pays). Des heurts entre gangs rivaux ont causé la mort d’au moins 118 détenus et fait plus de 60 blessés. Le président équatorien, Guillermo Lasso, a décrété l’état d’exception et la militarisation de toutes les prisons du pays. Ce climat tendu s’exprime aussi dans une moindre mesure au plan social, notamment au sujet des réformes sur le prix des carburants et des produits agricoles qui suscitent la fronde de la Confédération des nationalités indigènes de l’Équateur (Conaie). L’organisation a menacé d’organiser une grève nationale et un mouvement d’ampleur en cas d’impasse dans les négociations. Les précédentes mobilisations pour cette cause avaient entraîné la mort de 11 personnes en 2019.
Asie-Pacifique
Myanmar
À l’approche de la prochaine audience d’Aung San Suu Kyi attendue le 8 octobre, le niveau de tension reste élevé dans l’ex-Birmanie. Si le gouvernement militaire issu du coup d’État du 1er février dernier a prolongé de manière unilatérale jusqu’en février 2022 le cessez-le-feu avec les Organisations ethniques armées (EAO) – à l’exclusion néanmoins des Forces de défense populaires (PDF) –, des affrontements avec certaines factions du EAO ont pourtant eu lieu les 2 et 3 octobre dans les régions de Magway et Sagaing, endommageant par ailleurs des infrastructures de télécommunications.
Europe/Communauté des États indépendants (CEI)
Géorgie
L’ancien président Mikheïl Saakachvili (de 2008 à 2013) a été arrêté le 1er octobre dans la ville côtière de Batoumi, de retour après sept années d’exil, condamné par contumace en 2018 à six ans de prison pour «abus de pouvoir». Deux jours plus tard, Rêve géorgien, le parti au pouvoir, a revendiqué sa victoire avec 47% des suffrages lors d’élections municipales entourées de soupçons de fraude. Le parti de l’ancien président Saakachvili – le Mouvement national uni (MNU) –, aurait pour sa part obtenu 30,61% des voix selon les données transmises par la commission électorale géorgienne.
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