Actualités internationales
Sécurité dans le monde : gros plan sur les zones de vigilance du 13 au 18 octobre 2021
Tour d’horizon de l’actualité internationale avec notre partenaire International SOS, pour la période du 13 au 18 octobre.
Afrique
Burkina Faso
Les exactions commises par les groupes armés, jusque-là circonscrites au nord et à l’est du Burkina Faso, tendent à se déployer vers le sud du pays. Ainsi, un engin explosif a tué deux soldats burkinabés le 2 octobre dans la province de Leraba, au sein de la région des Cascades (au sud-ouest, frontalière avec la Côte d’Ivoire). Pour autant, le nord et l’est du pays restent les principales zones à risque. Le 4 octobre, quatorze soldats ont été tués par un important groupe armé dans la province du Centre-Nord. Le 9 octobre, ce sont quatre personnes qui ont également perdu la vie lors d’une attaque sur la route entre Essakane et Dori, dans la province de Séno (nord-est, région du Sahel, non loin du Niger). L’armée burkinabée tente de réorganiser sa stratégie de défense interne pour endiguer la multiplicité de ces attaques.
Éthiopie
Réinvesti pour un nouveau mandat de cinq ans le 4 octobre dernier après la large victoire de son Parti de la Prospérité (PP) lors de la première phase des élections générales, le Premier ministre Abiy Ahmed a attribué trois portefeuilles ministériels (Éducation, Culture et Sports, Innovation et Technologie) à des membres de l’opposition. Il convient de noter que le ministère de la Défense a été confié à Abraham Belay, proche du Premier ministre mais aussi natif du Tigré, cette région du pays en proie à des volontés sécessionnistes. Si ces nominations décidées le 7 octobre tendent à donner des gages d’ouverture à une opposition qui dispose d’une faible marge de manœuvre au Parlement, elles ne devraient guère suffire à apaiser les tensions politiques et sécuritaires qui demeurent, particulièrement dans la région d’Oromia et au Tigré.
Soudan
Des explosifs et des armes ont été saisis lors d’une opération antiterroriste menée le 6 octobre à Khartoum. Une fusillade a éclaté lors de cette offensive contre le groupe État islamique, dans le quartier de Jabra. Cette nouvelle opération s’inscrit dans la continuité des quatre raids antiterroristes lancés depuis le mois de septembre autour de la capitale soudanaise. Si le pays est épargné par les attentats depuis 2008, cette démonstration de force des autorités locales souligne néanmoins la menace potentielle toujours exercée par les milices et groupes terroristes présents dans le pays, qui profitent de la porosité des frontières et sont souvent attachés à des missions de recrutement et de contrebande.
Afrique du Nord/Moyen-Orient
Liban
L’arrêt des deux centrales électrique de Deir Ammar et Zahrani pour cause de pénurie de carburant a plongé le pays du Cèdre dans le noir complet le 9 octobre, et ce durant près de 48 heures. Déjà limités à quelques heures d’électricité par jour depuis plusieurs semaines, les Libanais avaient été à soumis à une première panne majeure le 23 septembre dernier, durant laquelle des craintes de «black-out» avaient déjà été signalés. Le nouveau gouvernement – constitué en septembre après treize mois de vacance du pouvoir – souhaite engager des réformes dans ce secteur de l’électricité en négociant notamment l’apport de gaz depuis la Jordanie et l’Egypte.
Tunisie
Au lendemain de nouvelles manifestations de défiance envers le président Kais Saied, coupable selon ses détracteurs de «coup d’État», la présidence tunisienne a annoncé le 11 octobre la constitution d’un nouveau gouvernement formé par la Première ministre Najla Bouden Romdhane, elle-même nommée par Kais Saied le 29 septembre dernier. Il est peu probable que l’avènement de ce nouvel exécutif suffise à calmer les opposants au pouvoir tunisien, notamment les militants et soutiens du parti d’opposition islamiste Ennahda, en première ligne dans la manifestation du dimanche 10 octobre à Tunis.
Amériques
Chili
La présence de personnes sans-papiers dans la région de Tarapacá (nord du pays) a conduit à des scènes de violence à leur endroit le 25 septembre dernier dans la ville d’Iquique, au bord de l’océan Pacifique. Tentes et effets personnels leur appartenant ont ainsi été brûlés dans le cadre de cette manifestation qui a rassemblé plusieurs milliers de personnes. Le 2 octobre, la capitale Santiago a aussi été le théâtre d’affrontement entre pro et anti-migrants, avec à la clé plusieurs blessés et des arrestations effectuées par les forces de l’ordre. L’annonce de l’ouverture prochaine de centres de réfugiés temporaires dans les villes de Iquique et Colchane (est, à la frontière avec la Bolivie) risque d’exacerber les tensions. En effet, malgré la fermeture des frontières chiliennes en 2020 pour cause de pandémie, le pays connaît un afflux constant de migrants issus pour la plupart de la Bolivie et du Pérou voisins.
El Salvador
Le président Nayib Bukele, en poste depuis juin 2019, est sur la sellette après des décisions controversées, notamment sur l’adoption du Bitcoin comme monnaie officielle du Salvador, ou encore la modification de la Constitution qui lui permet d’effectuer plusieurs mandats consécutifs et de révoquer des juges. Le 15 septembre, une grande marche de contestation avait dégénéré dans la capitale avec des actes de vandalisme et des pillages. D’autres rassemblements de grande ampleur étaient également attendus ce 12 octobre.
Asie-Pacifique
Inde
La fronde du mouvement agricole contre les lois de libéralisation de ce secteur a fait de nouvelles victimes lors de la manifestation du 3 octobre dans le district de Lakhimpur Kheri (Uttar Pradesh). Huit personnes ont été tuées et douze blessées après avoir été renversées par une voiture. Le 12 octobre, le groupe d’agriculteurs Samyukt Kisan Morcha a organisé une nouvelle manifestation sur les lieux du drame et appelé à des blocages ferroviaires dans l’ensemble du pays. Toutefois, ceux-ci devraient principalement être localisés dans les États d’Haryana et du Penjab, ainsi que dans la partie ouest de l’Uttar Pradesh.
Europe/Communauté des États indépendants (CEI)
Pologne
Le maintien de la Pologne au sein de l’Union européenne (UE) pourrait prochainement être sujet à caution depuis que la plus haute juridiction polonaise a jugé que certaines dispositions juridiques de l’Union étaient incompatibles avec la Constitution polonaise. Cet attendu suscite la crainte d’une partie de la population qui se mobilise dans l’ensemble du pays. Quelque 100.000 personnes se sont ainsi rassemblées le 10 octobre dans l’ensemble du territoire, avant d’être dispersées par les forces de l’ordre. Au-delà de cette question de constitutionnalité, ce sont aussi des enjeux sociaux qui sèment le trouble dans la société polonaise, à l’image de l’importante réduction du droit à l’avortement actée en 2020 qui avait aussi engendré une contestation de grande ampleur.
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