Selon un sondage réalisé par la Chambre de commerce américaine à Hong Kong (AmCham) et rapporté par Asia Times, plus de 40 % des expatriés travaillant à Hong Kong envisagent de quitter la ville à court ou à moyen terme. “Parmi ceux qui cherchent à quitter la ville, 62 % expliquent que la loi sur la sécurité nationale les met mal à l’aise, tandis que 49 % précisent que les quarantaines strictes appliquées à Hong Kong pour combattre la pandémie de Covid-19 constituent également un motif important.”
Néanmoins il semblerait que cette envie de départ concerne essentiellement les “petits nouveaux” arrivés à Hong-Kong. Ceux installé depuis plusieurs années “se sentent toujours chez eux à Hong Kong. Seuls les nouveaux venus formulent des doutes quant à leur avenir sur place.”
Cette vague d’incertitude est directement liée à la loi sur la sécurité nationale, entrée en vigueur le 30 juin 2020. Beaucoup de Hongkongais considèrent qu’elle porte gravement atteinte aux libertés dont jouissait jusqu’ici l’ancienne colonie britannique en vertu du principe “un pays, deux systèmes” : la liberté d’expression et la liberté de la presse notamment, mais aussi le principe d’une justice indépendante du pouvoir de Pékin.
En effet, malgré les promesses de Pékin et de l’exécutif local sur la non-rétroactivité de la loi, plusieurs récentes enquêtes de la police ont démontré qu’elles portaient sur des faits antérieurs à l’adoption de la loi sur la sécurité nationale. On notera notamment un jugement d’une cour d’appel hongkongaise datant de février dernier précise que la référence faite dans la loi de sécurité nationale aux « actes mettant en danger la sécurité nationale » comprenait les infractions aux lois antérieures.
Pour ajouter à l’inquiétude des expatriés sur ce sujet, Amnesty International a annoncé lundi 25 octobre dernier la fermeture de ses bureaux à Hong Kong. “Cette décision, prise le coeur lourd, est due à la loi sur la sécurité nationale de Hong Kong, qui rend impossible en pratique pour les organisations de défense des droits humains à Hong Kong de travailler librement et sans crainte de sérieuses représailles de la part du gouvernement”, a expliqué dans un communiqué le président de l’ONG, Anjhula Mya Singh Bais.