Elle est arrivée il y a un peu plus de deux ans, quelques mois avant la pandémie de Covid-19. Michèle Boisvert a vite tiré profit de cette période où tout s’est arrêté : “ Cela nous a permis de revoir nos façons de faire. Comme tout le monde, on s’est tourné bien sûr vers les visioconférences, les « Teams » etc mais on a finalement décidé de se rapprocher des entreprises québécoises installées en France. On avait du temps, on les a rencontrées et on a pu mieux développer un accompagnement ciblé. Plusieurs étaient installées ici et ne se connaissaient pas. On a donc tissé des liens et maintenant, plusieurs font affaire les unes avec les autres.”
Économiste de formation, ancienne journaliste, Michèle Boisvert a pour mission d’imprégner un virage économique à la délégation à Paris : ” Ce que j’ai dit aux équipes en arrivant, c’est qu’on a bâti des choses extraordinaires en soixante ans. Il fallait donc se servir de tout ça comme levier de développement économique, mais pas au détriment de tout le reste. J’arrive et c’est un véritable feu roulant : en neuf mois, avant le début de la pandémie, on a treize missions ministérielles et énormément de missions économiques. Je suis un peu étourdie même de la richesse et de la quantité d’événements qui se tiennent. “
Raffiner son accompagnement
Aujourd’hui, Michèle Boisvert ne s’attend pas à retrouver le volume d’avant crise. « On va faire moins, mais mieux, avec un accompagnement plus ciblé, que ce soit des entreprises ou des acteurs du monde culturel, dit-elle. La pandémie nous a fait réfléchir à nos façons de faire et on va « raffiner » davantage notre accompagnement. » La délégation générale du Québec à Paris occupe une place à part sur la scène diplomatique internationale. C’est une ambassade de plein exercice depuis que le général de Gaulle a reconnu le Québec comme nation, « mais comme nous ne sommes pas un pays en tant que tel, précise-telle, je n’ai pas le titre d’ambassadeur, mais celui de déléguée générale. »
Pour elle, cette relation entre la France et le Québec est précieuse. « On essaie de l’orienter sur des sujets comme l’intelligence artificielle ou la mobilité durable avec des ententes entre Paris-Saclay et l’Université de Sherbrooke sur le quantique, donc sur des sujets de grande modernité, pour nous assurer que cette relation va perdurer dans le temps. » Michèle Boisvert dit vouloir désormais visiter les régions françaises, notamment parce que leur tissu économique, en particulier les PME, est proche du tissu économique du Québec.
« On m’a donné le mandat d’augmenter les échanges commerciaux entre la France et le Québec » rappelle-t-elle.